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C’est l’ouverture de l’enseigne Roc-Éclerc, une agence de pompes funèbres et marbrerie, à Palaiseau ce lundi 29 février et Julie Carlier commence sa semaine sur les chapeaux de roues. Elle reçoit une famille dans le salon d’accueil de l’agence pour lui expliquer de vive voix un problème : leur défunt ne pourra pas être inhumé ce matin dans le caveau familial, faute de place. En attendant que le nécessaire soit fait, le cercueil doit donc être placé pendant quelques jours au cimetière dans un caveau provisoire devant lequel aura lieu la cérémonie ce jour. “Contrairement à ce que l’on pourrait croire, c’est assez rare que les familles craquent devant nous quand elles viennent nous voir pour un proche décédé. Même si cela arrive qu’elles pleurent quand on leur montre un choix de différents cercueils, par exemple, elles sont là avant tout pour accomplir les démarches nécessaires aux obsèques, explique Julie Carlier. De notre côté, on rentre dans l’intimité des gens mais on ne les connaît pas. On ne peut pas être compatissants avec eux mais bien sûr on a des mots, et même parfois des gestes gentils à leur encontre comme une main sur l’épaule. Ce qui peut nous émouvoir, c’est quand il s’agit d’un enfant qui est mort. Là c’est plus difficile pour moi.”10 heures
Pas une minute à perdre. Julie Carlier file dans son bureau, situé dans le fond de son agence. C’est là qu’elle travaille la plupart du temps aux côtés d’Aurélie sa collègue qui l’épaule au quotidien. “Parfois, il n’y a personne de la journée à l’agence car dans notre métier nous n’allons pas chercher les clients ! En revanche mon téléphone n’arrête pas de sonner. J’ai de nombreux interlocuteurs au quotidien comme la mairie, le funérarium, les familles qui appellent l’agence, etc., raconte la franchisée dont l’agence traite 270 contrats d’obsèques par an. Et une semaine sur deux, en alternance avec ma collègue, j’assure une permanence téléphonique 24 heures sur 24. Il est arrivé qu’une famille m’appelle à 3 heures du matin car leur proche était décédé et j’ai géré le dossier. Il faut donc être très disponible.” La sonnette retentit. Un monsieur âgé passe à l’agence pour signer un devis relatif à son contrat d’obsèques. C’est Aurélie qui le reçoit pendant que la franchisée règle au téléphone les derniers détails pour l’inhumation du matin où elle se prépare à aller.11 heures
Départ en voiture pour le cimetière d’Igny, la commune d’à côté. “Si je le peux, je me rends aux inhumations qui ont lieu à proximité de l’agence. Les familles y sont passées et me connaissent. Elles voient donc qu’on est là au cimetière et c’est important. Il m’est même arrivé à deux reprises qu’on me demande de lire un petit texte pour un proche disparu car elles ne s’en sentaient pas capables”, se remémore-t-elle. Après avoir été chercher les clés à la mairie de la ville, c’est même elle qui ouvre aujourd’hui les portes du cimetière. Elle retrouve sur place les porteurs ainsi que le maître de cérémonie qu’elle connaît bien. “Dans mon métier, je me déplace beaucoup. Quand une personne décède, les familles viennent nous voir à l’agence et c’est à nous ensuite d’aller faire la déclaration de décès en mairie. Je peux aussi me rendre au cimetière pour prendre les mesures exactes de la sépulture afin de commander la semelle, c’est-à-dire le cadre qui supporte le monument, et le monument funéraire lui-même que l’on appelle souvent la pierre tombale.” Il est presque midi. Après une cérémonie d’une demi-heure dans un froid glacial, Julie Carlier rentre à l’agence et fait une pause déjeuner bien méritée.14 heures
La franchisée profite du retour au calme pour faire un certain nombre de démarches administratives, comme demander par fax les autorisations d’inhumation, de fermetures de cercueil ou de crémation. “Il est très important de bien connaître la législation dans mon métier et elle peut évoluer. Depuis février 2015, par exemple, ce n’est plus la police qui pose les scellés sur les cercueils, sauf dans certains cas précis, mais c’est nous.” Pour être à son poste et bien connaître les contours du métier, les franchisés doivent suivre une formation de 4 semaines d’assistant funéraire, suivi d’un stage de 15 jours, et obtenir un diplôme de gérant qui se passe en une semaine. Ils peuvent d’ailleurs suivre ces enseignements à la Roc-Éclerc Académie mise en place par le franchiseur. Devant son ordinateur, Julie Carlier feuillette un prospectus présentant différents cercueils, urnes, et plaques à apposer sur les monuments funéraires. “Aujourd’hui, je peux montrer aux familles des produits en 3D via un catalogue en ligne et leur envoyer leur choix par texto, SMS ou e-mail pour qu’ils puissent les partager avec leurs proches. C’est pratique, par exemple, pour montrer en un clic un monument avec différentes couleurs de granit, précise-t-elle. De mon côté, j’ai déjà mes propres fournisseurs et j’ai aussi l’obligation de commander un certain pourcentage de produits dans le catalogue du franchiseur.”16 heures
Des clients entrent pour acheter des fleurs artificielles qui orneront le monument de l’un de leurs proches décédés. “Ils peuvent venir acheter ce type de fleurs directement à l’agence car nous n’en proposons pas de vraies. Nous ne sommes pas un fleuriste mais en revanche ils peuvent les commander sur catalogue”, explique Julie Carlier. Et pour contrôler la santé financière de son affaire qui se porte bien, la franchisée se base sur le nombre de dossiers traités l’année dernière. “Bien sûr, ici nous ne faisons pas de soldes comme dans les autres magasins mais nous allons quand même proposer prochainement des promotions temporaires sur une sélection de plaques. Ce qui fait venir les clients, c’est le bouche-à-oreille et la notoriété de l’enseigne Roc-Éclerc qui est bien connue et rassure les gens.”18 heures
Fermeture de l’agence. Julie Carlier rentre chez elle mais il lui arrive parfois de rester jusqu’à 19 heures. “Quand on a eu des grosses journées et qu’il reste des dossiers à traiter, je profite du calme pour les terminer. Dans mon métier, on ne sait pas de quoi sera fait demain, les journées peuvent être peu agitées ou à l’inverse nous pouvons être rapidement débordées quand il y a eu des décès la nuit, par exemple. Chaque jour est donc différent. Nous n’avons pas de planning fixe mais c’est ce qui me plaît”, assure-t-elle. Et après sa journée de boulot, difficile pour la franchisée de couper. “Je parle beaucoup de mon travail à la maison et nous continuons à échanger au téléphone le soir avec ma collègue. Même quand je suis en vacances, je viens travailler, je passe à l’agence. Mais ce n’est pas un problème pour moi. J’aime mon métier et quand on est chef d’entreprise on est forcément investi sinon on doit changer de voie.”- Type
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