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Thierry Cotillard : “La suractivité fléchira quand la consommation hors foyer reprendra !”

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Président d’Intermarché et de Netto, Thierry Cotillard revient pour L’Officiel de la franchise sur cette crise sanitaire et économique exceptionnelle. Il nous confie ce que les enseignes alimentaires du groupement Les Mousquetaires ont mis en place pour faire face à la situation.

Comment les enseignes Intermarché et Netto ont-elles fonctionné pendant le confinement ?

Cette période a été une période de suractivité, pour Intermarché et Netto, comme pour tous les distributeurs alimentaires. Suractivé commerciale bien entendu, mais aussi suractivité vis-à-vis de nos équipes et de nos clients, puisque le parti-pris de sécurité sanitaire, non négociable, a aussi beaucoup impacté notre organisation quotidienne. Le facteur qui nous a permis de faire face, c’est la dimension humaine. La mobilisation intense des chefs d’entreprise Mousquetaires qui ont démontré une intelligence collective et une solidarité extraordinaires. Et l’engagement de nos équipes dans les points de vente, sur nos bases ou dans nos services d’appui. La période du confinement a été cadencée par diverses séquences. Donc difficile de vous en donner le détail. Nous avions inscrit au budget 2020 une hausse des ventes de 2,5 %. Aujourd’hui, nous pensons que l’atterrissage sera à +4 % ou +5 %. Mais de nombreux paramètres d’incertitude demeurent. Un tiers de nos magasins, par exemple, sont saisonniers, donc très impactés par le tourisme qui va connaître un été tout à fait atypique donc difficile à prévoir. La part de marché est montée de 0,9 point à 15,8 %. Au final sur douze mois, le gain sera de l’ordre de 0,5 points.
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Comment est-ce que le drive ou la livraison ont performé ?

Notre réseau de drives, le plus dense de France, était prêt. Cela a été clé, puisqu’il a assuré 20 % de notre croissance additionnelle. Le drive est passé de 2,5 à 6 % de quote-part dans notre chiffre d’affaires. Il ne redescendra pas au-dessous de 4 %. Nous avions récemment changé  nos outils pour la préparation dans les points de vente, revu entièrement l’interface en gonflant considérablement les capacités pour accueillir plus de volumes. Et même lancé notre film drive une semaine avant le confinement ! Résultat, l’informatique a tenu et joué pleinement son rôle.

Comment s’est déroulée la période du déconfinement, dès le 11 mai ?

Nous ne sommes pas encore revenus à la situation d’avant le confinement, même si la décélération est tout à fait sensible. Les ventes de la dernière semaine mesurée étaient en hausse de 8 %. La suractivité fléchira quand la consommation hors foyer reprendra, lorsque les enfants mangeront à nouveau à la cantine et leurs parents en restaurants d’entreprise ou au restaurant.
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Quel est votre sentiment sur la matière de consommer des Français ?

La crise confirme un grand nombre d’options que nous avons écrites dans notre plan stratégique. Elle nous demande plutôt de les accélérer, car les tendances semblent encore plus évidentes aujourd’hui. À très court terme nous nous sommes fixé 8 chantiers prioritaires qui vont de la sécurisation du parcours clients à l’accélération du Drive. Un exemple de ce qui va rester aussi de la crise c’est le renforcement des approvisionnements locaux. 1 000 de nos adhérents sont inscrits sur la plate-forme « jaidelesproducteurs.com » et notre idée est de laisser l’autonomie à nos adhérents pour renforcer les circuits courts et les partenariats locaux. L’objectif étant de devenir numéro 1 d’ici à 3 ans en travaillant avec plus de 15 000 producteurs rassemblés sous notre bannière « Producteurs d’ici ». L’autre sujet, c’est Netto avec le concept Pop qui affiche des croissances de plus de 20 % là où il a été testé. Nous avons 300 magasins. Il faut rapidement convaincre de nouveaux adhérents d’investir. D’autant qu’Aldi, avec le rachat de Leader Price, va certainement donner une nouvelle impulsion au marché.

Vous êtes partenaire des Comptoirs de la Bio. Comment est-ce que Intermarché ou Netto vont mettre l’accent sur ces attentes des consommateurs de plus en plus récurrentes ?

Engagée dans le combat du « Mieux Manger » depuis plus de dix ans, Intermarché souhaite proposer à ses clients une large gamme de produits bio à prix accessibles. Depuis 2017, l’agriculture biologique est naturellement au cœur de notre stratégie d’enseigne. Nous développons chaque année plus de 100 nouvelles références à nos marques propres. Par exemple, en 2019, nous étions les premiers à lancer, sous notre marque Pommette, une gamme 100 % bio pour l’alimentation infantile. Dernièrement, nous avons été précurseurs en commercialisant des cotons bio non-blanchis. Pour chaque nouveau projet, nous essayons de développer des partenariats, de proposer des contractualisations longues ou encore de créer des filières afin d’assurer de la visibilité aux producteurs français.

Avez-vous reçu des dossiers de candidatures de chefs d’entreprise durant la période de confinement?

Oui, le recrutement des chefs d’entreprise a continué pendant la période de confinement. La distribution alimentaire a prouvé qu’elle était un secteur incontournable et solide de notre économie. Cela rassure les futurs chefs d’entreprise qui ont confiance dans le secteur et dans nos enseignes. Cela leur permet aussi de se projeter dans l’avenir. Même si nous avons eu un peu moins de contacts qu’en temps normal, l’Union des Mousquetaires (NDLR : L’UDM est en charge du « recrutement » des adhérents Mousquetaires) a eu des demandes par dizaines au cours du confinement. Les équipes de l’Union des Mousquetaires ont continué à réaliser des entretiens à distance pour les premières étapes du parcours de recrutement. Une soixantaine de premiers entretiens ont été menés pendant cette période. Les étapes d’après sont menées en présentiel, ce qui est désormais possible avec les mesures de déconfinement.
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