S’installer à Strasbourg, c’est choisir un territoire où le commerce en réseaux est solidement implanté. C’est aussi profiter d’une ville dynamique, tournée vers l’Europe et qui prépare l’avenir avec des projets d’aménagements aussi nombreux que variés. En revanche, il vous sera certainement difficile de trouver un emplacement commercial, dont le taux de vacance est inférieur à la moyenne. Il faudra aussi vous faire une place auprès d’une population dont l’identité est très forte mais qui jouit d’une réputation accueillante.
Que vous soyez originaire de Strasbourg ou que vous ayez décidé de saisir une opportunité proposée par votre franchiseur, les questions sont nombreuses à l’approche de votre installation. Voici un premier élément susceptible de vous rassurer quel que soit le domaine d’activité dans lequel vous avez choisi de vous lancer. L’ensemble des experts que nous avons interrogés dans le cadre de cette enquête sont unanimes. Strasbourg est une ville de franchise. Certes car elle a vu se développer des réseaux historiques comme le groupe Flam’s, mais aussi parce que la ville a toujours été très accueillante pour les enseignes.
Une ville d’histoire
“C’est l’un des berceaux de la franchise et une ville très dynamique pour le commerce associé d’une manière générale, confirme Michel Kahn, président de l’Iref et fondateur de Michel Kahn consultants. Strasbourg est la ville où les premières formations dans le milieu de la franchise ont été lancées grâce à l’appui de la Chambre de commerce et ensuite la Faculté de droit et l’Iref. En 1987, le centre d’études internationales de la franchise (Cetif) a été créé, un DESS mis en place et, depuis, une vingtaine de promotions sont sorties et ont amené 700 spécialistes qui travaillent aujourd’hui dans différents réseaux.”
La ville dans laquelle vous vous apprêtez ou projetez de vous installer connaît la franchise et favorise son développement. Voilà déjà un point plutôt rassurant. Pourtant, Strasbourg a d’autres arguments pour attirer les commerçants. Il s’agit d’une ville d’histoire avec un centre historique, classé au patrimoine mondial de l’Unesco, très agréable qui rassemble de nombreux touristes chaque année. “Cela tient peut-être à la manière dont la ville a été construite avec un cœur historique entouré d’eau, suppose Valérie Guillevic, présidente du cabinet Amplitude Réso. Il rassemble un petit microcosme de commerçants qui attirent une clientèle à fort pouvoir d’achat.” D’ailleurs le prix au mètre carré est encore très élevé en centre-ville de Strasbourg, mais selon cette spécialiste, il y a de véritables potentialités et un vrai dynamisme. Contrairement à d’autres grandes villes françaises, le commerce en centre-ville de Strasbourg est encore très présent et très actif, notamment au niveau du commerce de bouche, des restaurants et des bars. L’artisanat local est également bien représenté avec de belles boutiques.
C’est aussi une commune qui vit au rythme de l’Europe, des sessions parlementaires et une ville diplomatique où la population autour des ambassades et des consulats est très importante. “47 pays y sont représentés, relève Valérie Guillevic. C’est la deuxième ville diplomatique européenne après Genève.”
Les zones commerciales fleurissent
Avec tant d’atouts, le centre-ville reste difficilement accessible. “Le taux de vacance de locaux est inférieur à la moyenne et les emplacements libres sont immédiatement repris par de grandes enseignes, constate Michel Kahn. Pourtant, l’offre commerciale évolue peu. Elle est toujours portée par l’équipement de la personne et dominée par les succursalistes et les franchises nationales.”
Pour autant, Strasbourg n’est pas totalement épargné par la crise économique. Michel Kahn relève que la zone de chalandise s’est restreinte entre 2011 et 2014. La ville a perdu 30 600 ménages, selon des chiffres publiés par l’Insee et la CCI de Strasbourg. “Cette zone de chalandise se concentre sur l’Eurométropole, détaille-t-il. En 2011, 78 % du chiffre d’affaires de Strasbourg était réalisé avec les ménages de l’Eurométropole pour passer à 83 % en 2014. Le chiffre d’affaires du centre-ville pendant cette période a perdu 2 % soit plus de 11 millions d’euros de perte.” Ces revers ont notamment été lourds dans l’équipement de la personne (- 10 %) et de la maison (- 12 %).
Selon une enquête réalisée par la CCI, l’esthétique des boutiques, la propreté et la diversité commerciale sont considérés comme les points forts des boutiques du centre-ville. L’accueil des commerçants, la faible amplitude horaire ou encore les prix pratiqués sont cités comme des points faibles.
Logiquement, les zones commerciales qui entourent la ville ne cessent de prendre de l’importance. Les spécialistes citent la zone commerciale de Vendenheim ou encore celle de Fegersheim qui réunit par exemple un magasin Grand Frais, Courtepaille mais aussi un Buffalo Grill. De son côté, il faut savoir que le centre Rivetoile construit il y a 6 ou 7 ans est en légère baisse, mais enregistre 6 millions de passages par an. “Je conseille aux candidats à la franchise de miser sur les zones commerciales dynamiques tout en tenant bien compte du secteur d’activités dans lequel ils s’apprêtent à travailler”, résume Michel Kahn.
Des quartiers en devenir
Les futurs franchisés peuvent aussi miser sur de nombreuses zones en devenir comme le projet d’agglomération des Deux Rives. “Un projet de réhabilitation de friches portuaires qui va relier Strasbourg à la ville allemande de Kehl et qui devrait s’achever d’ici 2020, explique Valérie Guillevic. Près de 20 000 habitants vont être accueillis sur ce nouveau pôle urbain, on est vraiment sur un axe de développement de la ville vers l’Est.” Le quartier du Danube, un éco-quartier pilote, est l’un des points forts de ce projet d’urbanisation. Tourné vers le vivre-ensemble, la diversité, la mobilité et l’écologie il s’apprête à accueillir sur 6 hectares, 650 logements, 18 000 mètres carrés de bureaux et commerces, mais aussi une résidence étudiante et une école maternelle. “Nous sommes face à de belles opportunités, insiste Valérie Guillevic. Peut-être que cela ne se verra pas sur le compte d’exploitation de la première année, mais Strasbourg reste un bon investissement, c’est une zone stratégiquement favorable.” Un argument de poids au vu de l’évolution de la situation économique en France.
L’alimentaire et l’équipement de la personne en tête des commerces à Strasbourg
Selon les chiffres publiés par la CCI Alsace, la zone d’emploi de Strasbourg compte :
– 948 commerces alimentaires, soit 13 % des établissements. 23 sont des hypermarchés, 74 des supermarchés et 38 des supérettes.
Le secteur de l’équipement de la personne compte :
– 908 magasins, soit 12,5 % de l’ensemble des commerces.
L’équipement de la maison arrive en 3e place avec 263 structures, tandis que la famille culture, loisirs et sport concerne 268 établissements à Strasbourg. 184 appartiennent au secteur du bricolage, jardinage, fleurs.