Après avoir connu des difficultés, l’enseigne Sport 2000 a repensé son modèle et réamorce un développement soutenu. Le point avec Stéphane Solinski, son directeur général.
Sport 2000 a connu une période difficile. Aujourd’hui, comment se porte l’enseigne ?
En effet, le réseau a vécu une phase compliquée due notamment à l’ambition de développer des magasins intégrés à partir de 2007. Cela n’a pas du tout fonctionné et l’enseigne a du abandonner. En très peu de temps, ce projet a entraîné 50 millions d’euros de pertes pour Sport 2000. Il a donc fallu arrêter l’hémorragie et tout réécrire. Depuis 2012, l’objectif a été de bâtir de nouvelles fondations en se basant uniquement sur un réseau d’indépendants.
Quels ont été les grands axes de ce renouveau ?
D’abord, nous avons fortement travaillé sur l’offre. Il y a encore quelques années, il y avait très peu d’assortiment de produits en commun sur l’ensemble des points de vente. Désormais, 40 % de l’offre y est identique. Cela nous permet de mieux communiquer au niveau national et d’être beaucoup plus efficace. Ensuite, nous avons désendetté l’entreprise et la coopérative a racheté, fin 2018, l’ensemble des parts détenues par l’actionnaire. Désormais, nous avons un capital unifié et nous pouvons partir sur une nouvelle histoire.
Quels sont vos projets et vos ambitions ?
Notre feuille de route d’ici 2024 est claire et plutôt simple : nous souhaitons valoriser notre modèle de magasin dont la spécificité est de bénéficier d’un ancrage local. Nous avons identifié 200 zones où nous souhaitons nous développer. Nous allons évidemment commencer par les régions puis nous renforcerons notre présence en Île-de-France, où nous sommes sous implantés.
Sur quoi repose votre modèle ?
Notre format de magasin s’étend sur 1 000 à 1 200 mètres carrés et repose sur des produits uniquement de marques. Par choix stratégique, nous ne développons pas de marque distributeur ce qui nous permet de déployer des formats de points de vente à taille humaine et de miser avant tout sur le conseil. Nous visons exclusivement des zones de moins de 80 000 habitants sur des emplacements de périphérie.
Combien de magasins composent votre réseau ? Quelles sont vos objectifs de développement ?
Fin 2018, nous avions 446 magasins Sport 2000, dont 230 situés en montagne. Nous développons également des enseignes spécialistes comme Mondovélo (21 magasins) et S2 Sneakers (33 magasins). L’idée est que, lorsque nous implantons un Sport 2000, il y ait ces deux enseignes à proximité pour apporter la réponse la plus large possible aux consommateurs. Jusqu’en 2025, nous ambitionnons d’ouvrir 15 magasins Sport 2000. Un objectif atteint cette année mais aussi pour l’année prochaine car nous avons déjà une quinzaine d’ouvertures signées. Nous souhaitons aussi déployer une quinzaine de points de vente sur nos deux enseignes spécialistes. 70 % de ces ouvertures se feront avec des adhérents déjà en place.
Quel profil d’adhérents recherchez-vous ?
Nous voulons avant tout des entrepreneurs car nous sommes dans un business assez complexe à opérer et dans lequel il y a beaucoup de stock. Il faut avoir pas mal de cordes à son arc et un parcours ou une expérience en entreprise en tant que salarié reste aussi un plus. Toutefois, on ne cherche pas non plus des opportunistes et les profils d’investisseurs ne sont pas réellement ce qu’on privilégie.