Selon la CCI Île-de-France, les commerces parisiens n’ont pas vu leurs chiffres d’affaires repartir à la hausse pendant le période de solde. 87 % des commerçants ont ainsi observé un chiffre d’affaires inférieur à 2019. Explications.
Nombreux sont les experts à nous le dire :
la situation économique à Paris est catastrophique, tant pour les restaurateurs, les hôteliers que les commerçants. En effet, à cause de la crise sanitaire du Covid-19, les touristes sont aux abonnés absents. Et ce n’est pas le décalage des soldes qui a amélioré les choses. Selon la CCI Île-de-France, 87 % des commerçants parisiens affirment que le chiffre d’affaires observé pendant les soldes d’été 2020 est inférieur à celui de l’année dernière. L’enquête menée par l’Observatoire économique régional (Crocis) de la CCI auprès de plus 400 commerçants pointe également une fréquentation en berne, des stocks élevés et un panier moyen en baisse selon 72 % des répondants. Pour 79 % des commerçants interrogés, le résultats des soldes d’été est très décevant.
Ventes privées
Le gouvernement avait opté en effet pour un décalage des soldes au 15 juillet au lieu du 24 juin comme prévu initialement. Un décalage que 74 % des commerçants regrettent aujourd’hui. Plus de 6 commerçants parisiens sur 10 ont par ailleurs misé sur le déploiement de ventes privées avant les soldes.
“Leur objectif principal était d’attirer les clients dans les magasins, avec des remises oscillant entre -40 et -50 % au-delà des initiatives de fidélisation habituelles, explique la CCI.
Le résultat de ces opérations a été satisfaisant pour 46 % des commerçants parisiens, bien loin des standards de l’année dernière (80 % de satisfaction).”
Période peu favorable
Si la situation parisienne est négative, l’ensemble du pays est aussi été affecté par les conséquences de la crise sanitaire et économique. Ainsi, comme l’explique Procos dans sa dernière note conjoncturelle,
“le report des soldes a entraîné une forte baisse d’activité pour les acteurs du commerce spécialisé à fin juin : -2,1 % pour les magasins toutes activités confondues. […] Un mois très difficile pour certains secteurs tels que l’équipement de la personne (-19,9 % en magasin à surface égale) et la restauration (-35,4 %)”. Le premier week-end des soldes a été par ailleurs peu dynamique,
“la période étant peu favorable (départ d’une partie des Français en congés…)”, souligne Procos. Outre ce premier week-end, la fréquentation des magasins est restée négative lors de la première semaine par rapport à la même semaine en 2019. Une fréquentation qui est inférieure, au total, de 30 % à celles des premiers jours de soldes d’été, en juin 2019.
Rentrée décisive
Procos souligne également que depuis début 2020, la baisse de chiffre d’affaires cumulée des enseignes atteint -29,9 %.
“Si certains secteurs ont rattrapé une partie du retard pris lors du confinement, tels que l’équipement de la maison, les jardineries, le sport, les autres demeurent en grande difficulté”, explique Procos. En effet, l’équipement de la personne (-34,3 %), la restauration (-40 %) et la beauté-santé (-33%) font partie des secteurs fortement impactés. Face à cette situation économique très compliquée, la rentrée et la fin d’année vont s’avérer déterminantes pour les acteurs du commerce spécialisé. “
Le commerce est un secteur à très fort enjeu sur le front du risque social et de l’impact territorial. D’ou l’importance vitale d’un plan de relance de la consommation très volontariste pour sauver les commerces de toute taille et les emplois”, insiste Procos.