Considéré comme des commerces essentiels, les pressings étaient autorisés à maintenir leur activité malgré le confinement. L’enseigne Sequoia Pressing a fait le choix de maintenir ouvert la majorité de ses points de vente en propre. Explications avec Nicolas de Bronac, fondateur du réseau.
Comment l’enseigne Sequoia Pressing s’est-elle adaptée à cette période inédite ?
Nos métiers ont été considérés tout de suite comme prioritaires. La question s’est bien évidemment posée de maintenir ouverts nos points de vente. Nous avons finalement décidé de garder l’activité opérationnelle pour la plupart de nos boutiques en propre. 8 sur les 12 points de vente sont ainsi restés ouverts. Nous avons en revanche laissé le choix à nos franchisés qui, durant les premiers quinze jours de confinement, ont quasiment tous baissé le rideau. Dans les points de vente ouverts, nous avons mis en place des consignes sanitaires très strictes (fléchage au sol, 1 seule personne dans la boutique à la fois…) et avons réduit l’amplitude horaire.
Quel a été l’impact sur le chiffre d’affaires ?
Sur les trois premières semaines du confinement, nous avons constaté 80 % de baisse de notre chiffre d’affaires. Clairement, cela nous a coûté plus cher de rester ouvert que de fermer nos points de vente. Mais nous l’avons fait pour conserver le lien avec les clients mais aussi parce que nous sommes considérés comme un métier de première nécessité.
À date, combien de points de vente sont ouverts?
Désormais, quasiment toutes nos boutiques ont rouvert leurs portes. 11 de nos points de vente en propre sont opérationnels. Les franchisés ont également quasiment tous repris leur activité. Sur 55 pressings, 6 sont actuellement fermés car situés en centre commercial. Et les deux points de vente situés à Strasbourg rouvriront lundi prochain. Depuis le 1er avril, l’activité reprend petit à petit. Nous réalisons 60 % de notre chiffre d’affaires et nous espérons qu’à la reprise nous pourrons atteindre les 80 %.
Comment avez-vous accompagné vos franchisés ?
D’abord, nous les avons aidés sur toute la partie administrative. Nous avons réalisé des documents présentant toutes les aides auxquelles ils pouvaient prétendre et qu’ils pouvaient mettre en place. Nous les avons accompagnés dans les négociations avec les banques afin de reporter les échéances bancaires. Ensuite, nous leur avons rédigé des courriers pour leurs bailleurs afin de demander l’annulation des loyers de mars et avril. Pour l’instant, sur 45 courriers envoyés, un seul a accepté. Clairement, les bailleurs restent sur leur position et nous disent que nous pouvons rester ouvert, que le reste ne les concerne pas et nous renvoient vers les prêts garantis par l’État. Je pense qu’il faut une véritable loi sur le sujet car les loyers restent une question centrale. Nous avons conseillé à nos franchisés de ne rien payer pour le moment. De notre côté, nous avons annulé toutes les redevances pour les mois de mars et avril. Et nous accompagnerons, si cela est nécessaire, les franchisés les plus fragiles.
Êtes-vous confiant pour l’avenir ?
La reprise a déjà bien commencé pour nous. 80 % des boutiques sont ouvertes et nous réalisons des chiffres d’affaires qui nous rassurent. Si les aides, comme le chômage partiel, sont maintenues, nous pourrons tenir encore quelques temps. Nous ne sommes pas spécialement inquiets pour l’enseigne. En revanche, dans la profession, cela va être un carnage. Parce que 9 pressing sur 10 sont totalement indépendants avec des business bien souvent fragiles. Et d’après ce que l’on sait, ceux qui ont rouvert réalisent de faibles chiffres d’affaires. Nous avons conseillé à nos franchisés de rester en veille car il y aura clairement des opportunités de développement et c’est pour cela que nous les avons orientés vers les prêts garantis par l’État. Car à la sortie de crise, les banques seront beaucoup frileuses à financer de nouveaux projets.