Dans une toute récente étude, le cabinet In Extenso, en partenariat avec la société STR dresse un panorama assez pessimiste de la situation à venir sur le marché hôtelier. Décryptage.
Chutes drastiques de taux d’occupation, le marché hôtelier subit de plein fouet la crise du coronavirus. Dans une nouvelle étude, le cabinet In Extenso et la société STR, spécialisée dans le benchmarking de données, se livre à une analyse prospective du secteur en plein Covid-19. Il apparaît tout d’abord que l’Europe suit les tendances du marché chinois, avec un délai de 1 mois.
“L’Europe et la Chine voient leur RevPAR [revenu par chambre disponible] chuter plus bas que lors de la crise 2008/2009”, précise l’étude. Si 87 % des hôtels en Chine sont à nouveau ouverts, L‘Europe s’attend à une reprise uniquement à partir de 2021. A cette période, les taux d’occupation devraient être de 33 % et le RevPAR de 41 %. Le retour aux performances de 2019 pourrait être d’actualité en 2022. Pas avant !
Des taux d’occupation en chute libre
En France, le plongeon a commencé dès le 12 mars en région. Sur sept jours écoulés au 29 mars 2020, le taux d’occupation a chuté brutalement de 75 %. La France a enregistré un taux d’occupation de 19 % sur la semaine du 16 mars dernier puis de 16 % (semaine du 23 mars) et enfin 11 % (semaine du 30 mars). De son côté, la Capitale commençait tout juste à récupérer de la crise financière de 2008 et des attaques terroristes de 2015 quand le mouvement des Gilets Jaunes et les grèves liées aux réformes des retraites ont plombé le secteur.
Une reprise portée par la clientèle nationale
L’étude explique que si l’ampleur et la durée de cette crise sont difficiles à mesurer, quelques certitudes peuvent être apportées.
“La reprise sera portée par la demande nationale tandis que la clientèle corporate pourrait reprendre en juin prochain après l’épisode de confinement. S’il n’y a pas de rebond de l’épidémie en juin la reprise loisir se fera ressentir cet été mais il n’y aura pas de ‘rattrapage’ du retard pris”, analyse l’étude. Et cette dernière de poursuivre :
“Le segment Mice [Meetings incentives conventions & events] va être affecté pour de longs mois car ce sont les premiers budgets coupés lors de crises. Si les clientèles ont peur pour leur santé, l’incidence de promotions tarifaires sera faible sur la prise de décision au contraire de la souplesse dans les conditions d’annulation ou de report.” In Extenso et STR estiment que la sortie de crise sera plus rapide dans le segment super économique et économique que sur celui du luxe qui mettra plus de temps à recouvrer ses niveaux antérieurs.
“Un retour au niveau antérieur avant 18 mois est peu probable”, conclut l’enquête.