Food Service Vision, cabinet spécialisé dans la consommation hors domicile, publie une nouvelle note conjoncturelle concernant l’activité de la restauration sur le mois de juin. Si la reprise est encore timide, certains segments comme la restauration rapide s’en sortent mieux que d’autres. Décryptage.
Les clients sont de retour en restaurant et la reprise s’amorce, petit à petit. Voilà le constat de la
nouvelle note conjoncturelle publiée par Food Service Vision, cabinet spécialisé dans consommation hors domicile. En juin, le marché de la restauration a en effet regagné 35 points mais accuse toujours une perte globale de chiffres d’affaires de 47 % par rapport à 2019. Sur le premier semestre 2020, la baisse de chiffre d’affaires pour les restaurateurs atteint 40 %.
“Il y a une reconquête progressive des consommateurs. Nous avions perdu 80 % du chiffre d’affaires de la restauration fin mars. Nous remontons donc très fortement en juin”, constate François Blouin, président-fondateur de Food Service Vision.
La restauration rapide limite la casse
Parmi les segments de marché étudiés, la restauration rapide s’en sort le mieux. Au mois de juin, sa perte se situe à -18 % seulement par rapport à la même période l’année dernière alors que la restauration à table voit son chiffre d’affaires chuter de -42 %. En effet, la restauration à table connaît un contexte plus difficile compte tenu des distanciations sociales qui doivent être notamment respectées dans les établissements.
“La raison pour laquelle la restauration connaît le redémarrage le plus fort est clairement liée à l’offre. Pendant la crise, la restauration rapide est le segment qui a le mieux fonctionné car les établissements étaient ouverts en vente à emporter, click and collect et drive. Donc le lien a été conservé avec les consommateurs. L’essentiel de la dynamique constaté en juin se retrouve sur ces mêmes usages que les consommateurs apprécient beaucoup”, analyse François Blouin.
Pour autant, malgré un dynamisme moins important, la restauration en juin affiche
“une forte reprise. Car le secteur accusait une perte de chiffre d’affaires de 90 % durant le confinement. Le fait que la reprise soit plus longue s’explique par la réouverture tardive des restaurants parisiens, qui n’étaient autorisés à ouvrir qu’en terrasse, mais aussi parce que certains restaurateurs n’avaient toujours pas redémarré leur activité en juin”, insiste François Blouin.
Les enseignes plébiscitées
Autre constat post-confinement : les Français privilégient davantage les chaînes de restauration. 60 % des repas ont ainsi été pris dans ces établissements contre 41 % avant la crise sanitaire. Dans le détail, la restauration rapide affiche une hausse de la fréquentation de 17 points alors qu’avant le Covid-19, les consommateurs privilégiaient les acteurs indépendants.
“Il y a une confiance qui est faite aux marques principales de ce segment de marché sur la partie hygiène. Puis il y a cette part de la restauration fonctionnelle, notamment le midi, qui a bien repris. Pour la restauration à table, il manque clairement le tourisme d’affaires, les déplacements professionnels et les touristes qui sont en temps normal des moteurs importants”, insiste François Blouin. Enfin, de manière globale, les Français semblent plutôt confiants et ne sont pas réfractaires à se rendre dans les restaurants. Ainsi, 76 % des personnes qui se rendaient plus d’une fois par mois au restaurant avant la crise y sont retournés depuis la fin du confinement. Au mois de juin, 48 % des Français* ont fréquenté un établissement de restauration rapide et 57 %* sont retournés dans des salles de restaurants
. “Ce que l’on peut projeter pour la rentrée est qu’il y aura clairement une consolidation de la reprise, notamment sur la restauration fonctionnelle du midi. Les repas des actifs en déplacement devrait reprendre progressivement et la consommation de loisir, entre amis, le soir devrait également repartir à la hausse”, conclut François Blouin.
*Consommateurs réguliers de la consommation hors domicile.