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Restauration, habitat, loisirs… Dans quels secteurs investir en 2023 en franchise ?

Crise sanitaire, inflation, pénuries énergétiques… La rédaction a interrogé Sylvain Bartolomeu, dirigeant et associé au sein du cabinet Franchise Management, pour faire le point sur les secteurs porteurs où il fait bon d’investir (ou pas) en franchise en 2023.

Avec le contexte socio-économique que l’on connaît et après la crise sanitaire, quels sont aujourd’hui les secteurs qui inspirent confiance aux porteurs de projet ? Et à l’inverse, ceux qui peinent à s’en remettre ?

Nous avons une crise dans une autre crise. Les secteurs qui à ce jour s’en sortent gagnants sont ceux qui sont liés à l’amélioration de l’habitat (piscine, cuisine, etc.). Leurs acteurs ont continué d’exercer pendant la crise sanitaire, très sollicités par les particuliers, au même titre que les professionnels de la jardinerie et du bricolage, et ont depuis, performé. La restauration en revanche, très impactée à l’époque, l’est toujours, encore plus avec les nouvelles problématiques liées à la crise énergétique. Mais les restaurateurs ne sont pas perdants pour autant. La restauration rapide a simplement compensé la restauration assise, avec des chiffres de croissance intéressants. Disons qu’elle vit aujourd’hui une sorte d’atterrissage ! Enfin, le high-tech et l’informatique ont bénéficié de l’épisode Covid, avec des consommateurs qui en ont profité pour renouveler leurs outils informatiques. Ils se confrontent actuellement à une stagnation du marché avec des approvisionnements (en provenance de Chine) plus complexes qu’avant. Et au sein d’un environnement où non seulement les innovations sont décalées du calendrier, mais aussi dans lequel les consommateurs sont désormais sur-équipés ! La boulangerie, très énergivore, subit quant à elle des pénuries de matières premières et la hausse des coûts énergétiques. Il ne faut pas non plus penser que l’on vit un retour à la normale parce que l’économie a repris ! Le contexte social freine les achats et les placements, l’inflation réduit drastiquement l’envie de consommer, comme les marges des entreprises. En réalité, il n’y a ni bons, ni mauvais élèves au sein des réseaux franchisés. Tous les secteurs sont impactés par la hausse des coûts des matières premières et d’exploitation. Que ce soit pour chauffer des plantes en rayons pour qu’elles soient correctes à la vue des clients, ou faire tourner des congélateurs des enseignes du surgelé…
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Le secteur des loisirs, même avec des activités de niche, lui, progresse en revanche…

On a les loisirs d’une part et le retailtainment* de l’autre, qu’il faut bien distinguer. Mais les deux sont en forte croissance grâce au retour des clients dont le besoin de s’évader, au vu du contexte grisonnant, est très marqué. S’ils ont été sinistrés par la crise sanitaire, fermés, considérés comme non-essentiels à l‘époque, ils répondent aujourd’hui aux besoins de renouveau des consommateurs. Comme avec la boxe, le self-défense, etc… C’est une tendance à laquelle les futurs franchisés peuvent s’intéresser. En revanche, certaines paraissent fragiles pour pouvoir y investir sereinement. Il faut donc bien choisir sa zone d’implantation et garder à l’esprit qu’une marque ne s’installe que si elle est notoire. Au franchiseur d’asseoir cette marque et de l’installer durablement pour inciter les investisseurs à le rejoindre, donc. Encore une fois, cela ne veut pas dire que tout est risqué. Mais cela implique de plus anticiper que dans d’autres secteurs. Et de ne pas se laisser séduire par un effet de mode qui ne dure qu’un temps. D’autant plus sur un marché de niche où vous pourriez regretter d’avoir investi !
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Où sont les investissement frileux d’ailleurs ?

Les banquiers sont naturellement préoccupés par la situation ce qui a un impact sur l’accord des prêts donné, ou non, aux porteurs de projets. Mais qu’est-ce qu’un projet solide au fond ? Cela tient à deux choses en réalité : à l’investissement initial et au taux d’effort que devra fournir le candidat, en plus des perspectives de performance économique du réseau ciblé en question. Ce n’est pas parce que la restauration subit la crise, que l’on ne peut pas y financer des projets, ou la fuir. Au contraire, nous aurons toujours besoin d’établissements. Et les opportunités ne manquent pas ! À condition d’avoir les épaules et les ressources nécessaires pour, et de se reposer sur des logiques d’implantation sereines et sérieuses pour démarrer prudemment. C’est la raison pour laquelle, je pense, qu’il est naturel que les experts comptables incitent les entrepreneurs à faire plusieurs scénarios avant qu’ils n’adhérent à un concept en particulier. Voilà pourquoi aussi, certaines enseignes demandent des besoins en fonds de roulement plus importants que d’autres au démarrage (garantie du stock), par exemple. Au franchiseur d’accompagner mieux et davantage le candidat, dans le montage du projet. Et de retravailler son modèle économique et ses investissements pour optimiser le recrutement de ses partenaires.
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Est-il intéressant d’explorer la piste des franchises sans local ou itinérantes ?

Oui si l’on se questionne sur la pertinence dudit service pour le client et si l’on se projette dans cette vie-là. Dans un système comme celui-ci, tout repose sur l’énergie du franchisé à se créer une clientèle. Mais avec l’avantage de toucher des profils qui ne pourraient pas adhérer à des concepts plus exigeants. Y compris les seniors qui ont du potentiel ! Ils n’incluent pas non plus des problématiques RH qu’il pourrait y avoir dans de plus grandes structures. Il faut simplement se méfier des recrutements trop hâtifs des franchiseurs, qui, avec la crise sanitaire se sont généralisés via les outils digitaux à distance, dès lors que les temps d’échange entre franchiseur et franchisé sont beaucoup plus courts qu’avant. Ce qui, logiquement, mène à des erreurs d’orientation pour le candidat. Vous pourrez donc adhérer à des concepts potentiellement moins onéreux qu’avec un local, incitant par la même occasion des profils en reconversion à sauter le pas, mais où il faudra s’impliquer à 200 %. Au moins durant les deux premières années suivant le lancement, pour se constituer sa propre clientèle.
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Cela implique donc des frais cachés ou supplémentaires ?

La franchise propose des mécanismes facilitants pour l’entrepreneur, dispose d’une force de frappe en matière de communication et d’outils digitaux et garantit les volumes de stock. Mais cela implique au franchisé de ne pas s’y reposer et d’être pro-actif! Et puis, un faible investissement peut aussi impliquer des frais supplémentaires, justement au démarrage du projet. Avec ces fonds de roulement, notamment.

Un dernier conseil pour bien choisir son secteur ?

Se méfier des effets de mode et des franchiseurs qui confondent vitesse et précision pour éviter de se brûler les ailes avec trop d’ambitions. Les concepts de niches diversifient le marché et sont appréciables, mais impliquent de se projeter à deux ou quatre années plus loin. ‘Saura t’-il décoller d’ici là et s’installer durablement dans l’économie ?’, ‘Le franchiseur m’apporte t’-il une structure de service ?’, ‘Sait-il développer son réseau de façon raisonnée et progressive ? Après tout, on n’investit pas pour six mois ou deux ans, mais bel et bien pour 5 ou 10 ans ! Ne serait-ce que le temps de rentabiliser son investissement. Et vendre son fonds de commerce plus tard. Méfiez-vous donc des jeunes franchiseurs qui ne sauraient pas lever vos doutes à l’entretien. Tout en pesant le pour et le contre. Il y a aussi des activités, jeunes et innovantes, qui sont tout à fait légitimes et pour lesquelles il ne faut pas se fermer les portes pour autant.
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