Crise du coronavirus ou pas, le marché de la restauration asiatique se consolide peu à peu. Arrivé à maturité, le secteur cherche à se réinventer pour se plier aux exigences des consommateurs. Entre le manger sain et le développement durable, le marché trouve peut-être une opportunité de coller au plus près à l’époque. Mais pour combien de temps ?
Malgré la crise du Covid-19, le constat est unanime. Le marché de la restauration asiatique arrive désormais à maturité. Les principaux acteurs de la filière s’accordent sur ce point.
“Le secteur est un peu compliqué car il est aujourd’hui totalement mature”, explique Gilles Piquet-Pellorce aux manettes du groupe Planet Sushi (20 restaurants en propre, 30 en franchise). Même regard du côté de Sushi Shop :
“les habitudes de consommations se sont démocratisées. Cette maturité conduit les acteurs à faire évoluer la filière autour de l’innovation et de la qualité”, remarque Christopher Jones, nouveau président de Sushi Shop.
Pour Bernard Boutboul, fondateur du cabinet Gira conseil, expert spécialisé dans la restauration, la photographie semble un peu plus écornée.
“Si la restauration asiatique, oscillant entre la culture chinoise, cambodgienne ou vietnamienne, a traversé le temps depuis cinquante ans, ce n’est pas le cas des produits sushi. Cela n’a pas réellement emballé les Français. C’est assez vite retombé. Le redressement judiciaire de Planet Sushi ou la vente de Sushi Shop au groupe polonais AmRest en témoignent. J’ai le sentiment que ce segment de marché vivote un peu. Ce sont des produits chers qui n’ont pas réussi à fédérer les Français d’autant que ces derniers n’ont pas de réelle passion pour la cuisine crue.” Et l’expert de poursuivre plus avant :
“Les Français consomment 60 millions de sushis par an ce qui est très faible comparé aux pizzas, burgers ou sandwichs !”
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