Lorsque vous lancez un développement en franchise, outre l’élaboration du DIP, du contrat et de la formation de vos futurs partenaires, il y a un point essentiel à ne surtout pas négliger : l’animation. Si le recrutement d’une personne dédiée peut dans un premier temps attendre, il y a un quelques astuces à appliquer et des outils à adopter pour gagner en efficacité. Décryptage.
Amorcer un déploiement en réseau nécessite de prendre en compte un certain nombre d’aspects, notamment concernant l’accompagnement et l’animation que vous apporterez à vos futurs partenaires. “Quand on est une jeune enseigne, on ne prend pas toujours le temps de bien se structurer sur ce point-là, analyse Caroline Morizot, dirigeante du cabinet CM Franchise. Pourtant, c’est une stratégie à définir rapidement.” En effet, il ne faut pas attendre d’accueillir votre premier franchisé pour vous interroger sur les outils que vous pouvez mettre en place pour accompagner correctement les membres de votre réseau. Par exemple, ayez en tête que vous devrez, rapidement, déployer des audits. “Dans les deux mois qui suivent l’ouverture d’une unité, il faut en mettre en place. Même si c’est plus souple au départ, il est important de le faire pour effectuer un point régulier avec le franchisé”, explique Caroline Morizot.
Si nombreux sont les réseaux à encore utiliser les bons vieux papier et stylo pour effectuer ce suivi, n’hésitez pas à investir dans un logiciel de pilotage et d’animation. Si l’investissement financier peut vous effrayer et paraître trop important au début de votre développement, il n’en est pas moins essentiel pour vous faire gagner un temps précieux. Des outils numériques comme Synergee, Incwo ou encore Ximi proposent notamment un panel de solutions permettant d’améliorer la gestion de vos passages chez vos partenaires. Indéniablement, il s’agit d’un pan de l’activité du franchiseur qui se numérise de plus en plus. “Ces outils vous permettent de faciliter les audits de contrôle, dont l’objectif est de valider ce qui est bien appliqué dans le point de vente, et d’effectuer un suivi précis des opérations correctives, atteste Caroline Morizot. Pour les audits de passage, où l’animateur sera auprès du franchisé davantage pour l’accompagner sur le développement de son chiffre d’affaires, cela permet de garder une trace précise de ce qui a été fait et de ce qui fonctionne.” Et même si au lancement de votre développement, il est évident que vous n’engagerez pas immédiatement un animateur, il est essentiel de miser sur ce type d’outils pour que votre réseau soit un minimum structuré et en capacité d’absorber petit à petit la multiplication des points de vente.
Déléguer
Dans un premier temps, il est donc probable que vous effectuiez l’animation vous-même. En tant que franchiseur la maîtrise de ces outils peut donc être un véritable atout pour vous faire gagner du temps au début de votre développement mais aussi pour que vous restiez toujours connecté au terrain. Toutefois, ayez en tête que si vous multipliez les ouvertures, il sera rapidement nécessaire de déléguer l’accompagnement et l’animation de votre réseau à une personne dédiée. “Cela dépendra de la croissance et de l’activité de votre enseigne, bien entendu. Mais à partir de 5 unités, je pense qu’il faut vraiment songer à embaucher quelqu’un, affirme Caroline Morizot. Cela peut être une personne qui aura la double casquette de développeur et d’animateur, surtout au départ.” Selon l’experte, dès le début de votre déploiement, il est aussi conseillé de programmer un nombre minimum de passages au sein des différents points de vente.
“Rendre visite deux fois par an à vos franchisés, ce n’est guère suffisant ! Je pense qu’il faut aller les voir, a minima, une fois par trimestre. Même si tout dépend de l’ancienneté des franchisés, bien évidemment, un animateur a toujours des choses à apporter aux membres du réseau”, estime Caroline Morizot. N’oubliez pas que l’animateur reste la principale interface entre vous, le franchiseur, et les partenaires du réseau. C’est lui qui sera également en mesure de vous remonter les éventuelles difficultés rencontrées par les franchisés ou de vous faire part de leurs griefs ou même de leurs idées. “Pour que le travail d’un animateur soit véritablement efficace, il n’y a pas que le déploiement d’outils numériques et de suivi à penser. Mettre en place des réunions régionales ou des commissions de travail afin de réunir les différents franchisés d’un territoire est primordial”, insiste la dirigeante du cabinet CM Franchise.
Ne multipliez pas les outils
Et si les nouvelles technologies et les outils numériques sont importants pour faciliter le travail de vos animateurs, évitez de multiplier le nombre de logiciels. Vous risquez de perdre en efficacité et de noyer vos franchisés dans un tas d’informations dont ils n’ont pas forcément besoin. “Il vaut mieux que vous vous focalisiez sur un outil que améliorerez et personnaliserez au fil du temps, que d’utiliser des logiciels différents”, prévient Caroline Morizot. Soyez également vigilant à ne pas utiliser des solutions qui, à terme, pourraient se retourner contre vous. Avec la multiplication de plates-formes accessibles à petits prix et sur tous les supports (mobile, tablette, ordinateurs…) telles que Slack, Whatsapp ou encore Facebook Workplace, certaines enseignes n’hésitent pas à intégrer ces nouveaux usages à leurs solutions d’accompagnement de leurs franchisés.
Si elles affichent un certain nombre d’avantages pour les animateurs ainsi que les membres du réseau – réactivité, entraide, suivi journalier, etc. – elles peuvent également être contreproductives voire néfastes pour votre développement. “Tous ces systèmes sont très intéressants et permettent une communication rapide des informations et des échanges entre les franchisés. Toutefois, en tant que franchiseur, soyez vigilant. Car si un membre du réseau fait part de son mécontentement sur un sujet, quel qu’il soit, cela peut avoir un effet boule de neige et créer des points de tension avec plusieurs franchisés que vous ne serez pas en mesure de gérer”, avertit Caroline Morizot. Prudence donc.