En tant que franchisé vous devez respecter un certain nombre de devoirs. Remonter des informations au franchiseur, majoritairement financières, fait partie de ces obligations. Mais quelles données sont concernées ?
S’adosser à un réseau permet de bénéficier d’un accompagnement poussé mais nécessite de remplir certains devoirs. Lorsque vous devenez franchisé, même si vous êtes chef d’entreprise indépendant, vous serez dans l’obligation de remonter certaines données, notamment financières. Il y a plusieurs raisons à cela.
“D’abord, pour le calcul de la redevance, insiste Cécile Michel, avocat au sein du cabinet Linkea.
Il est fréquent que dans les contrats de franchise les redevances d’exploitation et de communication soient calculées sur le chiffre d’affaires du franchisé. Il est donc impératif, pour le franchiseur, d’avoir accès à ces données.” Autre raison : remonter des informations chiffrées et financières à votre tête va lui permettre de vous conseiller et de vous accompagner au mieux en comprenant ce qui fonctionne ou pas dans votre point de vente. Toujours dans l’objectif d’améliorer vos performances et donc votre rentabilité.
Rien d’obligatoire
Si, sur le papier, rien n’est obligatoire, le contrat de franchise que vous signerez peut prévoir quelles sont les données que le franchiseur veut connaître.
“Avant toute chose, il faut comprendre pourquoi votre enseigne souhaite connaître ces informations. Pour le CA, il n’y a, à mon sens, aucun moyen de s’en affranchir. Au contraire. Si vous ne le remontez pas, vos redevances ne pourront pas être calculées et cela pourrait être considéré comme un non-paiement. Et vous vous mettrez en défaut vis-à-vis du franchiseur. Quant aux données économiques et commerciales au sens large, cela me semble dans l’intérêt de toutes les parties de les remonter pour être mieux performants. En revanche, il y a des données, comme les informations RH, qui ne concernent absolument pas le franchiseur”, explique Cécile Michel.
Données statistiques
Divulguer les performances de votre entreprise à votre tête de réseau permet aussi de vous protéger en cas de difficultés.
“Quand vous informez votre franchiseur en lui donnant des détails chiffrés sur votre activité, vous le mettez dans un rôle de ‘sachant’. Cela signifie que si vous êtes en difficultés et que l’enseigne ne vous assiste pas, il manque à ses obligations”, prévient Cécile Michel.
La remontée de données financières peut être également un moyen pour le franchiseur d’effectuer des statistiques qui peuvent bien souvent être consultées par chaque membre du réseau via un logiciel, vous permettant ainsi de vous situer par rapport aux autres franchisés. Un moyen efficace d’analyser, par exemple, quelles familles de produits fonctionnent auprès des clients, celles qui séduisent le moins.
Si vous êtes frileux à dévoiler votre chiffre d’affaires ou autres informations sensibles à l’ensemble du réseau, certaines enseignes optent pour l’anonymisation des données. N’hésitez donc pas à poser la question sur la politique adoptée. Concernant les données clients, si elles ne font pas partie du reporting en tant que tel, elles peuvent être également fournies au franchiseur. Spécifiquement dans le cas où votre enseigne propose une carte de fidélité valable dans tous les magasins du réseau.
“Mais il y a des règles très strictes à respecter, notamment liées au RGPD. Surtout, tout doit être spécifié dans le contrat”, souligne l’avocate. Globalement, vous devez toujours, en tant que franchisé, tirer un bénéfice en remontant vos données au franchiseur. Tant en matière d’accompagnement que d’amélioration de vos performances.