Le recrutement n’est pas toujours une partie de plaisir ! Et si, dans ce domaine également, le franchisé bénéficiait de l’accompagnement de son franchiseur ? Pourquoi pas, à condition de bien lui rappeler que c’est le franchisé qui a le dernier mot.
Lancement d’une nouvelle boutique, fort turn-over, métiers en tension… Le recrutement n’est pas une mince affaire pour les franchisés ! Heureusement, il est souvent possible pour ces derniers de se faire épauler par leur tête de réseau. Mais de ce côté aussi les choses peuvent tourner au vinaigre. Car, comment faire si, par exemple, le franchiseur ne propose que des profils qui ne correspondent pas aux attentes de ses franchisés ? Tout est finalement question de dialogue et de dosage.
Préférer se lancer en franchise c’est faire le choix de bénéficier de l’accompagnement d’une enseigne. Un accompagnement qui peut se situer dans différents domaines, et notamment sur celui du recrutement.
Une aide précieuse
À ce niveau-là, le franchiseur épaule généralement ses franchisés lors de leur installation. “Il y a souvent beaucoup d’employés à recruter, le franchiseur peut apporter son expertise”, explique Christophe Bellet, dirigeant de Gagner en Franchise. Dans le cadre de son devoir d’accompagnement, le franchiseur peut ainsi mettre à disposition des plans de charge (combien d’employés sont nécessaires au bon fonctionnement de la franchise), des fiches de poste, des grilles de salaires ou même des petites annonces types. Ces annonces peuvent être diffusées sur le site Internet de l’enseigne qui peut, par ailleurs, mettre à disposition sa CVthèque, constituée de CV reçus précédemment. Il fait ainsi bénéficier ses franchisés de la force de son réseau mais aussi de sa propre expérience dans ce domaine.
Jean-Luc Fumey, président-fondateur d’Avenir Franchise, trouve également intéressants les échanges entre membres du réseau. “Ils peuvent se conseiller mutuellement sur les sites de recrutement qui fonctionnent, les actions intéressantes localement, etc… La logique de best practices est enrichissante”.
Dans le cadre d’une nouvelle franchise, l’animateur réseau ou le moniteur (personne en charge des lancements) peut aussi aider à sélectionner les CV reçus et même être présent lors des entretiens pour donner son opinion. La tête de réseau peut aussi être présente une fois l’affaire lancée, en cas de difficultés de recrutement, de fort turn-over par exemple. Et proposer ainsi son expertise à la demande. “Lorsque la situation est vraiment tendue, des actions spécifiques comme des journées portes ouvertes peuvent être mises en place par le franchiseur”, remarque Laurent Delafontaine, dirigeant et co-fondateur d’Axe Réseaux.
Risque d’inadéquation
Si le franchiseur peut aider ses franchisés dans leurs problématiques de recrutement, il ne doit pas pour autant faire preuve d’ingérence. “Rappelons qu’une franchise est un contrat entre deux entreprises financièrement et juridiquement indépendantes. Au niveau de son personnel, le franchisé est totalement indépendant”, souligne Christophe Bellet (Gagner en Franchise). La tête de réseau ne doit en aucun cas imposer des candidats : c’est toujours au franchisé que revient le dernier mot.
Pour autant, certaines situations peuvent être délicates : le franchiseur peut proposer des candidats qui ne correspondent pas aux attentes de son adhérent. Comment faire dans ces cas-là ? Peut-on refuser les candidats proposés sans froisser sa tête de réseau ?
Comme le fait remarquer Laurent Delafontaine (Axe Réseaux), “un franchisé qui refusera systématiquement les propositions de candidats de la part de son franchiseur sera vu comme quelqu’un de compliqué et risque de ne plus être épaulé dans ses actions de recrutement”. Ce qui serait dommage : nous avons vu que l’expertise et l’expérience de la tête de réseau pouvait être bénéfique aux franchisés. “Le franchisé ne doit pas rester campé sur ses positions et refuser systématiquement les propositions de sa tête de réseau”, prévient Christophe Bellet.
Selon lui, le franchiseur n’a en effet aucun intérêt à proposer des profils qui ne correspondent pas du tout aux besoins des franchisés. “Il cherche à ce que les équipes de ses adhérents soient performantes pour que l’affaire tourne bien”, indique-t-il. En effet, peut-être que les candidats proposés ne correspondent pas aux attentes du franchisé mais qu’ils se révèleront en fait être de très bons éléments.
Jean-Luc Fumey (Avenir Franchise) invite au dialogue : “Le franchisé et le franchiseur doivent mener une réflexion commune afin de décider ensemble des actions globales de recrutement”, pense-t-il. En effet, une collaboration permet au franchiseur d’appréhender les attentes du franchisé et au franchisé de comprendre les décisions du franchiseur. Le recrutement n’en sera que plus performant.