Dans le cadre du rachat de l’enseigne Conforama par l’Autrichien Lutz, la Commission européenne vient de mandater l’Autorité de la concurrence pour analyser et donner son feu vert à l’opération.
Nouvelle étape de franchie dans le rachat de Conforama. Officialisée la semaine dernière, la volonté de l’Autrichien Lutz, également actionnaire de l’enseigne But, est maintenant soumise à la validation de l’Autorité de la concurrence. La Commission européenne a mandaté l’instance française pour analyser cette acquisition et donner son feu vert.
“De dimension européenne compte tenu des chiffres d’affaires des entreprises concernées, l’opération devait en principe être examinée par la Commission européenne. Toutefois, les parties ont demandé, comme le leur permet le règlement européen n°139/2004 relatif au contrôle des concentrations entre entreprises, son renvoi à l’Autorité de la concurrence française, considérant que celle-ci était le mieux placée pour l’examiner”, insiste l’Autorité de la concurrence dans un communiqué.
165 magasins et 8 000 salariés
Pour rappel, l’entreprise Lutz, par sa filiale Mobilux, s’est manifestée pour reprendre les 165 magasins Conforama ainsi que les 8 000 salariés concernés.
“Les emplois seraient tous maintenus et en parallèle, Mobilux nous a présenté un plan d’investissement sur 4 ans afin de permettre à Conforama de reprendre et d’accélérer son activité”, nous a confié Mohammed Chadli, délégué syndical de la CFE-CGC, lors de l’annonce de la reprise. La signature définitive de cette cession devrait intervenir d’ici la fin de la semaine.
Pas de fermetures
Ce rapprochement est toutefois soumis à la validation de l’Autorité de la concurrence qui
“après notification du dossier devant elle, examinera notamment les impacts de l’opération tant en amont, sur les fournisseurs, qu’en aval, dans chaque zone de chalandise”, indique l’Autorité de la concurrence. Si, comme nous l’indiquait le délégué syndical de la CFE-CGC, le rachat de Conforama par Mobilux, maison-mère de But, n’entraînerait pas la disparition de Conforama, les deux enseignes pourraient se retrouver en concurrence sur une dizaine d’emplacements.
“Mobilux a assuré qu’il ferait les ajustements nécessaires en matière d’offres si cela lui était demandé mais s’est engagé à ce qu’aucune fermeture n’ait lieu”, précise Mohammed Chadli.
Différentes phases
Côté calendrier, une décision de contrôle des concentrations pourrait être rendue dans un délai de 25 jours ouvrés, à compter de la date de réception complète du dossier. À l’issue de cette première phase, si l’Autorité de la concurrence estime qu’il
“subsiste un doute sérieux d’atteinte à la concurrence, elle engage un examen approfondi”, insiste le communiqué. Dans ce cas de figure, la décision est alors rendue dans un délai de 65 jours ouvrés. “
Il incombe désormais à Mobilux de notifier formellement son projet d’acquisition à l’Autorité de la concurrence”, conclut le communiqué.