Pour ouvrir une franchise, vous ferez très certainement appel à une banque afin d’obtenir un crédit. Votre franchiseur pourra alors vous orienter vers son partenaire financier. Dans cette perspective, il est essentiel de lui poser les bonnes questions en amont afin d’éviter les mauvaises surprises.
Passer par votre banque partenaire, qu’est-ce que cela m’apporte?
Cette première question est très générale. Vous pouvez la poser pour ensuite rentrer dans le détail sur chaque point soulevé par le franchiseur. Il s’agit de savoir s’il y a un réel intérêt à s’engager avec le partenaire financier du franchiseur : Mon dossier a-t-il plus de chances d’être accepté ? Vais-je gagner du temps ? Y-a-t-il des avantages financiers ? “Même si le franchiseur annonce diverses facilités, il faut avoir à l’esprit que les banques restent frileuses à l’heure actuelle. Rien ne garantit donc à 100 % que le dossier soit accepté même s’il s’agit de la banque recommandée par le franchiseur”, explique Guy Saint-Solieux, consultant en management de réseaux et membre du Collège des experts de la FFF.
Allez-vous m’assister dans mes démarches auprès des banques?
Guy Saint-Solieux estime qu’il est important de savoir si le franchiseur peut apporter une aide au franchisé pour le montage de son dossier et pendant ses rendez-vous avec le banquier. “Même si cela n’est pas monnaie courante, certains franchiseurs accompagnent physiquement le franchisé pour négocier un emprunt. D’autres mettent à leur disposition un spécialiste du financement qui sera à même de valider le montage financier du dossier, explique l’expert. Cela aide les franchisés qui n’ont pas l’habitude de faire de telles démarches.” Le candidat devra donc demander à son interlocuteur quels sont les contours exacts de cette éventuelle assistance. Qui peut l’aider ? Comment ? À quel moment ? “Il doit demander où commence et où s’arrête l’assistance. Selon moi, il a cependant tout intérêt à faire les démarches lui même car il est indépendant et c’est à lui de tenir en main son dossier”, préconise néanmoins l’expert.
La banque que vous me proposez est-elle fiable ?
Il est légitime de s’interroger sur la fiabilité la banque suggérée par le franchiseur. Pour cela, le franchisé peut bien sûr demander le nom de l’enseigne ainsi que des renseignements plus détaillés sur sa politique. Est-ce une banque réputée pour la qualité de ses services ? A-t-elle connu des défaillances ? Il peut aussi demander si l’organisme en question a l’habitude de traiter les dossiers des franchisés. “La plupart des grandes banques vers lesquelles sont généralement orientées les franchisés sont sûres et ont un département franchise. Certains s’en font même une spécialité comme La Banque Populaire, précise Guy Saint-Solieux. C’est une information intéressante pour le candidat car ces organismes financiers sont disposés à recevoir leurs dossiers plutôt favorablement surtout si le franchiseur est déjà connu de la banque recommandée.”
Puis-je aller voir d’autres banques ne faisant pas partie de vos partenaires ?
Pour Guy Saint-Solieux il est important de soulever cette question pour ne pas se sentir “ligoté” par la banque du franchiseur. Même si vous acceptez d’avoir un rendez-vous avec cette dernière, vous souhaiterez certainement consulter d’autres organismes avant de vous engager. “Le franchisé à tout intérêt à multiplier les interlocuteurs. Les banques fonctionnent un peu comme les supermarchés en faisant des offres promotionnelles. Il faut donc être attentif à celles du moment”, explique Guy Saint-Solieux. N’hésitez donc pas à demander au franchiseur si cela le gène que vous consultiez d’autres organismes afin d’observer sa réaction. Il faut savoir que ce dernier ne peut pas contraindre un franchisé à faire affaire avec son partenaire financier. “Si la tête de réseau insiste pour que le candidat aille voir sa banque de référence, ce n’est pas bon signe. Cela cache quelque chose, et il faut être prudent, précise Guy Saint-Solieux. La plupart des franchiseurs n’ont pas cette attitude, voire ne proposent pas de partenaires financiers car, en cas de problème, ils ont peur que le franchisé se retourne contre eux.”