Le savoir-faire est ce qui différencie une enseigne d’une autre. Bien en saisir les contours vous permettra de comprendre ce qui vous attend en tant que franchisé et donc de savoir si le réseau qui vous intéresse vous correspond ou non. Voici quelques questions à poser au franchiseur pour décortiquer au mieux son concept.
Quelle est la valeur ajoutée de votre savoir-faire ?
Ce qui fait la force d’un savoir-faire, c’est la différence qu’il apporte par rapport à la concurrence. “Il est important d’apprécier la valeur ajoutée du concept”, confirme Jean- Luc Scemama, expert-comptable, fondateur et président d’Expertise et conseil. Pour ce faire, lors d’un entretien, il peut être pertinent de questionner le franchiseur sur ce qui le distingue des autres enseignes du secteur afin de pouvoir comparer. Il fau taussi demander au franchiseur de bien entrer dans les détails pour connaître tous les aspects de ce savoir-faire. Ce travail vous permettra de voir s’il est identifiable, substantiel, comme le veut la définition de la franchise, et s’il présente un caractère unique. “Renseignez-vous sur les méthodes de vente qui vous seront apprises, propose Jean-Luc Scemama. Sur la boutique elle-même demandez au franchiseur si vous pouvez bénéficier des conseils d’un étalagiste.” Il peut être aussi pertinent de l’interroger sur le manuel opératoire : est-ce qu’il y en a un, depuis quand, ce qu’il contient. Le candidat peut enfin lui demander la façon dont ce savoir-faire pourra se transférer (formation, guide méthodologique, guide des bonnes pratiques, etc.) “Cette question mérite, bien entendu, d’être posée et sa réponse, claire ou confuse, voire l’absence de réponse, éclairera le futur franchisé sur sa capacité à bénéficier de ce savoir-faire pour optimiser son investissement, au-delà des produits (ou des services), des comptes prévisionnels et des clauses juridiques.”
D’où proviennent les produits que vous proposez ?
La qualité du savoir-faire repose aussi sur l’offre propre à la marque du franchiseur, à savoir ses produits, ses services, etc. Il faudra donc l’interroger plus en détails sur la question. “Dans une enseigne de textile, il faut se renseigner sur la personne qui crée les modèles, sur les volumes de collection, poursuit Jean-Luc Scemama. Demandez à la tête de réseau s’il y a un test préalable, si le franchisé fait une sélection, ou si tout est mis en vente. La question écologique est également un élément d’appréciation pour les consommateurs. Il faut donc s’informer sur les pays de provenance : certains recourent au travail des enfants. Demain, un reportage télévisé peut sortir sur le sujet et faire couler l’affaire.” La provenance des produits, qu’il s’agisse de vêtements ou d’autres types d’articles ou d’offres, vous donnera également une idée du temps de réaction du franchiseur encas de problème.
De quelle manière avez-vous expérimenté votre savoir-faire ?
L’avantage majeur de la franchise réside dans le fait que le concept du franchiseur a été éprouvé par ses soins en amont. Si le franchisé y met du sien, son entreprise devrait se développer rapidement car les erreurs dans lesquelles peut tomber un entrepreneur qui se lance dans un concept nouveau ont déjà été rencontrées par la tête de réseau. Pour s’assurer de la fiabilité de l’enseigne qui vous intéresse, il peut être utile de questionner le franchiseur sur la manière dont il a construit ce savoir-faire. “Demandez-lui par exemple depuis quand ce concept est franchisé”, conseille notamment Jean-Luc Scemama. Cette information vous permettra aussi de jauger la marge de changement possible du réseau alors que vous serez en activité. Il est vraisemblable, et à la limite souhaitable, qu’une jeune enseigne évoluerapidement, alors qu’un réseau âgé et solidebougera certainement moins ou moins vite. Savoir aussi combien de points de vente pilotes ont été lancés, ou du moins combien de temps le franchiseur a laissé mûrir le concept au sein du premier pilote, peut aussi vous permettre de juger du sérieux et de l’expérience de la tête réseau