Alors que les commerces dits « non essentiels » sont toujours fermés, Euler Hermes dresse un bilan assez alarmiste de la situation sur le mois de novembre. Sans surprise, le click and collect et la livraison à domicile n’ont pas réussi à compenser les pertes.
Euler Hermes, spécialiste de l’assurance-crédit et filiale du groupe Allianz, estime à 4,4 milliards d’euros, le manque à gagner des commerces non-essentiels en France durant le mois de novembre. S’il s’avérait que décembre ne verrait pas la réouverture de ces commerces, ce qui ne semble pas être le cas, l’ardoise monterait alors à presque 11 milliards d’euros. Ces chiffres correspondant à un recul des ventes de l’ordre de -60 %. Pour Aurélien Duthoit, analyste en charge du commerce de détail chez Euler Hermes :
« Les quelques assouplissements accordés par l’État (click and collect, livraison à domicile) et l’adoption rapide des outils digitaux par les commerçants ont permis de limiter quelque peu ce manque à gagner.”
On le voit, et ce n’est pas une surprise, bon nombre de fédérations du commerce font pression aujourd’hui auprès du gouvernement pour enclencher une réouverture des magasins le vendredi 27 novembre, jour devant correspondre au Black Friday. Si Bruno Le Maire et les différents acteurs de la grande distribution et du commerce digital ont trouvé un accord pour repousser cette opération au 4 décembre prochain, il n’a pas été, pour l’instant, annoncé officiellement de date de réouverture des magasins.
D’autant que la période de fin d’année est cruciale pour beaucoup de secteurs. En regardant l’historique des données, on peut noter que les mois de novembre et décembre représentent une part essentielle des ventes annuelles dans de nombreux segments. Pour Aurélien Duthoit :
“Elles représentent plus de 40 % des ventes annuelles des magasins de jouets, et plus de 25 % pour les commerces de cosmétiques, de livres et de bijoux.”
Une fin d’année vitale d’autant que le premier confinement n’a pas fini de laisser des traces. Les niveaux de reprise pour les commerçants n’ont pas permis de combler les pertes.
“En effet, le manque à gagner subi par les entreprises du secteur lors du premier confinement n’a pas été compensé par le fort rebond de la demande constaté entre juin et septembre 2020. À fin septembre, les ventes enregistrées depuis le début de l’année étaient toujours inférieures, en moyenne, de -10 % aux niveaux de 2019 (à période comparable)”, conclut Euler Hermes.