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Se lancer en franchise

Politique RSE : Une stratégie qui fait sens

Dans un contexte économique tendu marqué par le conflit en Ukraine, l’explosion du coût des factures énergétiques est aujourd’hui scrutée à la loupe. Plus globalement, la crise actuelle accélère, comme ce fut le cas avec le drive durant la pandémie, les questions de RSE. Au pied du mur et par la force des choses, les enseignes, certaines plus en avance que d’autres, s’emparent de ce sujet.

Il n’y a plus de choix désormais ! Face à une situation géopolitique tendue, les enseignes cherchent aujourd’hui à faire bouger les lignes. Notamment sur ces notions de RSE qui font de plus en plus sens. D’un point de vue économique mais aussi chez nos concitoyens de plus en plus attentifs aux comportements des marques. On se souvient, dans ce domaine, que l’enseigne Ecomiam a réalisé, voilà plusieurs mois, son bilan carbone. Premier constat : la marque émet 7,9 tonnes de CO2 par magasin et par an. Ce qui représente 34 kg de CO2 émis par mètre carré de vente. Face à ce constat, le spécialiste de la vente de produits surgelés veut aller plus en avant dans la réduction de ses emballages. “Nous avons fait un test sur un produit, en réduisant l’épaisseur de l’emballage plastique. Ce test a été concluant et nous allons étendre cette démarche à l’ensemble des produits de ce fournisseur, qui est le plus important pour nous. Cela permettra de réduire 16 % des emballages, soit 1 tonne sur un an”, nous détaillait alors Pierre Fraignac, directeur général adjoint de l’enseigne. Au sein du réseau de boulangeries Les Fromentiers, on a fait de ce sujet un cheval de bataille :
“Nous venons de changer l’ensemble de nos packagings pour harmoniser, optimiser les volumes et faciliter le recyclage”, note Nicolas Escoin, responsable développement et marketing de l’enseigne.
Recyclage toujours chez l’épicerie gourmande Papilles & Papillotes qui travaille sur ses bocaux en verre afin que ces derniers puissent être récupérés, lavés et remis en circulation. “Très franchement, cela fait très longtemps que nous avons entamé cette démarche. Toutes nos boites en métal sont en recyclage automatique puisqu’elles sont en fer blanc. Aujourd’hui, sur le packaging, le zéro déchet ou la réutilisation d’un certain nombre de choses, tout est en place car cela fait partie intégrale de notre stratégie de développement”, explique Damien Vergnault, président fondateur de l’enseigne Papilles & Papillotes.
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Facture énergétique

Dans le cadre des hausses de factures énergétiques, notamment dans les métiers de la boulangerie, l’enseigne Les Fromentiers accompagne ses franchisés pour minimiser cet impact. “Nous avons intégré des associations qui vont négocier les différents tarifs d’électricité dans les meilleures conditions. Le fait de se rassembler à plusieurs permet d’avoir plus de poids dans les négociations des contrats d’énergie”, poursuit Nicolas Escoin. Même constat chez Basilic & Co dont les restaurants sont équipés à la fois de fours à pizzas électriques et à bois. “À l’instant T, le bois reste une source d’énergie intéressante mais peut-être que demain, ce sera devenu moins intéressant que l’électricité. Nous suivons donc ces questions au jour le jour”, commente Cyril Gervais, responsable marketing de Basilic & Co dont tous les contrats en électricité des restaurants sont en énergie verte. “C’était une volonté de la marque bien avant ces problématiques énergétiques. Par ailleurs, nous accompagnons nos franchisés sur ces questions épineuses au cas par cas pour les fins ou les renouvellements de contrat. Ainsi que sur des transitions de matériels si nous nous rendons compte, par exemple, qu’un four électrique est trop énergivore”, note Cyril Gervais dont les nouveaux restaurants ont été repensés avec des matériaux recyclés. Mais ces questions énergétiques ne sont pas les seules problématiques, même si elles font aujourd’hui l’actualité. RSE aussi pour responsabilité sociétale des entreprises. De plus en plus d’enseignes se préoccupent aujourd’hui des conditions de travail de leurs salariés et encouragent leurs franchisés à en faire de même. D’autant plus dans des secteurs qui font face à des problématiques de recrutement et de fidélisation du personnel.
“Nous essayons de donner à nos employés plus de flexibilité et de visibilité en leur proposant des semaines de trois à quatre jours avec des rotations d’équipe”, indique Cyril Gervais.

Bien-être des salariés

Et le responsable marketing de Basilic & Co de poursuivre : “Dans nos établissements pilotes, nous testons les ouvertures en continu. Ce qui nous permet d’avoir une grande amplitude horaire. Nous laissons le choix, dans la mesure du possible, à nos équipes de travailler trois jours le week-end, à partir du vendredi, ou bien du lundi au jeudi ou au vendredi pour les personnes ayant une vie de famille plus établie.” Sociétal toujours chez Papilles & Papillotes pour qui cette dimension revêt une importance particulière. “Tous nos conditionnements sont réalisés par un Esat [établissements et services d’aide par le travail] interne à notre entreprise. Nous avons ainsi une trentaine de personnes en situation de handicap qui s’occupent de ces tâches. Nous travaillons également avec un établissement pénitencier. Depuis toujours, la dimension sociale est importante au sein de la marque”, remarque Damien Vergnault. Mais des enseignes aux franchisés, il n’y a qu’un pas que certains franchissent sans peine. C’est le cas du très impliqué Franck Guyon pour Tom&Co, le réseau spécialiste de l’animalerie. Pour le gérant, outre un tri sélectif régulier, un travail sur les circuits courts, il est important de mettre en avant le sociétal au sein de son magasin. J’ai mis en place un système de récompenses, de primes pour mes salariés, sur l’objectif global du chiffre d’affaires si le panier moyen est atteint. Ainsi qu’une prime individuelle sur les ventes personnelles.” Et ce dernier d’ajouter : “En plus de leur faire bénéficier de titres-restaurants, j’ai également décidé d’externaliser le comité d’entreprise. Depuis cinq ans, ici à Amiens, il n’y a jamais eu de turnover de salariés dans mon magasin.”
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Convaincre les franchisés

Les enseignes ont également la volonté d’embarquer leurs franchisés avec elles. Ainsi, au sein du réseau La Mie Câline, une réflexion sur ces questions a été amorcée dès 2009. Puis en 2019, une stratégie baptisée “À cœur d’agir” a été déployée.“Nous proposons à nos franchisés d’être audités Label Commerçant Responsable, proposé par le collectif génération Responsable basé sur l’Iso 26000 [le premier standard international en matière de RSE]. Cet audit leur permet de mieux visualiser les enjeux prioritaires sur lequels ils doivent travailler afin de développer leur performance RSE au travers d’un plan d’action précis, explique Sylvia Touboulic Barreteau, directrice générale déléguée et responsable du développement et de la stratégie RSE de La Mie Câline. Cet audit est pris en charge par le budget des redevances publicitaires et marketing de 2 %, de ce fait cela ne leur coûte pas plus cher que de lancer la démarche.” Lors d’un reportage réalisé en novembre 2021, les dirigeants se réjouissaient d’ailleurs que près de 17 % des franchisés soient d’anciens collaborateurs du siège ou ayant travaillé auprès de franchisés.
“C’est vraiment une donnée intéressante, car cela montre que nos propres franchisés sont prêts à faire grandir leurs collaborateurs”, soulignait, à l’époque, Sylvia Touboulic Barreteau.
Même constat du côté du réseau Hotel Akena. Si la tête de réseau est impliquée sur les questions écologiques, en créant des hôtels proches du neutre pour limiter un maximum l’empreinte carbone, elle cherche aussi à embarquer ses franchisés dans la démarche. “Nous en débattons lors des différentes réunions et conventions. Nous faisons des points en visioconférence avec eux pour divulguer des retours d’expérience. D’ailleurs, nous allons créer lors de notre prochaine convention, un débat orienté sur ces thématiques et sur les nouvelles normes”, mentionne Marc Plisson, directeur général de l’enseigne. Impliquer et encourager les franchisés. C’est la clé. Dans un registre similaire, de nombreuses marques invitent leurs partenaires à sourcer localement. De plus en plus d’enseignes essaient d’avoir une politique scrupuleuse sur ce sujet et de faire participer leurs franchisés. “Nous avons la chance d’avoir une conserverie ou plus de 50 % des matières premières proviennent de moins de 80 kilomètres autour de l’entreprise, souligne Damien Vergnault pour Papilles & Papillotes. Dans notre concept d’épicerie gourmande, il y a une partie de produits dont le choix revient à nos partenaires. Ces derniers peuvent ainsi, et nous les encourageons, à aller sur de l’ultra-local pour favoriser les circuits courts.” Des franchisés sensibilisés à ces notions mises en avant par la tête de réseau. “Dans mon magasin, les produits viennent à 90 % des Hauts-de-France. L’un de mes fournisseurs travaille dans une ferme à proximité. En été, je vends les poules de mon cousin ou bien la paille d’un agriculteur voisin”, note Franck Guyon, franchisé Tom&Co. Et ce dernier de conclure : “Le franchiseur nous laisse aussi carte blanche sur les hors-référencements. C’est-à-dire que 2 % de notre chiffre d’affaires, en tant que franchisés, peut être utilisé pour acheter des produits à un autre organisme non connu du groupe mais représentant un intérêt pour le magasin.” On le voit, la RSE s’inscrit désormais dans la statégie des enseignes qui se rendent compte que leur survie dépend en partie de ces notions, aujourd’hui de plus en plus prégnantes. Tant d’un point de vue financier, par les économies qu’elle permet de générer, si l’on s’en donne les moyens par des investissements nécessaires, mais aussi sociétal en intégrant le bien-être des salariés comme élément à part entière du bon fonctionnement de l’enseigne. Article réalisé en collaboration avec Valentine Puaux.
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