Il y a quelques mois, Point Service Mobiles rachetait son concurrent Save. Les deux enseignes, évoluant sur des emplacements et des segments de marché complémentaires, ne font désormais plus qu’une. Charles Bocquillon, directeur général de la nouvelle entité Save Group, nous explique quelles sont les ambitions pour l’enseigne.
Vous avez racheté l’enseigne Save début 2020. Comment s’est effectué ce rapprochement ?
Historiquement, Point Service Mobiles a été créé en 2006. Nous nous sommes développés progressivement, en France mais aussi à l’international sous la marque Phone Service Center. Puis, Save est arrivé, perturbant le marché de la réparation mobile. Car la stratégie de la marque était d’être très orientée BtoC tout en étant installée en centre commerciaux. Point Service Mobiles évolue depuis toujours sur un segment de marché différent en travaillant notamment auprès des constructeurs et des assureurs pour effectuer les réparations. Save s’est alors développé rapidement et a rencontré des difficultés financières. Courant 2017, la marque est alors rachetée par Remade Group (spécialiste des téléphones reconditionnés, ndlr.) qui nous a contacté pour que l’on s’occupe de la partie franchise et du développement de magasins auprès de nos franchisés. En 2018, nous avons donc signé le contrat de master-franchise pour gérer les 20 corners franchisés installés dans les centres commerciaux. Remade Group, de son côté, conservait la vingtaine de points de vente tenus en propre. Mais très vite, l’entreprise s’est rendue compte qu’elle perdait beaucoup d’argent et que le projet était trop ambitieux et a souhaité de se séparer de Save. À ce moment-là, nous étions en pôle position pour reprendre la marque. Mais aucun accord n’a été trouvé. Nous avons repris, finalement, la société lors d’une audience au tribunal de commerce. Nous avons repris le contrat de master-franchisé ainsi que la vingtaine de magasins tenus en propre.
Finalement, à la suite de ce rachat, vous avez décidé de faire évoluer l’identité de Point Service Mobiles, devenu Save. Pourquoi avoir opté pour ce changement de nom ?
Point Service Mobiles a vu le jour il y a presque quinze ans. La marque avait besoin d’évoluer et nous cherchions à redynamiser le réseau. Nous pensions, dès le départ, que l’enseigne Save couvrait plus globalement les ambitions que nous avions sur le marché de la réparation en proposant un panel étoffé de services. Cela était aussi une façon de porter une marque commune en France mais aussi à l’international. Toutefois, nous avons fait le choix de revoir la charte graphique avec un logo revu en profondeur et en délaissant la couleur rouge, qui laissait percevoir le côté express et rapide de la réparation, au profit du bleu, qui se veut une couleur plus rassurante et professionnelle.
Vous l’évoquiez, les deux marques sont complémentaires. Quelle sera votre stratégie de développement et d’uniformisation du réseau ?
En effet, Save est présent davantage via des corners en centres commerciaux et Point Service Mobiles est implanté à 80 % en centre-ville, avec des boutiques. Cette complémentarité fait qu’aujourd’hui le maillage est cohérent. Notre stratégie sera, dans un premier temps, de transformer tous les kiosques sous la nouvelle charte graphique, soit une quarantaine. Une dizaine sont déjà en cours de déploiement. Pour le réseau Point Service Mobiles, nous souhaitons transformer la majorité, voire la totalité, de nos 160 magasins dans les 18/24 prochains mois. D’ores et déjà, deux magasins ont adopté la nouvelle identité. Nous ambitionnons que la moitié des magasins soient rénovés d’ici fin 2020. La crise du Covid-19 a évidemment fait ralentir les choses mais nous sommes en train d’étudier un moyen d’accompagner nos franchisés (financièrement ou via des prestataires partenaires) pour accélérer le processus d’uniformisation du réseau.
Save étant présent en centres commerciaux via des corners, est-ce un axe stratégique de développement ?
Clairement le kiosque ou le corner n’est pas une stratégie pour nous, mais une option lorsque cela vient compléter un point de vente classique situé à proximité. Quand cela sera possible, nous transformerons les corners présents dans les centres commerciaux en magasins classiques. Cela nécessite une négociation avec les bailleurs mais pour nous c’est très important que cette transformation ait lieu. Comme ce fut le cas à l’époque : Damien Morin, fondateur de Save, avait fait évoluer le corner situé au centre commercial Les 4 temps à la Défense en vraie boutique indépendante. C’est notre ambition à terme car les enjeux commerciaux ne sont pas les mêmes et la boutique nous permet de mettre en avant tous les services que nous proposons.
Les shop in shop, ou les corners, sont très tendance notamment dans les enseignes de grandes distribution. Nous avons vu notamment Carrefour, Auchan ou encore Casino déployer des corners d’autres marques dans leurs points de vente. Est-ce une stratégie que vous étudiez ?
Nous ne nous fermons pas la porte à ouvrir des corners dans d’autres enseignes. Que cela soit via la marque Save ou en marque blanche. Nous l’avons déjà fait en Espagne, dans des magasins Carrefour notamment, en sortie de caisse. Mais clairement, nous sommes assez opportuniste sur cet aspect.
Quid des magasins à l’étranger ? Adopteront-ils la nouvelle identité visuelle ?
Nous avons 40 magasins en Espagne et une trentaine en Allemagne, quasi-exclusivement tenus par des franchisés. Ils vont tous adopter la nouvelle identité mais nous sommes en discussion sur la roadmap de déploiement.