Dernier volet consacré au plan de relance économique présenté jeudi 3 septembre. Avant d’entrer en action, “France Relance” devra encore passer devant le Parlement. Quelles craintes pour les TPE/PME ? Sont-elles finalement aussi bien dotées que cela ?
Baptisé “France Relance”, le plan Marshall du gouvernement, s’il fait globalement l’unanimité, devra encore être approuvé par le Parlement. Et ne pas être vidé de sa substance. Au-delà de cette crainte, les différents experts auraient apprécié que les TPE/PME soient mieux dotées.
“Si le Premier ministre a annoncé dans la présentation de ce plan qu’un quart des aides serait directement fléché vers les TPE/PME, je rappelle que ces dernières représentent plus de 50 % de l’emploi salarié en France. J’espérais donc une dotation un peu plus importante à destination directe de celles-ci”, note Simon Francon, expert-comptable, dirigeant et associé chez In Extenso à Valence. De son côté, Jacques Maureau, directeur du bureau Sadec-Akelys à Lyon semble, lui, avoir la dent un peu plus dure.
“Même si elles sont citées dans la présentation de ce plan de relance, les TPE semblent quelque peu oubliées. En effet, les mesures proposées n’auront finalement que peu d’incidence sur leur rentabilité directe et ne les aideront pas franchement à se sortir des difficultés qu’elles rencontrent déjà ou qu’elles vont rencontrer à plus ou moins court terme”, explique l’expert-comptable et Commissaire aux comptes.
Et ce dernier de poursuivre :
“Enfin, la flexibilité et le coût du travail ne sont eux aussi pas pris en compte. Malgré tous les efforts de relocalisation proposés, ils demeureront un désavantage flagrant de l’économie française par rapport à la concurrence internationale.”
Une mise en oeuvre rapide
Bien évidemment, ce plan de relance économique doit encore passer au Parlement pour être voté. Au-delà du risque de voir “France Relance” considérablement modifié, les experts espèrent surtout que sa mise en place aille vite et ne soit pas une usine à gaz pour TPE/PME.
“Au-delà de ces mesures, l’enjeu de ce plan est de faire en sorte de créer de la confiance afin que les consommateurs dépensent les euros épargnés. Mais cela suppose aussi que ce plan soit validé le plus rapidement possible par le Parlement et qu’il soit mis en œuvre très vite. Nous savons tous que cette rentrée va être difficile et ce plan doit permettre de donner de l’espoir dans la croissance du pays”, remarque Jacques Creyssel, directeur général de la Fédération du Commerce et de la distribution.
Comme le note Simon Francon, les chefs d’entreprises ont besoin de confiance mais également de simplicité.
“Les 296 pages du plan de relance ne respirent pas tellement la simplicité. Pour qu’il fonctionne, la bonne exécution et la vitesse d’exécution du plan de relance sont aussi importantes que la volonté politique affichée.” Et l’associé de chez In Extenso de conclure :
“J’espère que les futurs décrets d’application de ce plan et que les formalités administratives permettant de bénéficier de ces aides seront suffisamment simples afin que les TPE, par essence moins structurées que les PME, puissent en profiter. Dans tous les cas, il semble plus que jamais nécessaire pour les chefs d’entreprise d’être accompagnés par des conseillers proactifs et informés en temps réel de ces nouvelles mesures.”
Article réalisée en collaboration avec Camille Boulate.