Le Tribunal de commerce de Lille vient de rendre sa décision concernant la reprise d’Office Depot. L’offre d’Alkor Groupe, qui prévoyait de reprendre 50 magasins et 830 salariés a été retenue. Une décision contestée par le personnel de l’enseigne.
C’est fait, Alkor Groupe vient d’être nommé repreneur par le Tribunal de commerce de Lille de l’enseigne Office Depot. Le réseau, en difficultés depuis deux ans, était en redressement judiciaire depuis février dernier et à la recherche d’un repreneur. L’offre d’Alkor Groupe, maison-mère des enseignes Majuscule, Burolike et Ioburo, propose de reprendre 50 magasins sur les 60 existants soit 460 salariés de la branche retail. Alkor Groupe affirme vouloir reclasser au sein de ses différentes entités 370 collaborateurs dans les fonctions commerciales, IT et support avec une priorité à l’embauche maintenue pendant 2 ans. Au total, 830 emplois (sur les 1 500 salariés d’Office Depot ) seraient ainsi sauvés.
“Nous sommes heureux d’offrir un avenir solide à nos 830 nouveaux collaborateurs. Ils seront accueillis au sein d’une grande famille qui existe depuis plus de 60 ans. C’est une sécurité pour eux car le modèle coopératif privilégie une vision industrielle de long terme et une gestion de bon père de famille. Cette union immédiatement opérationnelle permettra de renforcer encore notre maillage territorial de proximité et notre capacité d’achat si déterminante dans notre secteur d’activité”, affirme Stéphane Couchot, président d’Alkor Groupe et ancien cafre d’Office Depot (1997-2002).
Décision contestée
Immédiatement après l’annonce du Tribunal, Stéphane Fournier, secrétaire général UNSA d’Office Depot France a tenu à réagir et à faire part de son mécontentement. En effet, les salariés de l’enseigne s’était positionnés à l’unanimité sur le projet porté par Adexgroup, maison-mère de Plein Ciel et Calipage. Celle-ci proposait de reprendre 628 personnes et s’était engagée à fournir une priorité à l’embauche durant 3 ans ainsi qu’à la mise en place d’une bourse à l’emploi immédiate de 65 postes, renouvelée tous les 6 mois.
“Cette décision est un scandale. Le souhait des salariés exprimé à l’unanimité n’a pas été respecté par le tribunal. Mais c’est surtout un carnage social, soit 1 000 salariés licenciés malgré deux années de combat pour éviter la catastrophe, provoquée par notre actionnaire allemand Aurélius […] Les salariés repris ou non repris sont écœurés de cette décision. Ils éprouvent beaucoup d’amertume, se sentent méprisés et sont très en colère”, affirme Stéphane Fournier. Les salariés annoncent par ailleurs faire appel de cette décision.