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Monceau Fleurs : « Il faut travailler en intelligence avec Amazon »

Alors que la plupart des réseaux de commerce organisé tentent de résister à la force tentaculaire d’Amazon, Monceau Fleurs a fait le choix d’en faire son allié en s’y associant. Les explications de Bruno Blaser, président du directoire d’Emova Group.

Vous avez noué, en juillet dernier, un partenariat avec Amazon. Pouvez-vous nous expliquer l’origine de ce rapprochement ? Bruno Blaser :  Nous avons le souhait de réussir et de développer rapidement notre transition digitale. Cela passe par différents éléments : nos sites en propre, mais aussi des applications mobiles sur lesquelles nous proposons de la livraison. Or, avec les chaînes de transmission florale classiques qui travaillent avec des fleuristes de tous horizons, il est difficile de tenir la promesse client. Ces professionnels n’ont pas toujours exactement les fleurs présentées sur les sites, ni les quantités. À l’heure où les consommateurs demandent à recevoir une photo du bouquet commandé avant expédition, la promesse client n’est pas forcément tenue. En quoi cela sera-t-il différent avec Amazon ? Avec Amazon, nous pouvons accélérer sur cette ambition digitale. Ils ont créé une boutique virtuelle sur leur site dans l’univers Jardin avec la marque Monceau Fleurs. Aujourd’hui, une quinzaine de bouquets est présentée, mais nous allons enrichir ce choix. La boutique sera un copier-coller de notre offre. Les clients peuvent passer leur commande qui est reliée à notre atelier qui transmet ensuite l’information aux magasins de la zone de commande. Les boutiques ont vingt minutes pour accepter la mission. Nous prenons une commission en tant qu’apporteur d’affaires qui paye toutes les dépenses marketing, ensuite c’est le magasin qui empoche le reste du chiffre d’affaires. Le flux est envoyé chez un coursier qui vient chercher le bouquet automatiquement. C’est un système confortable pour le franchisé. Pourquoi avez-vous choisi Amazon ? Les marketplace sont devenues incontournables. Maintenant, les consommateurs vont directement sur ces plates-formes et savent qu’ils vont y trouver ce qu’ils recherchent. On se devait d’y être présents. Amazon est devenu absolument incontournable. Alors que les réseaux de commerce traditionnels tentent plutôt de lutter contre ce mastodonte, vous avez préféré en faire votre allié ? Lutter contre le sens des choses, c’est compliqué. C’est un peu comme dans les arts martiaux, il faut se servir de la force de l’autre à son profit. Aujourd’hui avec la livraison gratuite, en une heure proposée par Amazon, tout le monde est obligé de suivre. Il faut travailler en intelligence avec Amazon et se servir de leur puissance pour en tirer parti. Profiter de leur trafic est très intéressant pour nous, mais il ne faut pas non plus que toute notre stratégie digitale repose sur eux. En parallèle, nous continuons évidemment à nous renforcer sur le digital à travers nos magasins qui doivent devenir un outil de production pour aller livrer les commandes passées en ligne. Notre objectif est que le digital représente 15 % de notre volume d’affaires d’ici 5 ans. En quoi cet accord va-t-il vous permettre de séduire une nouvelle clientèle ? Être présent sur Amazon nous permet de rajeunir notre clientèle et d’aller à la rencontre d’un public plus jeune, dynamique avec un pouvoir d’achat important notamment avec les clients d’Amazon Prime.  

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