À l’occasion de la sortie de la 8ème édition de son livre Franchise et Partenariat, aux éditions Dunod, Michel Kahn, président de l’IREF, la Fédération des Réseaux Européens de Partenariat et de Franchise, revient sur les grands thèmes abordés dans l’ouvrage. Et donne des conseils aux futurs candidats pour trouver un réseau de franchise à la fois, sain, structuré et prospère.
À qui s’adresse votre livre ?
Il s’adresse à toutes celles et à ceux qui souhaitent développer ou intégrer un réseau dans le commerce organisé, indépendant et ou associé, dont des franchises. Et ce, dans tous les secteurs d’activité possibles. Le commerce, les services aux entreprises ou aux personnes (SAP), la restauration, etc. Le livre aborde aussi la micro-franchise et la master-franchise. L’idée étant d’aider ces candidats et porteurs de projet à créer leur entreprise avec la plus grande anticipation et le plus grand réducteur de risques. De la phase d’intégration et pré-intégration au réseau, jusqu’à la gestion de leur entreprise, considérée alors comme plaisante et rentable. Mais avec le bon accompagnement du franchiseur et via les services qu’il leur propose pour y parvenir. La réussite de la tête de réseau n’est d’ailleurs basée que sur la réussite de celle de ses partenaires !
Il s’agit de la 8ème édition de l’ouvrage. Quels contenus ont-ils été justement mis à jour pour les candidats ?
L’ouvrage a été mis à jour en tenant compte de toutes les dernières actualités en matière de jurisprudences. Notamment celles qui font changer les paramètres de gouvernance de ces réseaux, leur management et leur(s) stratégie(s) de marketing. À titre d’exemple, on sait que certains franchisés ne sont pas toujours honnêtes lorsqu’ils s’apprêtent à quitter un réseau et évoquent la question de l’absence de savoir-faire du franchiseur. Or, il existe une clause juridique, propre à la transmission du savoir-faire, justement, qui doit être et rester secret. Pire, certains disent maintenant que ce savoir-faire n’existe plus et s’est banalisé au fil du temps. Le livre explique donc la teneur du document DISF, qui encadre l’identification du
savoir-faire. Et doit justement démontrer en quoi le savoir-faire est secret et demeure substantiel ! Justement pour expliquer ce qu’il faut, ou ne faut pas faire dans certains cas spécifiques et à quels textes il faut se référer. Et puis, le livre dresse un panorama de toutes les évolutions du commerce organisé, indépendant ou associé, face à la digitalisation des réseaux (passage à l’omnicanalité), à la crise sanitaire ou encore à l’inflation pour expliquer aux lecteurs comment toutes ces enseignes ont fait preuve de résilience face à tous ces phénomènes. En outre, le livre inclut aussi des fiches pratiques, des tableaux chiffrés et des témoignages de franchiseurs.
Quels sont vos conseils pour réussir en franchise? Et les indicateurs de la bonne santé d’un réseau franchisé ?
Les candidats pourront se baser sur tous les points clés sur lesquels il faut être attentif avant de s’engager avec un franchiseur. Ce check-up, comme je l’appelle, consiste à faire son autoévaluation avant de signer avec ledit réseau. Concrètement, cela revient à lister ses qualités personnelles, et celles qui lui permettront de devenir chef d’entreprise. Le bilan permet aussi de déterminer si l’on est plus doué pour travailler seul, ou bien en équipe. Mais aussi de trouver son futur secteur d’activités et de bien déterminer sa capacité d’investissement.
La difficulté est d’ailleurs d’autant plus grande quand on sait qu’à l’heure actuelle, on dénombre pas moins de 2 300 enseignes issues de secteurs très variés. Le livre vient donc prémunir, en quelque sorte, les candidats de certains pièges et de certains franchiseurs rapaces, qui pourraient justement abuser de leur faibles connaissances en franchise pour leur proposer quelque chose qui ne leur conviendra pas au final ou ne sera pas sécurisant pour eux. Quant aux indicateurs de danger, le candidat pourra s’éviter des situations risquées en ayant, entres autres et pour ne donner qu’un exemple, bien vérifié en amont, que
la marque ciblée a été déposée par le franchiseur. Car déposée ne veut pas dire bien protégée, pour autant. Pour rappel, la durée du dépôt de marque est de 10 ans et la durée du brevet, de 20 ans. Au franchiseur de penser à bien la renouveler à chaque fois, pour ne pas nuire à l’activité des partenaires ensuite, ni à sa réputation d’enseigne !
Spécificités des contrats, modes de commerce, leviers de réussite, choix d’installation, financement, animation du réseau… Vous parlez aussi de l’exportation du réseau à l’étranger. Quels grands axes aviez-vous à cœur d’évoquer dans ce chapitre, plus précisément ? Il s’agit surtout de la master-franchise, n’est-ce pas ?
Je souhaitais parler de comment les réseaux s’exportent, mais aussi mettre en avant ceux qui viennent de l’étranger pour ouvrir en France car le terme de master-franchisé s’applique dans les deux cas. Parmi les leviers pour s’internationaliser, on note, entres autres, la capacité d’adaptation du concept aux exigences dudit pays, mais aussi la franchise directe. Ce chapitre évoque les prérequis avant de se lancer à l’export et liste notamment certaines règles juridiques et économiques à connaître, essentielles pour exercer correctement.
Saviez-vous, par exemple, que l’on ne pouvait parfois pas rapatrier les redevances du réseau ? J’y donne aussi des conseils afin que le réseau, toujours via ses partenaires, conserve une certaine harmonie et homogénéité au niveau des offres et des services qu’il propose aux consommateurs à l’étranger. Gardons aussi en tête que les méthodes de management ne seront pas les mêmes à l’étranger qu’en France. Et que l’intérêt d’exporter un concept est de lui donner de la valeur ajoutée. De ce fait, il ne faut pas en dénaturer son ADN. C’est pourquoi on a toujours recours à une analyse approfondie avec un diagnostic adapté à l’étranger pour réussir ce défi. Et à une
formation continue (prévue dans l’accompagnement des franchisés) pour qu’ils exploitent toujours et correctement, la charte de l’enseigne, durant toute la durée du contrat.