PDG fondateur de Cavavin, Michel Bourel a été élu président de la Fédération française de la franchise en avril, succédant ainsi à René Prévost, directeur général de la franchise de Speedy. Lors de son mandat, Michel Bourel prévoit de valoriser la franchise comme créatrice d’emplois, mais aussi d’accompagner les réseaux, petits et grands, dans leur développement en France comme à l’étranger.
Vous venez d’être élu à la présidence de la Fédération française de la franchise. Quelles priorités comptez-vous donner à votre mandat ?
Je trouve que la Fédération et la franchise en général font partie des acteurs majeurs de l’emploi. Dans une période où la demande en la matière est énorme, je suis étonné que les politiques soient si peu attentifs à ce que nous faisons, même si certains commencent à l’être. La FFF aura d’ailleurs un stand au Salon des maires de France pour faire comprendre qu’elle aussi dynamise les entreprises.
Que souhaitez-vous apporter aux franchiseurs adhérents ?
Il faut continuer d’amener un certain dynamisme, notamment vis-à-vis de l’international, même si cela existe déjà. Franchise expo est un salon à dimension mondiale, mais il faut booster et s’ouvrir encore plus à l’extérieur. Il y a un travail à faire dans ce sens-là. Nous sommes présents par des délégations dans différents salons à l’étranger, mais il faut amplifier cette présence et, comme les missions des chambres de commerce, accompagner les franchiseurs qui vont s’implanter dans différents pays ou ceux qui s’intéressent à des masters internationaux.
Quelle sera votre mission quant aux réseaux eux-mêmes ?
Ma mission est aussi d’encourager les jeunes pousses. La Fédération est la maison des petits et des grands réseaux. Les petites enseignes peuvent aussi avoir leur point de vue et c’est un message qui doit être dit haut et fort. Ma présence l’atteste, alors que depuis quelques années, il n’y a eu que des grands noms à la tête de la FFF. C’est une force de montrer que la Fédération s’adresse à tous les acteurs de la franchise.
Votre réseau est devenu membre en 1999, après 14 ans d’existence. Qu’est-ce que cela vous a apporté ?
Quand vous êtes une enseigne de province, vous êtes un peu éloignés du milieu parisien, qui est quand même le lieu où tout se passe, à cette époque du moins. La fédération a apporté à Cavavin la connaissance de la franchise. Au départ, notre enseigne se développait sous la forme du commerce associé. La FFF nous a permis de passer à la franchise pure et d’avoir toute la déontologie qui fait la force du secteur.
Quel doit être le rôle de la FFF à vos yeux ?
Il y a plusieurs volets. La fédération de la franchise doit animer les 173 réseaux membres et les dynamiser sur le plan national, notamment à travers des événements tels que Franchise expo. La formation est aussi un des éléments incontournables même si ce n’est pas la vocation première de la FFF. De nombreux ateliers thématiques sont proposés par le biais de l’École de la franchise. La fédération doit aussi servir de lieu d’échange autour de sujets d’actualité comme le phénomène de cross-canal ou de multi-canal, que j’ai évoqué dans mon discours d’investiture, ou encore comme le financement participatif. Pour chaque franchiseur, le fait de pouvoir en discuter au sein de la FFF fait prendre du recul et se poser les bonnes questions. Seul dans son coin, on a du mal à évaluer les risques. Grâce aux autres membres, on arrive à avoir des points de vue complémentaires.
Concernant les franchisés, quelle peut être la mission de la FFF ?
Nous avons la chance en France d’avoir une fédération de franchiseurs et de franchisés. C’est pour cela que j’ai été favorable, dans le conseil d’administration à cette ouverture il y a quelques années. Mais les valeurs de la fédération consistent déjà à pouvoir agréer des réseaux et les faire devenir adhérents à travers une examen de passage. Cela implique l’étude du contrat par des gens compétents pour le faire mais aussi des analyses des magasins pilotes, de la faisabilité de l’enseigne et de la duplication du concept. Pour le franchisé, c’est une sécurité de pouvoir faire confiance aux adhérents. C’est une garantie, c’est même plus qu’un label, la fédération est un moyen de déterminer son choix. Avant d’ouvrir un point de vente ou une agence de service, c’est plus sécurisant que de seulement s’en référer aux autres franchisés. Une franchise est acceptée au sein de la FFF parce qu’elle a su avoir cette politique de rigueur.
En revanche, la fédération de la franchise ne propose pas de services pour les franchisés, comme des formations ?
Les formations concernent uniquement les franchiseurs, pour se développer, pour animer leurs réseaux, et nous organisons aussi des journées de formation pour ceux qui veulent créer une enseigne ou devenir franchiseur. La fédération n’a pas pour rôle de s’immiscer chez le franchiseur pour former les franchisés.
Comment voyez-vous le futur de la franchise ?
Je reste persuadé que la franchise a un bel avenir car cela revient à donner la possibilité à un créateur d’entreprise de se lancer tout en étant accompagné. Nous sommes dans un pays où plein de personnes veulent créer mais les entrepreneurs ont peur de se lancer sans être épaulés par des gens qui ont eu des expériences par le passé.
Cavavin
– Réseau lancé en 1985
– 148 franchisés
– 4 intégrés
– PDG fondateur, Michel Bourel est propriétaire de l’entreprise à 53 %. 5 % sont détenus par la famille de gros viticulteurs Lurton Merlot. Le reste est détenu par un ami, qui a démarré l’affaire avec lui et qui est aujourd’hui à la retraite.
– Entrée à la FFF en 1999