Savoir repérer un talent en entretien est un exercice qui peut s’avérer plus difficile qu’il n’y paraît. Certains sont naturellement plus doués que d’autres pour déceler le collaborateur idéal. Parfois insoupçonnées, les conséquences d’un échec peuvent pourtant être désastreuses pour votre affaire. Peut-on devenir un as du recrutement ?
Fallait pas le recruter… Rien à faire, vous n’êtes définitivement pas doué lorsqu’il s’agit de miser sur le bon cheval en entretien d’embauche. Avant de penser que c’est peine perdue, sachez que vous n’êtes pas un cas isolé ! “Se tromper lors d’un entretien d’embauche, cela peut arriver, assure Bruno Martin, coach en entreprise. Cela fait partie de la vie en entreprise. Toute personne qui est amenée à recruter régulièrement dans sa vie a connu des échecs”. Il est effectivement parfois difficile de se faire une idée fidèle de quelqu’un dans un entretien d’à peine une demi-heure.
Cependant, il ne faut pas attendre pour agir. “La période d’essai est là pour ça, vient ajouter Denis Fernandez, psychologue du travail. C’est l’occasion de vous rendre compte des compétences de la nouvelle recrue et de savoir si sa personnalité s’intègre facilement à votre structure. Si elle ne fait pas l’affaire, ne tardez pas à mettre fin à la collaboration. Plus vous attendrez plus ce sera douloureux pour l’ensemble de l’entreprise”. Si l’erreur est humaine, elle ne peut définitivement pas se répéter éternellement…
Perte de temps, de productivité, moral en berne…
Les conséquences d’un recrutement raté peuvent être lourdes pour votre entreprise. Au-delà de l’impact économique, cela peut sérieusement entamer le moral des équipes, et un turn-over trop important renvoie tant aux clients qu’aux candidats, une image d’instabilité. “Personne ne se sentira en confiance dans cette atmosphère, insiste Bruno Martin. Et le premier vers lequel se tourneront les regards, c’est vous. Il en va de votre crédibilité.” Et cela sera d’autant plus vrai si le dernier arrivé n’adopte pas un comportement commerçant avec la clientèle. Des erreurs qui entraîneront à chaque fois de nouveaux recrutements de personnes qu’il faudra former et donc une perte de temps ainsi que de productivité.
Des propos que vient étayer le psychologue du travail. “Difficile de faire confiance à un chef d’entreprise qui va enchaîner les erreurs d’appréciation. Il faut donc agir rapidement et ne pas laisser la situation s’enliser.”
Et cela commence par faire preuve de transparence auprès de vos équipes. En effet, vous devez préserver le dialogue, surtout en période de crise. “N’hésitez pas à leur dire que les derniers arrivants n’ont pas fait l’affaire et, dans la mesure du possible, pour quelles raisons, surtout si vous évoluez dans une petite entreprise. D’autant plus que vous pourrez vous appuyer sur vos salariés. Qui mieux qu’un responsable de service peut savoir de quel profil son équipe a besoin ?” Et si vous avez des difficultés, vous pouvez choisir de vous faire aider.
Vous n’êtes pas seul
On parle très souvent de la solitude du chef d’entreprise. Avec une multitude de tâches à effectuer ou superviser, le recrutement, source de stress supplémentaire, peut être géré en externe, et c’est d’autant plus le cas dans le cadre de la franchise. “Vous pouvez solliciter des cabinets de recrutement qui se chargeront de réaliser pour vous une présélection, conseille Bruno Martin. Il ne vous restera plus qu’à sélectionner, parmi ces profils adaptés à votre entreprise, le candidat qui vous convient.”
En tant que franchisé, ne perdez pas de vue que vous pouvez faire appel à votre franchiseur ou aux animateurs du réseau. Ils seront à-même de vous conseiller en la matière, voire de vous former. “Il ne faut surtout pas rester seul et s’entêter. Demander de l’aide n’est pas une faiblesse, intervient Denis Fernandez. Qui peut prétendre exceller dans tous les domaines ? Sans cela, les cabinets de recrutement n’auraient pas lieu d’être.” À noter que Pôle emploi propose également ce type de présélection à destination des entreprises.