Avec 8 centres commerciaux dédiés aux produits outlet, Marques Avenue affiche de belles performances ces derniers mois, malgré la crise sanitaire. Pour Zakari Leriche, directeur général du groupe, les clients sont au rendez-vous et ont envie de consommer. Explications.
Vous avez annoncé de bons résultats sur la période estivale avec une hausse de chiffre d’affaires de 22 % et de la fréquentation de 17 % en août. Comment expliquer ces bonnes performances ?
Les résultats du mois d’août consolident en effet une bonne saison estivale. Depuis la rentrée, nous constatons toutefois un fléchissement de la fréquentation et du chiffre d’affaires. Deux tendances se dessinent depuis septembre : nos sites de province continuent d’être sur une dynamique positive tandis que nos centres franciliens sont un peu plus en retrait. Cela s’explique notamment sur certains de nos emplacements par une clientèle de bureaux moins présente, du fait du télétravail. Globalement, nous restons plutôt satisfaits de nos performances. Les clients sont de retour et ont envie de consommer. Bien sûr, la consommation se fait différemment. Autre motif de satisfaction pour nous : le modèle outlet fait preuve de résilience, encore plus pendant ces temps de crise.
Comment se compose votre réseau à date et souhaitez-vous vous développer davantage ?
Actuellement, nous avons 8 centres et villages de marques. Nous sommes leader en mètres carrés concernant l’outlet, avec 700 points de vente et 500 marques qui nous font confiance. Les trois dernières années ont été consacrées à la modernisation de notre réseau et à notre restructuration pour mener à bien des promotions immobilières. Nous avons par exemple ajouté 6 000 mètres carrés à notre réseau. Sur les 5 prochaines années, l’objectif est de repartir sur du développement. Nous savons qu’il n’y aura pas de nouveaux sites créés ex nihilo du fait de la convention citoyenne qui a proposé de geler l’ensemble des projets. Nous savons en revanche qu’il y aura des encouragements à reprendre des sites difficiles ou des friches commerciales pour en faire des lieux de destination. Nous estimons que l’outlet a de vraies marges de progression. Aujourd’hui cela représente moins de 3 % des centres commerciaux en France.
Êtes-vous confiants quant à l’activité pour ces prochains mois ?
Oui car nous pensons que le modèle de l’outlet est plutôt protégé. C’est un segment qui sera toujours en développement. Aujourd’hui, il y a un vraie problématique de stock, les enseignes ont eu du mal à écouler leurs collections, surtout ces derniers mois. Et le consommateurs parvient, quant à lui, à bien identifier la promesse de l’outlet. Donc les perspectives de développement sont toujours positives. En revanche, il y a une chose contre laquelle nous ne pouvons pas lutter ce sont les procédures judiciaires. Il y a des marques qui ont été reprises et sauvées, comme Camaïeu et Naf Naf qui resteront donc dans notre réseau. Mais d’autres enseignes n’ont pas eu cette chance. Depuis mars, cela représente plus de 1 500 mètres carrés qui ont été perdus et sont aujourd’hui en vacance commerciale.
Dans ce contexte, avez-vous des difficultés à convaincre les enseignes de rejoindre vos site ?
Dans les années 1990 et 2000, ça l’était. Il a fallu faire beaucoup de pédagogie pour expliquer le concept de l’outlet aux enseignes. Aujourd’hui, cela fait partie intégrante du parcours client et il s’agit d’un canal de distribution connu et reconnu. Puis, les rendements sont extrêmement importants. Sur notre réseau, le rendement moyen est de 3 800 euros HT par mètre carré, ce qui est très bon.
Quelles sont les tendances que vous constatez sur le terrain ?
L’activité est très tranchée. Il y a 3 secteurs qui sont en très grande forme : l’enfant, car ils ont continué à grandir pendant le confinement. Les performances des marques Petit Bateau ou Catimini sont très bonnes et cela depuis le déconfinement. Le sport est aussi très plébiscité. Nous avons une offre complète avec des marques comme Nike, Adidas, Coq Sportif, etc. Enfin, tout ce qui touche à la maison et la décoration est également en hausse. Les Français se sont découverts une passion pour la cuisine et veulent s’occuper de leur intérieur. A contrario, et ce n’est pas une surprise, le prêt-à-porter et les chaussures sont en berne. La raison est assez évidente : la saison des mariages a été ratée alors qu’il s’agit d’un moment important pour le secteur. Et le télétravail a éloigné les Français de cette préoccupation.