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“L’impossibilité de se refinancer a écrémé le marché du quick commerce”

Getir a annoncé, vendredi 9 décembre dernier, avoir fait l’acquisition de l’allemand Gorillas. De mois en mois, le marché du quick commerce se consolide un peu plus. Nous avons voulu savoir ce que cette nouvelle opération, après le rachat de Cajoo par Flink en mai dernier, disait d’un secteur en plein écrémage. Explications avec Clément Genelot, président equity research – retail et commerce chez Bryan, Garnier & Co.

Le marché du quick commerce est donc en pleine phase de consolidation ? Exactement ! Mais je n’avais pas prévu que cela arriverait aussi vite. Il faut dire que, perdant énormément d’argent, ces enseignes ne parviennent plus à se refinancer. Le marché des investissement s’est refermé, ce qui est préjudiciable pour beaucoup d’acteurs au bord de la faillite. Dans ce secteur, pour être rentable, il faut atteindre une certaine taille critique. Concrètement, le secteur ne peut supporter que deux ou trois opérateurs par pays. C’est désormais le cas en France, où il n’y a plus que deux enseignes présentes. D’autant que le gouvernement français va permettre, désormais, aux mairies de freiner l’implantation des dark stores ? Tout à fait. C’est un point commun que l’on retrouve également aux Pays-Bas. Qui plus est, les grands acteurs de la distribution classique ont fait un gros travail de lobbying pour ralentir le développement de ces acteurs du quick commerce. Mais ils se sont fait prendre à leur propre jeu car leurs drives piétons, pouvant être assimilés à des dark stores, vont être probablement concernés par les prochaines réglementations. Cependant, l’acquisition de Gorillas par Getir est intéressante aussi pour les emplacements rachetés par le spécialiste turc du quick commerce.
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Comment voyez-vous évoluer ce secteur aujourd’hui ? Il y a plusieurs problèmes. Un, l’environnement réglementaire, notamment en France, qui va devenir contraignant. Deux, la crise inflationniste impacte le pouvoir d’achat. Certes, pas la clientèle plutôt haut de gamme et premium de ces différents acteurs. Trois enfin, l’impossibilité aujourd’hui pour ces opérateurs de lever de l’argent alors que c’est le moment où jamais, de se montrer les plus agressifs en matière de promotion et de marketing. En 2022, le secteur s’est donc développé moins vite que prévu. En France, le potentiel est là mais, se voit clairement limité à certaines grosses villes comme Paris, Bordeaux, Strasbourg, Lille ou encore Nantes. C’est tout. Est-ce que ces acteurs seront un jour rentables ? La réponse est oui. Mais quand ? Il est difficile de le dire. Il faut que ces derniers atteignent, comme je vous le disais, une certaine taille critique. Certains, et c’est le cas de Getir, ont la volonté de se développer en franchise, n’est-ce pas ? Oui, c’est vrai. Au Royaume-Uni, par exemple, plus de la moitié du développement de l’opérateur turc se fait en franchise. Dans son pays historique qu’il connait parfaitement, puisque fondé à Istanbul en 2015, ce déploiement peut se comprendre. En France, cela me parait un peu prématuré. Surtout si cette volonté de se développer s’inscrit dans une volonté de réduire les coûts.
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