La filière du jouet souhaite s’impliquer dans la mise en place de mesures sanitaires fortes pour rouvrir ses magasins le 12 novembre prochain. En attendant, elle a retiré son référé devant le Conseil d’État au regard des dernières annonces du gouvernement.
La Fédération des commerces spécialistes des jouets et des produits de l’enfant (FCJPE) avait, vendredi dernier,
déposé un référé devant le Conseil d’État. Cela faisait suite à l’annonce de la fermeture des magasins de jouets alors que les grandes enseignes de la distribution pouvaient continuer librement à vendre des jouets dans leurs rayons. Face à l’iniquité du procédé, le premier ministre Jean Castex a finalement décidé de contraindre les acteurs des GMS de fermer leurs rayons
“non essentiels”. Le référé de la FCJPE n’a donc plus de sens aujourd’hui, au regard du respect de la concurrence.
“Tous les acteurs sont complémentaires, sauf si la concurrence est faussée. Ce n’est plus le cas désormais !”, tranche Philippe Gueydon, co-président de la FCJPE.
En revanche, la filière du jouet attend une réouverture de ses magasins le 12 novembre prochain.
“Si l’ensemble des acteurs se mobilisent pour renforcer les mesures sanitaires, les ouvertures sont possibles”, explique Philippe Gueydon. Et l’actuel président-directeur général de King Jouet d’ajouter :
“Nous savons que nous pouvons augmenter la jauge et passer à 1 client pour 8 m2 en magasin contre 1 pour 4 m2 aujourd’hui. Nous souhaitons également qu’une seule personne par foyer puisse se rendre dans les points de vente ce qui contribuerait à réduire le flux de clients.”
La fédération souhaite aussi pouvoir lisser ses horaires d’ouverture. À savoir ouvrir plus tôt et fermer plus tard. Avoir par ailleurs la possibilité d’ouvrir le dimanche à partir du 15 novembre prochain.
Quant à Amazon, thématique hautement sensible chez les commerçants, le sujet se situe, pour la FCJPE, sur un autre registre.
“Je pense qu’il faut que nos concitoyens retardent leurs achats et fassent preuve de civisme en se rendant en magasins”, explique Philippe Gueydon.
Si les plus gros acteurs de la filière jouet réalisent aujourd’hui entre 20 % et 30 % de leurs revenus via le digital, cela ne permet toujours pas de compenser les pertes dues à un point de vente fermé. Autant dire que ces derniers espèrent peser fortement dans la décision prochaine du gouvernement d’ouvrir ou non les commerces.