Une récente étude du Crédoc montre que l’augmentation de l’offre dominicale profite en grande majorité aux achats alimentaires. Le dimanche, nos compatriotes recourent à ces ouvertures surtout par souci de gain de temps et d’organisation.
Force est de constater que depuis dix ans, le sujet ne semble pas évoluer ni dans un sens ni dans l’autre. Une récente étude du Crédoc (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie) révèle que la part des Français favorable à l’ouverture des commerces le dimanche reste presque inchangée : 53 % en 2019 comme en 2008. Ni celle des Français défavorables : 47 % en 2019 comme en 2008.
“Si la proportion de consommateurs très défavorables a diminué de 2 points, elle reste nettement supérieure à la proportion de Français très favorables : 26 % contre 21 %”, précise l’étude. On le voit, une libéralisation aux forceps est donc loin de faire l’unanimité.
En revanche, il semblerait que nos concitoyens soient plus favorables à une ouverture dominicale des commerces mais règlementée.
“Ainsi, l’autorisation d’ouverture le dimanche matin permettrait d’augmenter la part des partisans favorables à la libéralisation : 28 % (contre 25 % en 2008) des individus hostiles à une libéralisation totale sont en effet favorables à l’ouverture des commerces le dimanche matin”, poursuit le Crédoc.
Sans surprise, 59 % des consommateurs favorables à la libéralisation indiquent que l’ouverture des commerces le dimanche leur permettrait de gagner du temps. De même, 16 % des Français estiment que ce serait un gain financier pour les commerçants.
“On peut toutefois penser que ce gain serait faible pour les commerçants, puisqu’aucun impact positif n’a été mis en évidence dans les études françaises”, nuance le Crédoc.
Pour les détracteurs de cette libéralisation (96 % d’entre eux), le temps d’ouverture des commerces est bien suffisant pour que les consommateurs puissent s’organiser. De même, ils sont près de 92 % à estimer que cette ouverture le dimanche à marche forcée porterait un mauvais coup au petit commerce. Force est de constater que la scission s’opère entre les très grandes agglomérations et les villes rurales. Les Parisiens (70 %) sont ainsi favorables à cette ouverture dominicale alors que ce chiffre tombe à 42 % pour les communes de moins de 20 000 habitants.
Si les hommes sont plus favorables que les femmes à l’ouverture dominicale (55% contre 49%), la scission se fait surtout en termes de catégories d’âges.
“Tandis que les 18-44 ans y sont favorables ou très favorables (entre 57 % et 59 % selon les âges), ils ne sont plus que 43 % chez les 55-64 ans”, remarque l’étude qui ajoute, et ce n’est pas étonnant, que les actifs y sont plus favorables (55 % contre 48 % pour les inactifs).
“Les produits alimentaires constituent en 2019 les achats les plus importants réalisés le dimanche (51 %). Loin derrière viennent les achats de produits de bricolage et jardinage (17 %), de vêtements et chaussures (15 %), de produits pour la maison (14 %) et pour les loisirs (11 %)”, conclut le Crédoc.