Jamais depuis 1949, la France avait vu son PIB autant dégringoler. Baisse brutale de la production et chute de la consommation des ménages sont à l’origine de cet indice négatif.
L’Insee vient d’affiner ses chiffres. Officiellement en récession, la France enregistre, pour le premier trimestre 2020, une baisse de 5,8 % de son PIB, soit la chute la plus importante depuis 1949. Comme d’autres institutions auparavant, Banque de France en tête, l’Insee explique que “
l’évolution négative du PIB au premier trimestre 2020 est principalement liée à l’arrêt des activités ‘non essentielles’ dans le contexte de la mise en place du confinement à partir de la mi-mars.” Nous assistons sans surprise à une baisse conséquente de la production de biens et de services (-5,5 %). La chute dans la construction étant la plus spectaculaire avec -12,6 %.
L’institut d’étude révèle également une baisse tout à fait inédite de la consommation des ménages. La consommation des ménages chute sur les trois premiers mois de l’année (-6,1 %), tant du côté des biens (-7,3 %) que du côté des services (-5,2 %).
“S’agissant des biens, la consommation de biens fabriqués chute lourdement (-16,3 %) et les dépenses en énergie baissent (-4,8 %) en raison notamment de températures clémentes et d’une forte baisse des achats de carburants. En revanche, les dépenses alimentaires augmentent nettement (+2,4 % après +0,5 %)”, explique l’Insee. Les différents résultats des grandes enseignes de la distribution vont en effet dans ce sens. Carrefour, hier, affichait des résultats en forte hausse dans l’alimentation. L’e-commerce alimentaire du groupe dirigé par Alexandre Bompard a bénéficié fortement du contexte et a affiché une croissance de 45 % sur le premier trimestre 2020. Même constat, du côté du groupe Casino qui a profité aussi à plein de la hausse de la consommation dans le secteur agro-alimentaire.
“Les exportations chutent également ce trimestre (–6,5 %), de même que les importations, mais de manière légèrement moins marquée (–5,9 %)”, conclut l’Insee.