Ce n’est pas une nouvelle lubie managériale. Laurent de la Clergerie, président du groupe LDLC, spécialisé dans le high-tech et le matériel informatique, sait parfaitement où il veut aller. “Après le travailler plus pour gagner plus”, cher à Nicolas Sarkozy, une voie différente serait-elle possible ?
LDLC s’apprête, l’année prochaine, à passer un cap significatif. En effet, Laurent de la Clergerie, président du groupe spécialisé dans le high-tech et le matériel informatique souhaite voir passer 800 salariés à la semaine de quatre jours. Si l’annonce a été faite, vendredi dernier aux salariés, ces derniers ont accueilli la nouvelle avec enthousiasme. Aujourd’hui, 800 salariés du groupe devraient être concernés. Ce sera donc une semaine de quatre jours à 32 heures. Le salaire ne bougera bien évidemment pas.
“Je ne suis pas militant. Chaque entrepreneur fait comme il veut et gère son entreprise comme il l’entend. Je suis persuadé, de mon côté, que les salariés, avec ce vrai week-end de trois jours, reviendront en pleine forme et résolument motivés. Bien entendu, si le gouvernement avait imposé cela, la formule aurait été moins souple à mettre en place. Nous agissons ici avec nos propres contraintes. Lors du passage aux 35 heures, j’avais été totalement en opposition. Mais le fait est que la démarche vienne ici de nous rend la chose forcément bien plus souple ”, explique Laurent de la Clergerie. Le groupe devra nécessairement embaucher pour encaisser le passage au 32 heures. Notamment dans les métiers de la relation-client, de la logistique et dans les boutiques de plus de 10 personnes.
“A certains de mes cadres qui me disent qu’ils n’y arriveront pas, faute de temps, je dis : il va falloir déléguer ! A ceux qui me disent que cela va créer des problèmes de planning, je dis : nous embaucherons pour compenser ! Je pense que je serai, au final, totalement gagnant”, poursuit le président de LDLC. Si le passage au 32 heures nécessitera l’embauche de 20 à 30 personnes, LDLC précise que les franchisés du groupe ne seront pas, pour le moment, concernés par cette mesure.
Sur son exercice décalé 2019-2020, LDLC aura enregistré un CA de 493,4 millions d’euros en repli de 2,8 %. Après avoir obtenu un prêt garanti par l’État (PGE) d’un montant de 18 millions d’euros pour sécuriser ses liquidités, le groupe vise un CA de 600 millions d’euros sur l’exercice 2020-2021, en hausse de 20 %.