Selon une étude de l’Insee, qui s’est penché sur 8 villes de taille intermédiaire entre 2009 et 2015, les effectifs salariés du commerce de proximité en centre-ville diminuent. Et ce serait le même constat ailleurs en France.
“Entre 2009 et 2015, dans 8 villes de taille intermédiaire sur dix, les effectifs salariés du commerce de proximité en centre-ville diminuent. Ces constats sont partagés sur l’ensemble du territoire métropolitain, malgré des disparités régionales”, indique l’Insee dans une étude publiée le 14 novembre 2019. Dans son enquête, l’organisme rappelle que les villes de taille intermédiaire (VTI) sont un “support incontournable du commerce de proximité en France”. Elle indique notamment que, même si elle dépend de la taille de la commune (1), l’offre en centre-ville est “principalement structurée” autour de l’équipement de la personne (22 %), des restaurants et débits de boissons (20 %), des commerces alimentaires (18 %) et des agences bancaires et immobilières (17 %). Viennent ensuite l’équipement de la maison (8 %) et les services et soins corporels (7 %).Des effectifs salariés du commerce de proximité en baisse dans 8 centres-villes sur 10
Selon l’institut de recherches, les pôles commerçants de centre-ville “revêtent un rôle particulièrement important dans les VTI”, un tiers des salariés du commerce de proximité y travaillant. Mais la dynamique commerciale des centres-villes des VTI est “globalement à la baisse” en France, note-t-il. Ainsi, entre 2009 et 2015, les effectifs salariés du commerce de proximité en centre-ville ont diminué annuellement de plus de 1,4 % dans la moitié d’entre elles. Au total, “l’évolution tendancielle est négative” pour 82 % des centres-villes des VTI, et la baisse des effectifs “s’observe dans la totalité des régions métropolitaines”.La situation du centre-ville “dégradée par rapport à celle de son agglomération”
“Les commerces des VTI dans leur ensemble se portent globalement mieux que leurs pôles commerçants de centre-ville. Parmi les 361 villes de taille intermédiaire contenant de tels pôles, les effectifs salariés du commerce de proximité augmentent pour 52 % d’entre elles. En particulier, les effectifs salariés du commerce de proximité décroissent en centre-ville mais augmentent dans l’agglomération dans 37 % des VTI”, indique l’Insee.Selon l’étude, si les activités commerciales des centres-villes des VTI sont “globalement en recul” entre 2009 et 2015, celles des VTI dans leur globalité “résistent mieux”. Ainsi, quelque 600 établissements et 3 500 emplois salariés ont été détruits dans les centres-villes de l’ensemble des villes de taille intermédiaire chaque année, mais sur la même période, “ces agglomérations ont connu une augmentation de 100 établissements et 1 600 salariés par an.”
La vitalité des centres-villes “en lien avec la dynamique sociodémographique locale”
“Le commerce de centre-ville résiste mieux dans les villes de taille intermédiaire qui sont attractives en matière de démographie, d’emploi ou de tourisme”, constate l’Insee.Ainsi, la plupart des quelques VTI qui résistent “ont connu des évolutions démographiques et socio-économiques favorables” (par exemple, Gaillac, Belleville-en-Beaujolais ou Auray), ou ont “une forte composante touristique” (comme Capbreton, St-Rémy-de-Provence ou Chamonix-Mont-Blanc). (1) La taille d’un centre-ville et sa composition sont liés, indique l’Insee : ainsi, “les plus petits d’entre eux sont davantage structurés autour des agences bancaires et immobilières, des commerces alimentaires et des soins corporels. A contrario, lorsque la taille du centre-ville augmente, c’est au profit d’activités plus axées sur la restauration et les débits de boissons, ou l’équipement de la personne”.