Créée en 2012, l’association des franchisés Accor demeure l’une des plus puissantes dans le secteur. Son président, Frédéric Brouillard, tient les rênes d’une organisation pesant quelque 2,4 milliards d’euros de chiffres d’affaires. Pour L’Officiel de la Franchise, il est revenu sur l’ADN de cette association.
Quelle est votre relation avec le groupe Accor ?
Tout d’abord, et sans langue de bois aucune, nous avons pour habitude de travailler main dans la main. Nous faisons tout pour que nos intérêts soient les plus alignés possible même si ce n’est pas toujours le cas. Sans surprise, je vous dirai que nous défendons l’intérêt de nos franchisés en nous définissant comme étant le poil à gratter du groupe. Vous le savez sûrement mais le groupe Accor n’est aujourd’hui plus du tout dans l’opérationnel. Nos franchisés, pour 55 % d’entre eux, possèdent entre un ou deux hôtels. Les 45 % restant gèrent trois établissements ou plus ! Cela représente 79 % du parc hôtelier Accor en France. Ce sont des dirigeants de terrain qui savent faire remonter les bonnes informations au siège du groupe. Nous intervenons sur un éventail de problématiques très larges. Cela peut aller du design des chambres de nos différentes marques aux relations avec les distributeurs (Booking, Expedia, Le Bon Coin, etc). Nous sommes attentifs également aux notions de royalties ou d’achats.
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Comment vos adhérents ont-ils vécu cette période de confinement pendant laquelle les hôtels sont restés fermés ?
Laissez-moi également vous dire qu’Accor a joué le jeu pendant cette période particulièrement compliquée. Les royalties sont un pourcentage du chiffre d’affaires que nous reversons au groupe. C’est une part donc variable. En l’occurrence, pendant le confinement, Accor n’a rien touché. Le siège a également décidé de décaler les redevances de nos adhérents. Pour certains, à la fin du mois de juillet pour d’autres en décembre. J’ai le sentiment que grâce au PDG Sébastien Bazin, l’image du groupe en est ressortie grandie. D’autant que nos adhérents, à 99,9 % d’entre eux, ont réussi à obtenir un PGE. Sans surprise, ceux qui étaient dans une situation fragile avant la crise le sont toujours. Pour les autres, grâce au prêt garanti par l’État et le chômage partiel, la situation reste acceptable. N’oublions pas que le gouvernement d’Emmanuel Macron comme les banques ont été à l’écoute. Je vous le dis sans langue de bois. Notamment au regard du reste de certains autres pays d’Europe.
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Quel regard portez-vous sur la reprise économique du secteur ?
Il va se poser nécessairement le problème du remboursement du PGE. Si ce n’est en fin d’année ou du moins au début 2021. Le chômage partiel a été prolongé jusqu’en décembre prochain. Mais après ? Pour ce qui est de la reprise économique, je ferai bien le distinguo entre Paris et la province. Pour ce qui est de cette dernière, les hôteliers doivent être à 45 % de leur chiffre d’affaires habituel en cette période estivale. En revanche, pour la capitale, nous tournons plus autour des 20 %. Ce qui est dramatique. Le tourisme d’affaire et international étant aux abonnés absents, l’hôtellerie parisienne souffre énormément. Un grand nombre de palaces n’ont pas rouvert. Ceux qui faisaient tourner, par exemple, trois restaurants n’en font plus tourner qu’un seul. En province, une clientèle domestique permet encore pour le moment de sauver les meubles.