Les derniers résultats publiés par la FCA sont éloquents. Mais plusieurs incertitudes demeurent car les problématiques de recrutement, d’approvisionnement et d’inflation viennent un peu gâcher l’enthousiasme de la fin de l’année 2021.
Avec un chiffre d’affaires 2021 de 163 milliards d’euros en hausse de 4,5 % (+ 2 % en 2020), le commerce associé et coopératif prouve cette année encore, toute la résilience de son modèle.
“Voilà 20 ans, que nous enregistrons des taux de croissance supérieurs à celui du commerce de détail. Nous représentons désormais près de 6,5 % du PIB français”, explique Jean-Pierre Dry, président de la FCA [Fédération du commerce associé] depuis un an. À la fin 2021, le secteur représentait quelques 50 256 points de vente, soit une augmentation de 219 points de vente. En moyenne, on compte 282 points de vente par enseigne.
“En 2022, le commerce associé et coopératif devrait recenser, d’après nos perspectives, 650 nouveaux magasins. On le voit, ces derniers sont désormais plus petits. On recense d’ailleurs plus de supérettes, notamment dans le secteur de l’alimentaire”, poursuit Jean-Pierre Dry à l’occasion de la conférence de présentation des résultats 2021.
Interrogés en décembre dernier, les dirigeants d’enseignes estimaient que l’année 2022 pourrait être marquée par une hausse de leur activité (68 %) avec une croissance moyenne prévisionnelle de +2 %. Cependant, au regard de la situation actuelle, notamment internationale, le président de la FCA ajoute quelques bémols :
“Sur les délais d’approvisionnement, nous nous rendons compte que la situation se durcit, notamment avec la Chine, de plus en plus confinée. Des conteneurs sont toujours bloqués à Shanghaï. Par ailleurs, en ce qui concerne l’approvisionnement en lui même, force est de constater que beaucoup d’enseignes travaillent avec l’Ukraine”. Et la fédération de s’inquiéter également de l’inflation galopante.
“Nous en sommes à 4 points d’inflation. Nous pourrions arriver à huit points d’ici la fin de l’année. Ce serait catastrophique. On constate des hausses des prix de 7 % dans le secteur du jouet, entre 2 % et 3 % dans celui de l’optique. Il y a beaucoup d’incertitudes. Le prochain gouvernement devra impérativement s’emparer de ces sujets pour éviter un nouveau mouvement social, identique à celui des Gilets Jaunes en 2018”, précise Jean-Pierre Dry.
Bien évidemment, les problématiques de recrutement, en 2021 comme en 2022, sont au cœur des préoccupatiosn des différentes enseignes. Et cela, tous secteurs confondus.
“Les enseignes ont mis en place des écoles de formation pour fidéliser les jeunes et essayer de donner une image noble du commerce”, poursuit le président de la FCA.
Pour ce qui est de la répartition du commerce coopératif, ce dernier se ventile entre l’alimentaire (69 %), le non-alimentaire (31 %) dont la pharmacie/parapharmacie /l’équipement médical (10 %) ou encore l’aménagement de la maison (9 %). Parmi les secteurs représentés par la fédération, autre bonne nouvelle, aucun n’a dévissé en 2021. Bien au contraire, ils affichent des croissances positives : l’optique (+ 7,5 %), l’équipement de la personne (+ 7,4 %), l’entretien et réparation de véhicules (+15 %), l’hôtellerie et voyage (+ 12,6 %), le sport et les loisirs (+ 17 %), l’aménagement de la maison, de la construction (+ 16 %) , la fourniture de bureau/papeterie (+ 2 %), la pharmacie/parapharmacie et les équipements médicaux (+ 8,7 %) et enfin la distribution alimentaire (+ 4 %).
À noter que 77 % des associés possèdent un seul point de vente, que 16 % en comptent de 2 à 3 tandis que 7 % en détiennent plus de 4.
“On assiste d’année en année à une montée en puissance des chefs d’entreprise dans leur réseaux respectifs. Les associés cherchent, en effet, à consolider leur implantation territoriale par un maillage plus dense de leur présence”, note Alexandra Bouthelier, déléguée générale de la FCA.