Alors que le secteur du prêt-à-porter peine à retrouver des couleurs face à l’inflation, Kiabi maintient ses positions. L’enseigne, propriété de la famille Mulliez, entend d’ailleurs davantage travailler ses offres d’occasion et de location pour redonner du pouvoir d’achat à sa clientèle familiale.
Si en 2022 le secteur de l’habillement n’a pas rattrapé ses niveaux d’avant la pandémie, l’
Alliance du Commerce ayant fait état, ce mardi 17 janvier, d’un repli de 7% de l’activité par rapport à 2019, l’enseigne Kiabi elle, présente aujourd’hui dans 23 pays du monde, tire son épingle du jeu. “
Kiabi affiche 2,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires, porté en majorité par l’activité française”, expliquait ce mardi, à la presse, à Paris, son PDG,
Patrick Stassi. “
Les perspectives de croissance sont également bonnes car nous affichons 10 % de croissance supplémentaire par rapport à 2021.” Et, alors que le pouvoir d’achat des Français baisse avec l’inflation, la direction de l’enseigne, qui détient désormais
560 points de contact dans le monde, n’a pas non plus constaté une baisse significative du taux de visite au sein de ses magasins tricolores. “
Le trafic n’a pas baissé en magasin cette année, la tendance est même positive”, précisait ainsi
Ouarda Ech-Chykry, nommée à la tête de la filiale française de Kiabi, en décembre dernier. “
Nous ouvrons même un nouveau magasin à Olympiades (Paris 14ème) dans un mois”.
Innovation, R&D et écoconception
Mais pour maintenir le cap, dans un secteur où, pour tous les acteurs du prêt-à-porter, la production textile et le calcul des marges se complexifient, l’enseigne doit redoubler d’efforts. Parmi ses objectifs premiers, devenir la marque de référence des familles, accessible et inclusive; tant sur les marketplaces que dans ses magasins physiques. En déployant notamment, dans l’année à venir, une collection sport ainsi que des vêtements ‘faciles à enfiler’, répondant aux besoins des personnes handicapées (adultes et enfants), mais aussi de la lingerie post-opératoire pour les femmes, pour étoffer la collection classique (dont basiques).
Enfin, l’enseigne qui a lancé le label ‘Kiabi Acts for a better world’ entend davantage éco-concevoir ses produits textiles. “
L’ambition, c’était, d’avoir à fin 2022, 63 % des produits de nos collections éco-conçus. Maintenant, c’est d’en avoir 83 % à fin 2023 et 100 % d’ici 2025”, indique Patrick Stassi. Et de réduire son empreinte écologique en se donnant pour mission, toujours selon le dirigeant, de collecter via ses magasins, “
2 000 tonnes de vêtements et chaussures d’ici 2025”. En revanche, si ce dernier explique que l’enseigne ne pourra “
pas relocaliser toute la production en France”, de nombreux partenariats “
sont en cours avec des acteurs locaux pour produire davantage de produits Made in France”.
Quant à la
hausse des prix, l’enseigne y fait inévitablement face, au même titre que ses concurrents. Et entend de ce fait, mettre en place une série d’actions sur tout le territoire pour redonner du pouvoir d’achat aux Français.
Location et occasion pour redonner du pouvoir d’achat
“
Nous allons toucher aux prix, c’est inévitable avec la hausse du coût du transport, mais moins que le marché en général. C’est d’ailleurs un challenge pour l’ensemble du secteur. En revanche, comme nous l’avons déjà fait en 2022, nous allons, cette année, bloquer et stabiliser le prix de 140 articles Kiabi pour permettre aux familles de garder leur pouvoir d’achat”, poursuit Patrick Stassi.
Après avoir également déployé un nouveau format de magasins en mai dernier, au Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne), intitulé « Kiabi Kids », l’enseigne continue d’ouvrir des points de vente, misant désormais sur des offres de seconde main et de location de vêtements pour toute la famille. “
Nous aurons dix Petits Magasins, portés sur l’occasion, ouverts à fin 2023 et espérons en avoir 100 d’ici 2030, en sachant que les produits proposés y sont 70 % moins cher que le prix initial et que ces points de vente ciblent en priorité les familles des quartiers prioritaires”, note encore Patrick Stassi, comptant également sur la visibilité des corners Kiabi déployés chez les grands distributeurs, (comme avec Cora en Belgique, Coop en Italie ou Auchan en France) pour étendre sa visibilité et recruter des clients.
KidKanai, la dernière née de Kiabi
En parallèle, l’enseigne teste d’ores et déjà la location d’articles pour bébés autour d’une nouvelle marque, déployée dans le centre commercial Auchan de Leers (Hauts-de-France), depuis le mois de novembre dernier. Cette dernière, intitulée
KidKainai, est plus particulièrement axée sur des articles de puériculture (livres, jouets, vêtements) et propose même une braderie. Au total, sur l’ensemble des magasins de l’enseigne (tous formats confondus),
10 nouveaux points de contact devraient voir le jour en 2023 en France, quand pour l’heure les affiliés représentent un tiers du parc commercial. En parallèle, Kiabi continue de s’étendre à l’international avec des affiliés en Belgique, en Espagne, en Italie et au Portugal.