De plus en plus d’enseignes s’impliquent dans le développement durable et tentent de limiter leur impact sur la planète. Pour cette rentrée, nous avons décidé de mettre en lumière plusieurs initiatives de différents réseaux, évoluant dans différents secteurs d’activité : retail, restauration, hôtellerie… L’objectif : montrer qu’il est possible de mettre en place des choses simples pour répondre aux attentes des clients sur la dimension RSE, sans pour autant que cela soit une contrainte, tant pour la clientèle que pour votre enseigne. Aujourd’hui, nous vous proposons le témoignage de Thierry Behiels, président directeur général de Codic, et Barthélémy Jeanroch, directeur du centre B’est, situé au cœur de la Moselle.
Le promoteur Codic opère plusieurs centres commerciaux en Europe, dont deux en France. À l’occasion des trois ans de B’est, zone commerciale nichée au cœur de la Moselle à Farebersviller, Thierry Behiels, président directeur général de Codic, et Barthélémy Jeanroch, directeur du centre commercial, nous ont expliqué la spécificité de ce lieu.
“Ce complexe de 31 hectares a été conçu en respectant le caractère RSE et la biodiversité du site”, insiste d’emblée Barthélémy Jeanroch. En effet, le centre commercial B’est, qui s’articule autour de trois piliers – l’alimentaire, le commerce et une offre loisir très importante représentant 30 % de l’espace de la zone – a travaillé son architecture et conçu ses bâtiments avec un bardage en bois brut. Des panneaux solaires ont été apposés sur tous les toits des bâtiments et permettent au centre commercial de produire 22 % de sa consommation annuelle. “
Nous produisons l’électricité équivalent à 25 maisons. Cela fait de B’est la plus grosse ferme photovoltaïque privée de la région Grand-Est”, insiste de son côté Barthélémy Jeanroch.
“La RSE ici n’est pas anecdotique. Ce n’est pas juste un gadget et c’était vraiment essentiel. Au sein de Codic, c’est une philosophie que nous avons depuis très longtemps. Nous avons toujours développé nos bâtiments avec une certaine éthique, que cela soit pour construire des logements, des bureaux ou des commerces. Car on sait que la société et les investisseurs seront de plus en plus attentifs à cela. Et c’est très bien !”, ajoute de son côté Thierry Behiels.
Attirer les familles
L’objectif de B’est est de rassurer les consommateurs et de les attirer de manière pérenne. Conscient de la défiance que peuvent avoir certains clients vis-à-vis de ces lieux de commerce, le groupe Codic a souhaité préserver un maximum le territoire sur lequel il s’est implanté. Ainsi, un corridor écologique a été conservé et aménagé.
“Tous les vergers qui étaient là à l’origine ont été conservés. 25 000 arbres et arbustes ont été plantés. Et nous avons aménagé des jardins collaboratifs qui sont entretenus par une association et des chantiers de réinsertion. Nous faisons en sorte que la production soit revendue via des paniers garnis durant les fêtes de Noël”, explique Barthélémy Jeanroch. B’est a également implanté des ruches qui ont permis de récolter 30 kilos de miel en 2020.
“C’est un véritable investissement mais c’est un pari gagnant. Ce lieu a été conçu pour accueillir les écoles mais aussi les familles pour les inciter à se balader. Cela fonctionne. L’écosystème est préservé et nous voyons même arriver de nouvelles espèces animales”, insiste le directeur du centre commercial. Évidemment, faire du commerce reste essentiel pour le groupe Codic et B’est. Mais Thierry Behiels l’assure, les attentes des clients ont changé.
“Les consommateurs veulent sortir en famille. On a tous des enfants qui passent un temps fou devant leurs écrans. Le fait de venir dans un centre commercial comme celui de B’est, qui n’est pas uniquement un temple de la consommation et dans lequel vous avez des loisirs, des sentiers verts et des potagers, c’est très positif et cela répond aux attentes. C’est la possibilité de se retrouver et de pouvoir faire des choses en famille qui fera revenir les consommateurs dans ce type de zones commerciales”, assure-t-il.
Séduire les enseignes
Outre les consommateurs, B’est entend aussi attirer les marques et les porteurs de projet. Et la particularité du centre commercial séduit.
Fait notable pour une zone de cette envergure, 60 % des cellules commerciales sont occupées par des franchisé.
“Pour donner une dimension et une identité locale, il n’y a pas mieux que les franchisés. C’est ce qui donne une image, une personnalité à votre centre. Car la problématique de ce types de zones, reste qu’elles ont tendance à toutes se ressembler. Après, pour capter des franchisés, il faut aussi avoir de bons succursalistes. Mais quand vous avez des franchisés locaux qui performent, automatiquement, les enseignes succursalistes le voient et sont tentées de s’installer sur votre zone. Tout cela se complète”, insiste Thierry Behiels. Les résultats sont là : malgré la crise sanitaire et les restrictions de fermeture sur les deux dernières années, le centre commercial a su conserver son attrait.
“D’avril à décembre 2020, nous sommes à + 21 % par rapport à la même période en 2019. Sur les 11 derniers jours de mai 2021, nous avons enregistré une évolution de la fréquentation en hausse de + 63 %”, confie Barthélémy Jeanroch.