De plus en plus d’enseignes s’impliquent dans le développement durable et tentent de limiter leur impact sur la planète. Pour cette rentrée, nous avons décidé de mettre en lumière plusieurs initiatives de différents réseaux, évoluant dans différents secteurs d’activité : retail, restauration, hôtellerie… L’objectif : montrer qu’il est possible de mettre en place des choses simples pour répondre aux attentes des clients sur la dimension RSE, sans pour autant que cela soit une contrainte, tant pour la clientèle que pour votre enseigne. Pour finir cette semaine spéciale, nous vous proposons le témoignage de Marc Plisson, directeur général d’Akena Hotels.
Adopter un nouveau virage, plus écologique et respectueux de l’environnement. Voilà l’objectif d’Akena Hotels, dont le premier établissement écoresponsable a ouvert ses portes à Rezé, près de Nantes, cet été. Pour l’enseigne, l’objectif est clair : montrer que ses valeurs se concrétisent sur le terrain.
“Cela fait plus de 5 ans que nous travaillons sur cette dimension écologique et sociétale. Au siège, notamment, nous avons adopté des gestes simples et désormais admis par tout le monde. Nous avons supprimé beaucoup de papier, nous avons déployé une flotte auto hybride et nous essayons de privilégier au maximum les mobilités douces en matière de transport”, détaille Marc Plisson, qui a pris les rênes de l’enseigne en 2016. Au sein des hôtels, la tête de réseau a eu à cœur de privilégier des prestataires et des fournisseurs locaux.
“C’est une question de bon sens. Dès que je peux, je dois faire travailler le local ou le made in France. Sur l’alimentaire cela va de soi. Mais on peut aller encore plus loin. Par exemple, si sur le matériel informatique il est difficile d’avoir des produits made in France, tous les prestataires et les entreprises qui vont nous épauler seront, eux, français. Pour les impressions, chaque hôtel va faire travailler l’imprimeur en bas de chez lui ou la petite PME du coin, même si cela coûte un peu plus cher. C’est clairement plus vertueux et on gagne en réactivité”, insiste Marc Plisson.
De l’écologie intelligente
Pour aller plus loin dans sa démarche, Akena Hotels a donc conçu son premier établissement écoresponsable. Panneaux photovoltaïques sur la toiture, fenêtre en aluminium, ascenseur hybride autosuffisant en électricité… Les initiatives sont nombreuses dans ce nouvel établissement, inauguré à Rezé en août dernier.
“Nous avons voulu faire une écologie intelligente. C’est-à-dire que nous voulions mettre de l’écologie là où il y en avait besoin. Nous avons étudier l’impact en CO2 de chaque matériau et fait des arbitrages. Par exemple, nous aurions pu mettre des fenêtres en bois car c’est tendance et écologique. Mais nous avons privilégié de l’aluminium parce que cela dégage moins de CO2. Voilà notre philosophie”, insiste Marc Plisson. Autre exemple : plutôt que de recouvrir la totalité de son toit avec des panneaux solaires, l’hôtel a choisi d’en installer seulement sur la moitié.
“C’était un investissement trop important d’en mettre sur toute la surface. Car vu le temps à Nantes, cela n’aurait jamais permis d’alimenter l’hôtel à 100 % en électricité”, concède Marc Plisson. La genèse du projet prend racine en 2018, alors qu’Akena Hotels se positionne pour construire un hôtel à La Rochelle.
“Mais les contraintes écologiques étaient trop fortes et cela entraînait un surcoût de construction de 30 %. C’était intenable, nous avons abandonné le projet. Mais nous avons décidé de prendre le problème dans l’autre sens et de comprendre comment nous pouvions créer un hôtel le plus écologique et responsable possible. Car nous sommes conscients qu’avec le temps, les municipalités vont devenir plus exigeantes sur cette question environnementale. Nous avons donc choisi de prendre les devants et de réfléchir à ce que nous pouvons faire pour répondre aux inquiétudes écologiques des villes.” Dans le cahier des charges de l’enseigne pour ce nouveau projet : ne pas dépasser un surcoût de construction de 15 %. En se rapprochant de ses fournisseurs et en étudiant de près le coût et l’impact écologique de chaque matériau ou meuble, Akena Hotels est parvenu à limiter ce surcoût à 8 %.
“C’est moins que la limite fixée au départ du projet. C’est un vrai défi qui a été relevé. Et nous avons aujourd’hui fait le plus dur, c’est-à-dire le sourcing et le calcul de tous les ratios avant de pouvoir décliner le modèle”, explique le directeur général d’Akena Hotels. Si l’enseigne est consciente que tous les territoires ne se prêtent pas à ce type de construction, elle prévoit toutefois d’ouvrir de nouveaux hôtels sous ce modèle. Deux sont d’ailleurs en projet à Niort et au sein du parc Futuroscope.
“Les permis de construire viennent d’être acceptés. Pour les hôtels existants, les rénovations se feront au cas par cas et en fonction de qui est possible de faire sur ces différents établissements”, explique Marc Plisson.
Sensibiliser les clients
Côté clients, les premiers retours semblent très bons et l’hôtel a affiché un taux d’occupation de près de 60 % lors de son premier mois d’exploitation.
“Même si les consommateurs n’ont pas forcément conscience de la dimension écologique avant d’entrer dans l’hôtel, ils apprécient la démarche”, assure Marc Plisson. Mais pour les sensibiliser davantage sur cette dimension RSE, l’enseigne a mis en place d’autres initiatives, plus sociétales cette-fois.
“Par exemple, un client qui est présent plusieurs jours et qui n’a pas besoin que sa chambre soit nettoyée tous les jours peut le signifier. L’économie que nous réalisons à ce moment-là est reversée une association. C’est important de mettre en place ce type d’initiatives et de communiquer dessus. Car nous avons tous un rôle à jouer dans la société et il ne faut pas être passif. C’est le rôle de l’entreprise aujourd’hui”, assure Marc Plisson. Mais quid des clients réfractaires ou qui peuvent douter des vraies intentions de l’enseigne ? Pour Marc Plisson, la réponse est simple :
“La RSE doit être une démarche sincère. Les démarches qui ne le sont pas, ne durent pas dans le temps. Et les clients ne sont pas dupes”, conclut-il.