L’Alliance du Commerce publie les performances réalisées par le secteur du prêt-à-porter. Sans surprise, les enseignes affichent une baisse de leurs ventes de l’ordre de 90 %.
Si depuis le 11 mai l’ensemble des commerces du marché de l’habillement ont pu rouvrir leurs portes, il va falloir être patient avant qu’une reprise s’amorce et que le secteur soit en mesure de rattraper le chiffre d’affaires en baisse sur les précédentes semaines. Comme en témoignent les données publiées par l’Alliance du Commerce, le secteur du prêt-à-porter a enregistré une baisse des ventes de 90 % rien que sur le mois d’avril, ventes en ligne comprises. “
En cumul depuis le début de l’année et jusqu’à la fin du mois d’avril, les enseignes enregistrent une baisse de leur chiffre d’affaires de 36,6 %”, indique l’Alliance du Commerce.
Tous les rayons concernés
Dans le détail, aucun rayon ou segment de produits ne semble être épargné par cette chute des ventes. Les chaînes de grande diffusion sont particulièrement touchées avec une baisse de 93,4 % du chiffre d’affaires.
“Les grands magasins populaires présentent une baisse de 88,4 % et les chaînes spécialisées sont en recul de 87 %”, souligne l’Alliance du Commerce. Sans surprise, le chiffre d’affaires résiduel des enseignes a été réalisé
par le e-commerce qui affiche une forte hausse sur la période de + 57 %, tous canaux de distribution confondus (hors pure players).
Baisse de fréquentation
Depuis quinze jours maintenant, les enseignes de l’habillement ont pu redémarrer leur activité. Sur le terrain, la fréquentation en magasin a chuté de 30 % en moyenne, malgré l’ensemble des mesures sanitaires déployées par les réseaux.
“Ce déclin est compensé par une amélioration du taux de transformation des achats par les clients. Toutefois, ce chiffre masque des disparités fortes selon les segments de produits, les implantations mais aussi les territoires”, explique l’Alliance du Commerce. Ainsi, le rayon enfant a connu une forte évolution dynamique tandis que le textile femme et homme connaissent un redémarrage plus lent. Par ailleurs, les points de vente en centre-ville et ceux situés en centre commercial souffrent également d’un recul de leur activité. Parallèlement, “
les ventes ont été tirées par les commerces situés en zone d’activité commerciale et en retail park. Enfin les départements situés en zone rouge, tels que Paris (l’Île-de-France étant depuis hier le seul territoire métropolitain à être en orange, ndlr.) enregistrent également à périmètre comparable, les plus fortes baisses d’activité”, analyse l’Alliance du Commerce.
“Le retour à une consommation normale, faite d’achats plaisir, est pour l’heure loin d’être acquise. L’évolution de la pandémie et des consignes sanitaires au cours des prochaines semaines sera décisive pour permettre de retrouver un marché dynamique”, affirme Yohann Petiot, directeur générale de l’Alliance du Commerce.
Les soldes, un enjeu majeur
Dans ce contexte dégradé, la période des soldes prévue initialement dès le 24 juin sera un enjeu décisif pour l’activité des acteurs du prêt-à-porter. Quasi unanimement, les enseignes réclament le décalage de cette période de promotion, un décalage
auquel Bruno Le Maire s’est dit favorable il y a quelques jours.
“Il est maintenant urgent de connaître la date des soldes afin de permettre aux entreprises de préparer sereinement cette période phare pour le commerce et les consommateurs”, insiste Yohann Petiot.