Si vous lisez cet article, c’est que vous vous intéressez à la franchise. Probablement en tant que candidat à la création d’une entreprise ou à la reprise d’une activité déjà existante que vous adapterez au concept de la franchise que vous avez choisi pour votre nouvelle vie professionnelle. Par Charles Marinakis, directeur général France de Century 21.
Il est probable dans cette hypothèse que vous soyez dans l’obligation de faire l’acquisition d’un fonds de commerce et, si c’est le cas, alors se posera tout naturellement la problématique de la valorisation de ce fonds de commerce ou plus communément évoqué : “le prix du fonds de commerce”. Question essentielle s’il en est, pour vous en tant que preneur bien sûr, mais également pour le vendeur dont la valeur du fonds de commerce est son principal “patrimoine professionnel” et avec lequel il vous faudra vous mettre d’accord.
Savant calcul
La crise du Covid 19 a-t-elle fait baisser la valeur des fonds de commerce ? Pas vraiment.
En effet, les mesures gouvernementales ont -il faut le dire- bien accompagné certaines activités, notamment la restauration, les métiers alimentaires et de bouche en particulier de telle sorte que ces activés sortent, certes affectées par cette crise, mais pas au point de renoncer à la valeur de leur patrimoine.
D’autant qu’il a été admis par tous les opérateurs en transaction de fonds de commerce, dont les agences spécialisées, que l’exercice 2020 et les bilans 2020 seraient neutralisés dans la valorisation du fonds de commerce, qui s’établit à l’issue d’un savant calcul entre la valorisation par le chiffre d’affaires et les résultats (en particulier l’EBE retraitée) que les agences spécialisées dominent très bien. Cela paraît somme toute assez logique que la valorisation du fonds de commerce se fasse sur la base des bilans 2019 et antérieurs et l’observation de l’activité en 2021.
Calculer le prix
Est-ce que pour autant que la valeur déterminée pour un fonds de commerce sera obligatoirement son prix de cession ? La réponse est non.
En effet, la valeur, c’est la photographie parfaite d’un établissement à un instant T sous tous ses aspects, techniques, économiques, commerciaux, juridiques, sociaux, etc.; mais c’est un portrait statique, alors que le fonds de commerce doit être replacé dans un environnement en mouvement perpétuel et recontextualisé a minima dans son univers microéconomique. C’est cet écart qui fera passer de la “valeur” au “prix”, ce passage nécessaire du théorique à la pratique.
La “valeur” d’un fonds de commerce, c’est sa valorisation intrinsèque ; le “prix” c’est la plus grosse somme d’argent que le meilleur acquéreur disponible sur le marché et finançable est disposé à consacrer à l’acquisition de ce fonds de commerce.
Ainsi, si vous décidez d’acheter un fonds de commerce, il sera important que vous soyez en mesure de calculer le prix que vous êtes disposé à consacrer à cette acquisition, en fonction de votre apport personnel, des exigences conceptuelles de votre franchiseur, de vos contraintes d’implantation, des perspectives d’exploitation, de votre capacité d’endettement, c’est-à-dire de l’ensemble des paramètres de votre future exploitation et de ses capacités à digérer et bonifier cet investissement.
Même si on peut légitimement penser que la crise de la Covid-19 va sensiblement augmenter l’écart entre la valeur et le prix, n’oubliez jamais qu’une transaction réussie, c’est toujours lorsque le prix de cession est un prix accepté par le preneur et acceptable pour le vendeur.