En 2013, trois amis, Lawrence Chapelier, Kenny Cagigas et Emmanuel Jan s’associent pour lancer le concept Vertical’Art dans les Yvelines. Naît alors une salle d’escalade de bloc accessible à tous les publics, puis une franchise. Depuis, le trio espère ouvrir 10 à 12 nouvelles salles dédiées à ce sport indoor, d’ici 2025.
Nul besoin d’être un bouquetin des Alpes monté sur ressort, ni un expert de la varappe pour s’essayer à l’escalade de bloc chez Vertical Art. La discipline que démocratise aujourd’hui Kenny Cagigas, directeur général et co-fondateur du concept, est accessible à tous les grimpeurs (petits et grands). Et se déploie au travers d’un réseau de quatre centres (de 1200 à 1500 m2), à l’image du projet pilote à Montigny-Le-Bretonneux, né en 2013 et dont la surface de grimpe avoisine les 1000 m2, pour 5 mètres de hauteur tout au plus.
“Le concept pour un gérant de salle, c’est, une partie restauration-brasserie, deux zones d’escalade en autonomie pour les enfants et les adultes, (donc pas besoin de formation en escalade ou en sécurité), un pôle fitness, musculation et cardio et une partie bien-être avec du yoga et un accès au sauna. Et ce, pour une durée de visite de deux à trois heures en moyenne. Les clients viennent pour la journée ou la demi-journée“, explique Kenny Cagigas, co-fondateur de Vertical Art, proposant aussi bien des forfaits que des abonnements, et sans limite de temps.
Une franchise qui fait le mur
Si jusqu’à présent la stratégie du trio reposait sur un déploiement de salles en propre sur Ile-de-France, notamment grâce à une levée de fonds de 10 millions d’euros (dont M Capital Partners), ces derniers prennent doucement leurs appuis en franchise. Si depuis 2019, Vertical Art a ouvert des unités franchisées à Toulon, Le Mans, Brest et Orléans début août, (dont l’activité représente 7 % du chiffre d’affaires global de l’entreprise vs centres en propre), le réseau tisse sereinement sa toile hexagonale.
“Nous avons également signé à Dijon, Brest et Grenoble pour la fin de l’année. Et 5 ou 6 nouveaux centres ouvriront d’ici l’an prochain, puis entre 10 et 12 unités à l’horizon 2025“, poursuit le responsable franchise du réseau.
Défier la concurrence des cimes
Un déploiement du réseau qui paraît timide à première vue, mais dont la notoriété est grandissante. La discipline est de plus en plus pratiquée en France et attire autant les curieux, que les adeptes.
“L’escalade est l’un des rares sports, après la crise du Covid, qui a progressé avec +30 points par rapport à l’année 2019. La discipline sera d’ailleurs à l’honneur aux JO de 2024 et a même été acceptée pour les JO de 2028. La pratique explose. D’autant que nous sommes seulement trois concurrents sur le secteur de la franchise“, souligne Kenny Cagigas.
En septembre 2021, par exemple, la FFCAM, la fédération française des Clubs Alpins et de Montagne, qui couvre plus d’une quinzaine de sports de montagne, recensait environ 100 000 licenciés, dont 48 000 qui déclaraient pratiquer l’escalade. Et Kenny Cagigas de constater une recrudescence des candidats à la franchise pour son réseau, mais pas forcément experts dans la discipline : “J’en reçois deux à trois par semaine mais nous ne pouvons garder que 5 % des candidats“.
À terme d’ailleurs, celles et ceux qui voudraient disposer de leurs propres murs d’escalade (concept clé en main) devront relever plusieurs défis. Être présents sur tous les fronts pour assurer toutes les prestations proposées par l’enseigne au public, et travailler, entre 50 et 60 heures par semaine en moyenne, selon le directeur général de Vertical Art. “Une journée type, c’est gérer sa communication sur les réseaux sociaux et ses ratios derrière son bureau, mais aussi s’occuper de l’accueil, de la gestion de la salle et de la partie recrutement“.
À titre d’exemple, les salles parisiennes du réseau accueillent aujourd’hui entre 600 et 1000 personnes par jour. “Et entre 300 et 600 personnes en province, mais cela comprend tous les espaces de la salle“, précise Kenny Cagigas.
Deux franchisés pour une même salle
Enfin, pour ceux qui auraient le vertige d’entreprendre, Vertical Art assure que le réseau lui-même permet aux candidats de trouver un ou une associée pour démarrer leur activité. Et se partager les tâches.
“Duo, couples, il faut dans tous les cas être deux, ou quatre pour être opérationnel. D’autant que nous n’avons pas de franchise avec 100 % d’investisseurs. Nous pouvons également regrouper des franchisés manquant d’apports. C’est le cas des franchisés de Toulon et du Mans. Et cela fonctionne très bien à distance“.
Il faudra néanmoins signer un contrat de 9 ans (reconductible de façon triennale) pour rejoindre cette franchise. Et compter entre 25 000 euros et 30 000 euros de droits d’entrée, accompagné d’une redevance de 7 %. L’apport personnel est compris entre 300 000 et 400 000 euros pour un investissement global se situant entre 800 000 euros à 1,5 million d’euros. Dernière recommandation pour adhérer à Vertical Art. Disposer d’un emplacement d’au moins 900 m2 et d’une hauteur minimum de 5m50 pour créer des parcours verticaux attractifs. Et si les finances vont bon train, le projet sera vertueux: “Vous pourrez viser 2 millions d’euros au bout de 5 ans d’activité et diriger jusqu’à 16 personnes, en salle et au restaurant! “, conclut le dirigeant.