TRIBUNE – Les banques restent mobilisées pour aider les entreprises à surmonter les impacts de la crise et accompagner leur rebond et déploient notamment les mesures spécifiques pour les secteurs du tourisme, de l’hôtellerie et la restauration (THR). Par Florence Soubeyran, responsable Commerce et Franchise Banque Populaire chez BPCE
Les banques, qui ont d’ores et déjà largement contribué à la mise en œuvre des mesures prises par le gouvernement – dont notamment plus de 100 milliards d’euros de PGE (Prêt Garanti par l’État) accordés – continuent d’accompagner les entrepreneurs pour gérer la reprise d’activité afin de réussir la saison d’été. Pour mémoire, le PGE peut représenter jusqu’à 3 mois de chiffre d’affaires (ou deux années de masse salariale pour les entreprises nouvelles ou innovantes), il bénéficie d’une franchise de remboursement de 12 mois et au bout d’un an, l’entreprise peut le rembourser ou demander à l’amortir sur une à cinq années supplémentaires.
Les mesures complémentaires et spécifiques pour les secteurs du THR, très représentés en franchise et tout particulièrement touchés par les mesures de fermeture des lieux accueillant du public, renforcent notamment les dispositifs de prêts. Les activités ayant subi des fermetures administratives ont bénéficié de la possibilité de reporter leurs échéances de prêt de 6 mois. Les entreprises du secteur du THR bénéficient de la possibilité d’un report d’échéance de 6 mois supplémentaires, soit 12 mois de report au total.
De nouveaux PGE
De plus, le gouvernement
a mis en place un “PGE saison” aux conditions d’accès plus favorables que le “PGE classique” : il permet, pour les entreprises liées au tourisme, de s’appuyer sur l’activité accrue en période estivale. Ainsi, le plafond du montant du PGE auquel ces entreprises peuvent prétendre est porté au chiffre d’affaires des trois meilleurs mois de l’année précédente, intégrant ainsi l’importante saisonnalité de l’activité.
Par ailleurs, la banque publique d’investissement Bpifrance va quadrupler l’enveloppe dédiée aux “prêts tourisme” pour atteindre un milliard d’euros. Ce sont des prêts à dix ans avec deux ans de différé de remboursement qui ne requièrent pas de garantie ni sur le patrimoine de l’entrepreneur, ni sur son entreprise.
Transformation digitale
Les entreprises des activités relevant de ces secteurs, quelle que soit leur taille, pourront également continuer à bénéficier d’une prise en charge à 100 % de l’indemnité d’activité partielle pour les heures non travaillées jusqu’en septembre, un accès spécifique prolongé au fonds de solidarité et de mesures exceptionnelles d’exonération de cotisations, de remise ou d’apurement des dettes sociales. Tous ces outils ont pour vocation de permettre aux entreprises de surmonter les impacts de la crise du Covid-19 et assurer leur pérennité. À date, si une très grande partie des entreprises ont demandé leur PGE, elles ne l’ont pas pour autant encore utilisé et on constate des niveaux de trésorerie élevés.
Pour s’engager solidement dans le monde post-Covid-19, il semble qu’une fois leur situation de trésorerie stabilisée, les entreprises pourront réévaluer leur chaîne logistique pour sécuriser leurs approvisionnements, et en multiplier les sources pour limiter la dépendance, voire privilégier des solutions plus locales.Le second chantier qui s’impose est celui de la transformation digitale : dans tous les domaines, on aura appris à échanger, à faire du commerce, à travailler de façon numérique, sans se toucher, ni parfois se voir : le e-commerce, le télétravail ou l’éducation en ligne semblent des tendances solides qui vont se maintenir. Les réseaux de franchise sont-ils déjà tous pleinement investis dans leurs actions pour préserver leurs approvisionnements, diversifier les canaux de distribution et accélérer l’innovation ?