Cela ressemble à un film. Bon ou mauvais, l’avenir le dira. On se souvient que le 30 décembre dernier, à la faveur d’un arrêté surprise, le gouvernement avait interdit à la vente la feuille de CBD. Un mois plus tard, le Conseil d’État avait suspendu cette décision. Si les enseignes peuvent continuer d’exercer leur profession, force est de constater qu’elles vivent avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête.
En juin 2021, Monoprix avait inauguré, dans ses rayons, une gamme de produits à base de CBD. Et cela via trois offres : des huiles, des aliments infusés au CBD (bonbons, chewing-gums et boissons) ainsi que des cosmétiques. Au regard du succès rencontré par ces offres, la filiale de Casino devrait prochainement enrichir sa gamme de produits. Il semblerait que les Français soient de plus en plus friands de cet aspect bien-être. Une récente étude Ifop pour Zeweed et le Syndicat du chanvre révèle que plus d’un quart des Français (26 %) ont déjà au moins consommé du CBD sous au moins une de ses formes (huile, fleurs, tisane ou cosmétiques) et 10 à 12 % en faisant un usage régulier ou occasionnel :
“Là aussi c’est surtout le cas des plus jeunes, une majorité des 18-24 ans ayant déjà expérimenté au moins une fois le CBD (59 %). On notera que la consommation de CBD passe par différents produits, 19 % ayant déjà consommé de l’huile à base de CBD, 18 % des fleurs ou de la tisane et 16 % via des cosmétiques”, note l’enquête.
Une filière qui se professionnalise
Mais un petit rappel historique s’impose en préambule. Il faut souligner, à cet effet, que le 30 décembre dernier, le gouvernement avait, en pleine période des fêtes de fin d’année, sorti un arrêté interdisant à la vente la feuille de CBD. Une catastrophe, à l’époque, pour les enseignes du secteur qui avaient eu jusqu’au 7 janvier 2022 pour écouler leurs stocks et en amont de la date fatidique retirer les produits des vitrines. À la fin de ce même mois, saisi par la filière, le Conseil d’État avait provisoirement suspendu cette décision. Une bonne nouvelle pour les commerçants même si les Sages ne se sont pas encore prononcés définitivement au fond sur la légalité de l’arrêté contesté.
“L’arrêté pris le 30 décembre dernier avait bien comme vocation de liquider une filière entière. Mais nous nous défendons. Pour l’instant, il s’agit juste d’une suspension. Nous voulons l’annulation pure et simple de cet arrêté”, explique Charles Morel. Et l’avocat également président de l’Union des professionnels du CBD d’ajouter :
“La politique gouvernementale va à l’encontre de celle menée par les pays limitrophes qui adoptent plutôt une démarche d’ouverture. La France s’inscrit dans une forme de séparatisme et ne regarde pas les choses dans la réalité en jouant sur l’idéologie et la morale.”
Il est donc important de le rappeler dans ces lignes. Contrairement au THC [molécule active du cannabis], prohibé en France pour un usage récréatif, le CBD [cannabidiol] n’est pas un stupéfiant ni un psychotrope. Cela n’entraîne aucune dépendance ni modification de l’état de conscience.
“Dans ce contexte, un peu plus d’un tiers seulement des Français (36 %) soutient la décision du gouvernement d’interdire la vente de fleurs de CBD, une majorité relative de 44 % s’opposant à la décision gouvernementale. Sur ce point de légalité, les écarts générationnels sont peu marqués”, révèle d’ailleurs l’étude Ifop pour Zeweed et le Syndicat du chanvre.
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