Selon les chiffres de la fédération Procos, les acteurs du secteur ont vu leurs ventes en ligne plonger durant le mois dernier. Il faut dire que le marché fait face à de nouvelles inquiétudes, liées notamment à la guerre en Ukraine et à l’inflation.
Une inquiétude en chasse une autre. Alors que les restrictions liées à la crise sanitaire s’estompent, malgré un léger regain de l’épidémie depuis quelques semaines, le commerce spécialisé reste en berne. Selon la fédération Procos, les performances des acteurs du secteur pour ce début d’année sont toujours en baisse. Ainsi, les ventes cumulées en magasins sont en retrait de 5,5 % entre janvier et mars 2022 (VS 2019). Sur le mois de mars, cette baisse atteint 5,3 % comparé à 2019. Signe inquiétant, les ventes en ligne se sont effondrées comparées à la même période l’année dernière. Les acteurs présents sur Internet rencontrant ainsi une baisse d’activité de 26 %.
“Si les comparaisons de l’activité des magasins par rapport à 2021 n’ont que peu de sens car les grands centres commerciaux étaient fermés en mars 2021, les très fortes baisses des ventes Internet des enseignes sont très parlantes”, insiste ainsi Procos.
Concernant encore les ventes en ligne, certains secteurs sont d’ailleurs plus impactés que d’autres. Le marché du jouet, jeux et cadeaux chute de 64 %. Suivent ensuite la beauté-sante (-31,5 %), le textile (-31,6 %) et les produits pour la maison (- 28,2 %).
La cause de ces mauvaises performances ? Si les inquiétudes liées au Covid-19 s’estompent peu à peu, ce sont surtout celles liées à la guerre en Ukraine, aux hausses des prix et à l’impact sur le pouvoir d’achat qui freinent la consommation des Français. À cela s’ajoutent les élections présidentielles, dont le premier tour se déroule ce dimanche 10 avril, et qui impactent historiquement la consommation des ménages, préoccupés par d’autres sujets. Dans le détail, sur le mois de mars 2022 (en comparaison à 2019), les marchés les plus impactés sur ce début d’année restent la restauration (- 14 %), les chaussures (- 13,8 %), la beauté-santé (- 13 %), les jeux-jouets-culture (- 10,3 %) et le textile (- 9,7 %).
“Les différences sectorielles demeurent fortes. Seules deux activités sont en progrès par rapport à mars 2019 : l’alimentaire spécialisé (+ 11,7 %) et la maison (+ 3,4 %)”, insiste Procos.
En revanche, le secteur de l’équipement de la maison, pour la première fois depuis les premiers confinements, affiche une baisse d’activité au de 10 % sur le mois de mars dernier, si l’on compare à la même époque en 2021, où les performances étaient très bonnes.
“Un signe clair des reports de projets de la part des Français en attendant des jours meilleurs”, estime Procos.
Côté lieux de consommation, là aussi les performances sont en bernes sur le mois dernier. La fréquentation dans les centres commerciales chute drastiquement (- 30 %). Si la baisse est un peu moins importante, le constat est le même pour les centres-villes (-25 %) et les zones commerciales/retail parks (- 13 %).
“Les enseignes du commerce spécialisé sont préoccupées par la situation et l’impact sur le pouvoir d’achat des Français d’une part et l’explosion de leurs coûts d’approvisionnement et d’exploitation, d’autre part. Un dangereux effet ciseaux qui met en danger les acteurs du secteur et leur rentabilité. C’est pourquoi Procos s’est associé à l’appel du Conseil du commerce de France, demandant au gouvernement d’agir sur les prix de l’énergie et à l’Europe d’intervenir sur les coûts de transport maritime”,
alerte Procos. À quelques jours de l’élection présidentielle, la fédération déplore également que le sujet du commerce
“n’ait pas encore fait l’objet d’engagements clairs et volontaristes de la part de la plupart des candidats”. Nul doute que les fédérations auront fort à faire une fois le nouveau président élu.