Président de la fédération interprofessionnelle de la vape (Fivape), Jean Moiroud revient sur un secteur toujours en croissance et qui compte désormais un certain nombre de franchiseurs sur le sol français.
Comment se porte le marché du vapotage aujourd’hui en France ?
Écoutez, le marché de la cigarette électronique se porte plutôt bien. En 2021, en France, on estime ce dernier à un 1 milliard d’euros. Entre 2013 et 2014, le marché a littéralement explosé avant de se stabiliser. On recense aujourd’hui plus de 3 200 boutiques sur le sol français. C’est donc un commerce qui s’est installé de manière durable et pérenne. Bien entendu, nous avons connu quelques replis. La croissance n’est plus aussi exponentielle mais il reste de la place pour de nouvelles ouvertures.
Quels sont les objectifs de la fédération ?
Tout d’abord, et c’est important de le préciser, nous représentons à la fois les boutiques spécialisées, et pas les bureaux de tabac, ainsi que les fabricants de liquide, la partie industrielle. Nous représentons 700 entités commerciales. Notre vocation est de libérer les fumeurs de l’addiction à la cigarette. Dans un premier temps, nous sommes allés chercher les “vapocurieux”, nous allons rechercher désormais les “vaposceptiques”. Mais quoiqu’il en soit, nous voulons nous inscrire en tant que syndicat, véritable acteur de la santé publique. N’oubliez pas que le vapotage est un outil de sevrage tabagique dédié uniquement aux fumeurs souhaitant arrêtés.
Qu’attendez-vous aujourd’hui des pouvoirs publics ?
Nous aimerions que le vapotage soit mieux intégré à la politique de santé publique. Il n’a toujours pas la place qu’il mérite. Depuis ces six dernières années, ce sont plus de 700 000 personnes qui ont arrêté de fumer grâce à la cigarette électronique. Mais attention, la prochaine étape, c’est que ces anciens fumeurs puissent devenir à terme d’anciens vapoteurs. C’est du moins la politique menée par notre syndicat. Mais le vapotage véhicule toujours et encore une fausse image. Savez-vous que 80 % des personnes interrogées pensent que la nicotine est cancérigène alors que c’est faux. Ce sont de mauvaises perceptions que nous souhaitons corriger. D’autant qu’il reste aujourd’hui plus de 10 millions de fumeurs en France.
Êtes-vous vigilant sur la réglementation européenne ?
Il existe aujourd’hui effectivement une menace règlementaire au niveau européen même si rien n’est encore fait. Dans les tuyaux, une possible taxe sur les produits du vapotage ou bien encore le bannissement des saveurs pour protéger les jeunes consommateurs. Nous sommes très vigilants car ces projets vont définitivement dans le mauvais sens.