Devenir son propre patron, beaucoup de Français en rêvent. Mais nombreux sont aussi ceux qui n’osent pas franchir le pas. Et si entreprendre en franchise était la solution : un réseau apporte notoriété, concept clé en main et accompagnement. À condition d’être sûr de ses qualités entrepreneuriales, du choix du franchiseur et d’avoir verrouillé son financement.
De plus en plus de Français créent leur propre activité. Selon l’Insee, plus de 590 000 entreprises ont été créées en 2017, soit une croissance de 7 % par rapport à 2016. Et les franchises ne sont pas en reste : parmi les 39 % des Français qui aimeraient créer leur entreprise, 44 % d’entre eux envisagent de le faire en franchise (Enquête annuelle 2017 de la Fédération française de la franchise). Certains de ces créateurs d’entreprise sont d’anciens demandeurs d’emploi qui créent ainsi leur propre emploi : 90 000 entrepreneurs ont été accompagnés par Pôle emploi en 2016, soit deux fois plus qu’en 2015. Côté franchise, 76 % des franchisés étaient salariés auparavant. Créer son emploi grâce à la franchise est de fait assez séduisant : on devient son propre patron tout en bénéficiant d’un accompagnement.
La franchise, formidable accélérateur
Les personnes qui créent leur entreprise le font en effet bien souvent pour ne plus être salariées. Une étude de Pôle emploi (septembre 2017) révèle que les demandeurs d’emploi qui ont créé leur propre activité le font pour être autonome (91 %), devenir leur propre patron (85 %) ou encore prendre des initiatives (76 %). Mais à ce désir d’autonomie se heurte bien souvent la peur de se lancer seul : c’est là qu’intervient la franchise. D’après l’enquête annuelle 2017 de la Fédération française de la franchise, les franchisés ont choisi ce moyen d’entreprendre pour trois principales raisons : bénéficier de la notoriété d’une marque connue (35 %), s’appuyer sur la puissance et les moyens d’un réseau (25 %) et bénéficier d’un accompagnement pour développer son entreprise (24 %).
De fait, une franchise offre un concept clé en main, une formation initiale, un accompagnement lors du lancement mais aussi tout au long du contrat avec le franchiseur. “Le franchisé bénéficie de l’image de marque du réseau, de sa notoriété, de son histoire, c’est un formidable accélérateur de communication et de crédibilité”, pense Giula Bianchi, déléguée générale d’Hauts-de-Seine Initiative, association membre du réseau Initiative France. Elle salue également l’aide dont l’entrepreneur bénéficie tout au long de l’exploitation. “Il faut cependant bien s’assurer que l’aide du franchiseur est réelle et que ce dernier anime bien son réseau”, met-elle en garde.
La question du financement
Petit inconvénient : se lancer en franchise coûte souvent plus cher que de créer une entreprise sans l’aide d’un réseau. “Le plan de financement de départ est souvent plus élevé : il y a en effet les droits d’entrée qui sont de 13 000 euros en moyenne, l’acquisition de matériel correspondant aux exigences du franchiseur, des travaux pour être conforme à son image, etc…, ” énumère Giulia Bianchi. Il peut donc être difficile de se lancer comme franchisé d’un point de vue financier, surtout lorsque l’on est demandeur d’emploi.
Heureusement, il existe des aides financières. À commencer par celles de Pôle emploi : il est possible de maintenir ses allocations d’aide au retour à l’emploi (ARE) ; ces allocations peuvent être versées sous la forme d’un capital (dispositif Arce d’aide à la reprise ou à la création d’entreprise). Des prêts d’honneur à taux zéro peuvent également être accordés par des associations d’aide à la création d’entreprise, comme Initiative France. Les collectivités territoriales apportent aussi des aides financières, généralement sous forme d’appel à projet. L’Adie, enfin, accorde des crédits solidaires d’un montant pouvant aller jusqu’à 10 000 euros.
L’Adie est également à l’origine d’un concept de “microfranchise solidaire” : “L’objectif était de créer des offres de franchise accessibles à moins de 10 000 euros, en comptant l’ensemble du plan de financement”, explique Basile Albert, responsable microfranchise solidaire à l’Adie. Ainsi, l’association a noué un partenariat avec O2 pour créer des microfranchises de jardiniers (il en existe aujourd’hui une centaine) et a même lancé une microfranchise ex-nihilo : Mon assistant numérique, spécialisée dans l’assistance informatique, est qui compte aujourd’hui une quarantaine de franchisés. “Les microfranchisés ont de bons niveaux d’activité et génèrent des revenus supérieurs à la moyenne des clients de l’Adie. Ces concepts sont donc rentables”, tranche Basile Albert.
Attention : être un entrepreneur !
Si créer son propre emploi est facilité grâce à la franchise, il ne faut pas non plus croire que cela est possible pour tout le monde. “Ce n’est pas plus facile de créer une entreprise en franchise, souligne Giulia Bianchi. Il faut un profil entrepreneurial, être un bon commercial. La franchise est juste un accélérateur : ce n’est pas parce que le concept est clé en main que le client va pousser la porte.” Basile Albert ne dit pas autre chose : “Il ne faut pas idéaliser ce qu’est être son propre patron. Cela demande responsabilités, initiatives, capacité à rebondir, motivation, etc…” En résumé : “la création d’entreprise n’est pas faite pour tout le monde mais la création d’entreprise doit être accessible à tous”, insiste-t-il.
Il faut par ailleurs avoir bien en tête que la franchise facilite la création d’entreprise mais amène aussi des contraintes qui peuvent rebuter plus d’un entrepreneur. “Le franchisé a moins de liberté. Il doit être capable de s’insérer dans cette relation cadrée, normée”, avertit Giulia Bianchi. Il s’agit donc de bien se renseigner sur son futur franchiseur et d’être sûr que la relation qu’il propose conviendra à son état d’esprit. Ce n’est qu’en étant sûr de ses capacités d’entrepreneur, de son financement et du choix du franchiseur que créer son activité en franchise se transformera en réussite.