La Covid-19 a mis en exergue les difficultés des réseaux face à la gestion de crises sanitaires. Les candidats à la franchise doivent donc s’assurer que le réseau qu’ils envisagent de rejoindre a su tirer les leçons de cette crise. Sans pour autant oublier que le risque est inhérent à toute activité d’entrepreneuriat. Voici les questions à poser à votre future enseigne.
Comment le réseau a-t-il traversé cette crise ?
David Borgel, dirigeant de la société Franchise Me Up, pense qu’il est légitime de demander quel était le chiffre d’affaires du réseau avant, pendant et après la crise mais aussi de demander comment les franchisés s’en sont sortis et combien ont déposé le bilan.
“Les fermetures seront normalement indiquées dans le DIP”, indique-t-il. Cela permet de savoir si le réseau envisagé est solide et surtout s’il a su rebondir suite aux mesures de confinement.
Quel est l’état actuel du marché ?
“Les franchiseurs peuvent réaliser un nouvel état du marché afin de le remettre à jour”, estime David Borgel. Selon le dirigeant de Franchise Me Up, la tête de réseau se doit notamment d’apporter des évolutions sur les modes de consommation.
“La crise a pu avoir un impact qu’il s’agit de prendre en compte”, insiste-t-il. Le franchisé est donc en droit de demander ces éléments, afin de s’assurer que le réseau qu’il pense intégrer a pris toutes les mesures du nouvel environnement dans lequel il opère désormais.
Une clause est-elle prévue dans le contrat ?
Pour David Borgel, il est assez délicat de mentionner dans le DIP la possibilité d’une crise sanitaire.
“C’est un événement imprévisible. Si l’on mentionne une crise sanitaire, il faut aussi parler la possibilité qu’une révolution éclate ou qu’un astéroïde tombe sur la terre. Il existe un grand nombre d’événements exceptionnels”, souligne-t-il. En effet, le futur franchisé doit être conscient que le risque est inhérent à l’entrepreneuriat et ne doit pas chercher à se reposer à tout prix sur le réseau. Pour David Borgel, un franchisé qui chercherait à obtenir trop de garanties du franchiseur quant à une future crise sanitaire pourrait inquiéter ce dernier quant à la capacité de la personne à prendre les rênes d’une entreprise.
Quelles mesures ont été mises en place pour accompagner les franchisés ?
En revanche, le futur franchisé est parfaitement en droit de questionner sur la manière dont le franchiseur a accompagné son réseau durant cette crise.
“La tête de réseau a pu notamment mettre en place un benchmark pour faire ressortir les bonnes pratiques de certains franchisés. Mais aussi répondre aux questions concernant la gestion de leur stock ou du personnel. Tout en évitant, bien entendu, de tomber dans l’ingérence”, rapporte David Borgel. Ce n’est en effet pas au franchiseur de gérer la crise de ses franchisés, qui sont des entrepreneurs indépendants, mais la pertinence de son rôle d’animateur a pu faire la différence quant à la bonne appréhension de cette crise.
Quelles sont les procédures prévues en cas de crise ?
Cet accompagnement comprend aussi l’adoption de nouveaux processus. En effet, pour faire face à cette crise, les réseaux de franchise ont dû inventer de nouvelles procédures. David Borgel pense qu’il est utile de les inclure dans le manuel opératoire.
“Cela permet de ne pas perdre cet avantage-là et de se préparer à une nouvelle crise”, pense-t-il. Cela permet aussi de rassurer les candidats : ils savent qu’ils ne repartiront pas de zéro en cas de nouvelle crise, qu’elle soit sanitaire ou non, et qu’ils pourront suivre un processus éprouvé.