Jeudi, en début d’après-midi, à l’occasion d’une conférence de presse, Jean Castex est revenu avec plusieurs membres du gouvernement sur le renforcement des mesures mises en place pour soulager au maximum les entreprises situées dans les métropoles concernées par le couvre-feu.
Le gouvernement a donc décidé de renforcer l’arsenal financier à destination des secteurs
les plus touchés par le couvre-feu. Conscient de l’impact qu’auront toutes ces nouvelles mesures sanitaires sur l’activité économique des entreprises situées dans les zones de couvre-feu, Jean Castex a assuré que l’ensemble des dispositifs de soutien allaient être renforcés et étendus.
“Tout ce qui pourra être fait pour permettre aux chefs d’entreprise pour limiter l’impact de ces semaines de couvre-feu sera fait”, a, de son côté, martelé jeudi, en début d’après-midi, Bruno Le Maire. Lors d’une conférence de presse, le ministre de l’Économie a évoqué l’effet de douche froide ressenti par les secteurs les plus fragilisés par la crise sanitaire. Hôtellerie, restauration, monde de la culture, spectacle, évènementiel… nombreux sont les secteurs à être impactés par ces nouvelles décisions gouvernementales.
Bruno Le Maire a ainsi détaillé que l’activité partielle serait prolongée à 100 % jusqu’au 31 décembre prochain. Le fonds de solidarité national sera accessible pour toutes les entreprises de moins de 50 salariés, tous secteurs confondus (1 500 euros par mois), si elles se trouvent dans la zone de couvre-feu. Par ailleurs, les entreprises, également de moins de 50 salariés, travaillant notamment dans les secteurs de l’hôtellerie-restauration pourront bénéficier, via ce fonds de solidarité national, de 10 000 euros par mois pour toute perte équivalente à 50 % du CA.
“Le deuxième élément, ce sont les exonérations de charges qui constituent, comme vous le savez, un des dispositifs très puissants de soutien au secteur économique, poursuit le ministre.
Toutes les entreprises fermées administrativement bénéficieront d’une exonération totale de leurs cotisations sociales patronales jusqu’à la fin du couvre-feu.” Selon ce dernier, cet effort coûtera un milliard d’euros pour l’État et ce durant la totalité du couvre-feu.
“Pour les entreprises du secteur de l’hôtellerie et de la restauration, elles pourront également en bénéficier dès lors qu’elles affichent une perte de 50 % de leur chiffre d’affaires ”, a précisé Bruno Le Maire. Concernant les cotisations salariales, le gouvernement s’est engagé à apporter une aide pouvant aller jusqu’à 20 % de la masse salariale permettant ainsi
“de couvrir en réalité totalement le poids des charges sociales pour les entrepreneurs concernés”.
Le ministre de l’Économie, des finances et de la relance a par ailleurs indiqué avoir demandé à la Fédération bancaire française
d’étudier le report des remboursements des PGE d’un an. Les premiers remboursements des échéances étant prévus pour avril 2021. Les PGE seront par ailleurs accessibles, pour les entreprises en difficultés, jusqu’au 30 juin 2021 contre le 31 décembre 2020 avant ces nouvelles annonces.
“Pour les entreprises qui n’ont pu obtenir ces prêts, les prêts directs de l’État qui ont été déployés seront également en place jusqu’au 30 juin 2021, a précisé Bruno Le Maire
. Nous allons d’ailleurs mettre en place un numéro vert qui permettra aux chefs d’entreprise d’appeler le ministère pour se renseigner sur ces prêts.”
Enfin, conscient
du poids des loyers pour les chefs d’entreprise, Bruno Le Maire a assuré que face à ce
“sujet incroyablement compliqué, il n’y a pas de solution miracle. Nous avons une exigence de résultat sur cette question qui inquiète les chefs d’entreprise et nous sommes prêts à réfléchir à toutes les solutions, y compris la mise en place d’un crédit d’impôt pour les bailleurs”. La problématique des congés payés dans le secteur de l’hôtellerie restauration sera également négocié avec la ministre du travail, Élisabeth Borne. Bailleurs privés, grosse société foncière, chaque situation demeure épineuse. Autre question compliqué : celle des assurances. Le ministre a ainsi soulevé que les restaurateurs et les hôteliers reçoivent désormais des courriers de la part de leurs assureurs
indiquant qu’ils ne couvriront plus le risque pandémique.
“Nous allons finaliser dans les prochaines semaines un nouveau régime d’assurance pour les entreprises en cas de catastrophe sanitaire impliquant une fermeture administrative”, a-t-il promis.
Article réalisé en collaboration avec Camille Boulate.