Alors que l’ensemble des commerces devraient redémarrer leur activité dès le 11 mai, les restaurateurs, les bars et les cafés resteront fermés. Dans ce contexte, certains services peuvent vous aider à compenser la perte de chiffre d’affaires. Restaurantdrive.fr propose de créer une plate-forme permettant aux restaurateurs de rendre disponible la vente en ligne. Explications avec son fondateur, Loïc Viandier.
Comment est née la plate-forme Restaurantdrive.fr ?
Dès le début du confinement, j’ai lu sur les réseaux sociaux de nombreux messages de restaurateurs désespérés et je me suis rapidement dit qu’il y avait quelque chose à faire pour les aider. Je travaille depuis 10 ans dans le Web et l’e-commerce. J’ai pensé à élaborer une plate-forme permettant aux restaurateurs de créer leur service drive. Cela m’a pris trois semaines et depuis 15 jours c’est fonctionnel.
Comment cela fonctionne-t-il ?
Le restaurateur intéressé se rend
sur notre site Internet et peut créer en quelques minutes sa plate-forme drive. Il peut la rendre opérationnelle rapidement, avec des photos de démonstration et peut par la suite, s’il le souhaite, customiser les visuels. Ensuite, il n’a plus qu’à communiquer sur le fait que la commande en ligne et le retrait en restaurant est possible. En 15 jours, une cinquantaine de restaurateurs ont adhéré au service.
Quel coût cela représente-t-il pour le restaurateur ?
Nous avons trois packs d’adhésion différents. Le premier est gratuit et valable jusqu’à 10 produits. Ensuite, nous proposons des abonnements sans engagement. Le moins cher, à 29,90 euros par mois, permet de mettre en avant un nombre illimité de produits et d’être alerté des commandes par SMS. Le plus élevé, à 99 euros mensuels reprend les mêmes services auxquels s’ajoutent des outils marketing comme la relance des paniers abandonnés, la possibilité d’avoir son propre nom de domaine ou encore de tchater avec les clients. Globalement, 60 % des restaurateurs qui ont été séduits par notre plate-forme prennent le pack gratuit pour tester, 20 % adhèrent au pack intermédiaire et 20 % au service le plus complet. Je pensais que ce dernier aurait moins de succès, cela prouve qu’il y a une vraie demande. Il est également possible, si le restaurateur nous le demande, que l’on intègre la plate-forme sur son site Internet s’il en a un.
Quels profils de restaurateurs visez-vous ?
Pour le moment, nous avons uniquement des restaurateurs qui ne sont pas sous enseigne. Mais notre service se prête aussi à des réseaux en franchise. C’est certain que des marques comme
Buffalo Grill ne feront pas appel à nous et préférerons développer leur propre service en interne. Mais pour des petites franchises, cela peut être une bonne alternative. Hier, un réseau de boulangeries m’a contacté pour développer la plate-forme pour leurs points de vente. D’ailleurs, dès cette semaine, pour ce type de commerces de proximité (boulangeries, boucheries, maraîchers, cavistes…) je lance
la plate-forme Petitdrive.fr qui fonctionnera exactement de la même manière.
Quel chiffre d’affaires un restaurateur peut-il réaliser avec votre plate-forme ?
Si nous extrapolons les premières données que nous avons, un drive créé sur notre plate-forme peut permettre de réaliser 2 000 euros de chiffre d’affaires en moyenne par mois.
Quels sont vos objectifs ? Ce service a-t-il vocation à perdurer ?
En matière d’objectifs, nous estimons qu’atteindre les 1 000 restaurateurs utilisateurs est tout à fait réalisable. Nous avons le même objectif pour Petitdrive.fr et pensons qu’il est possible de convaincre 1 000 commerçants de proximité à utiliser notre plate-forme. C’est un service qui a effectivement vocation à perdurer. Je le présente comme étant une solution permettant de continuer à vendre des produits pendant le confinement mais permettant surtout de se développer après. Clairement, l’avenir des restaurateurs passera par le digital et ceux qui pensaient avoir le temps de prendre ce virage numérique ont pris conscience, avec la crise, que finalement il ne fallait pas traîner. À long terme, la différenciation entre les restaurants se fera aussi par l’adaptation à ces nouveaux usages. J’ai vu beaucoup de restaurateurs partager des photos illisibles de leurs cartes sur les réseaux sociaux. Cela n’est plus possible aujourd’hui. Les usages digitaux se sont intensifiés et dans un contexte où les gens auront peur de ressortir et de venir au restaurant il faut conserver ces services. Je pense qu’à terme, les restaurateurs qui ne proposeront pas ce type d’outils digitaux sont voués à disparaître ou perdront un gros potentiel de chiffre d’affaires, par rapport aux concurrents qui auront su, eux, s’adapter.
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