La consommation pendant le confinement a été bouleversée. Une nouvelle étude, réalisée par la fintech CDLK, spécialisée dans la transformation digitale des banques, compare l’évolution des dépenses des Français avant et pendant la crise.
En se basant sur les données anonymisées des paiements par carte bancaire, l’entreprise CDLK publie une étude sur le comportement et l’évolution des achats des Français. Ainsi, six mois avant le confinement, CDLK pointe une consommation régulière de la part des clients, avec deux pics traditionnels de fin d’années lors du Black Friday et de Noël.
“Dès le basculement dans le confinement, le pic de consommation observé est aussitôt suivi d’une chute globale des dépenses, atteignant son point le plus bas fin mars avec un indice divisé par 2 par rapport au 1er mars, explique Benoît Gruet, CEO de CDLK, dans un communiqué.
À partir du 27 mars, on observe une remontée de l’index global de dépenses de + 10 % mais ces résultats restent à nuancer selon les secteurs.”
Proximité
Sans surprise, le confinement et la crise du Covid-19 ont largement profité aux commerces considérés comme essentiels, comme l’alimentaire, qui ont pu conserver leur activité. Tout au long du confinement, le niveau global des dépenses est en effet resté soutenu dans les supérettes, les supermarchés et les hypermarchés avec un pic de + 40 % enregistré lors de la bascule dans le confinement.
“Une tendance qui se confirme dans le temps, avec des supérettes qui continuent de faire jeu égal avec les grandes surfaces, pour se stabiliser autour de +10 % (par rapport au niveau avant le confinement)”, détaille CDLK. L’étude souligne par ailleurs que les fêtes de Pâques a eu un effet positif sur certains segments de marché, comme sur les boucheries-charcuteries et les boulangeries-pâtisseries dont les points de vente ont connu un niveau d’activité supérieur à la normale (+ 30 %). Toutefois, une fois la période passée, ces secteurs ont de nouveau décliné enregistrant une baisse d’activité de 70 % comparé à leur niveau d’avant confinement. Pour les poissonneries, après une forte baisse( – 55 %) au début du confinement, le secteur retrouve un peu de couleur et atteint son niveau d’avant crise dès la mi-avril.
“Nous avons noté une surprenante résilience des enseignes de vente spécialisées en vins et autres boissons qui nous rappelle, si besoin était, que nous sommes bien en France ! Après une baisse très significative au début du confinement, elles opèrent depuis fin mars une lente remontée pour atteindre un volume de 60 % par rapport à la normale”, explique Benoît Gruet.
Jardin et bricolage
Les dépenses liées aux activités autour de la maison ont également affiché une petite remontée. Ainsi, les secteurs fleurs & jardin et de l’équipement de la maison, dépassaient au 20 avril leur niveau d’avant confinement. Le segment de marché du bricolage regagne, lui aussi, progressivement son niveau de vente habituel (à 80 %) grâce notamment à l’adoption progressive
des commandes sur Internet et du click and collect. Le secteur de l’animalerie a enregistré quant à lui une hausse de 150 % à l’annonce du confinement pour se stabiliser à son niveau habituel fin-mars. Si certains domaines ont réussi à limiter l’impact de la crise, d’autre ont été plus sinistrés. Sans surprise,
les dépenses liées aux cafés, bars et restaurants ont été quasiment à l’arrêt, observe CDLK.
“On note néanmoins une légère remontée en avril dans la restauration rapide avec un volume d’activité qui se stabilise autour de 20 %”, explique l’étude. D’autres secteurs comme ceux de l’auto ou du tourisme sont eux aussi frappés de plein fouet pendant le confinement. Les acteurs de l’hôtellerie et les voyagistes notamment ont d’ailleurs enregistré un indice négatif consécutif aux remboursements qu’ils ont dû concéder. Enfin, le segment de marché de la beauté et du bien-être également fortement impacté. Alors que
les salons de coiffure sont à l’arrêt total et que les enseignes de soins & beauté chutent sous la barre des 20 % d’activité depuis fin mars, seule la parfumerie-cosmétique parvient à maintenir une activité de 25 % à 30 % de son niveau habituel.
“L’épidémie du Covid-19 est arrivée engendrant une situation économique et sociale sans précédent. Mais que restera-t-il des tendances nées avec la crise sanitaire comme par exemple le regain de fréquentation des commerces de proximité ? Il sera intéressant de continuer à les monitorer par la suite et comprendre si elles se renforcent. La crise inédite que nous vivons pourrait alors potentiellement agir comme un booster de changements et ce faisant influencer durablement l’évolution de nos modes de consommation”, assure Benoît Gruet.