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Connect Lille : “Nous sommes dans un univers encore fragile, clivé et incertain”

L’événement Connect Lille, organisé par Diamart Group, se tient ce mardi 23 novembre à la Cité des Échanges à Marcq-en-Barœul. L’occasion pour les retailers de se retrouver et d’échanger sur les bonnes pratiques.

Le salon, organisé par Diamart Group, fait peau neuve et revient après deux ans d’absence. L’événement Connect Lille a débuté ce mardi 23 novembre par une séance plénière qui réunissait deux poids lourds de la distribution : Monoprix et le groupe Beaumanoir. L’occasion pour les deux groupes de donner leur vision pour 2022. “Pendant des mois, on imaginait le monde d’après. Mais qu’est-ce que c’est le monde d’après ? C’est surtout le monde d’avant avec plus de dettes, affirme d’emblée Cédric Ducrocq, président de Diamart Group. Pour ce dernier, nous sommes dans un univers encore fragile, clivé et incertain.
“Voyons la bouteille à moitié pleine : certains retailers ont fait preuve de résilience.”
Pour celui-ci, il existe plusieurs leviers pour l’après-2022 : Le contenu de marque doit être profond, avec des aspérités. On ne peut plus se satisfaire de la médiocrité d’avant. Le management doit proposer un modèle qui est capable de fabriquer de l’énergie et la cohésion. Sur ce point la franchise est un bon modèle. “De même, le digital est impératif mais seulement s’il est au service d’une supply-chain et d’un système d’information suffisamment solide. Sinon cela ne sert à rien”, avance le président de Diamart Group.
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La conférence a été également l’occasion pour le groupe Beaumanoir d’afficher sa stratégie. D’emblée, l’entreprise affirme son souhait de se désengager du marché chinois, qui représentait 25 % du chiffre d’affaires du groupe, et de se focaliser sur son marché historique hexagonal et européen. Le groupe familial est d’ailleurs revenu sur les récentes acquisitions de La Halle et Caroll, ex-enseignes du groupe Vivarte. “L’avantage d’être dans un groupe familial est que les investissements et les pertes peuvent être mieux acceptées pour une stratégie long terme. Ce qui n’est pas le cas avec des fonds d’investissements”, affirme Jérôme Drianno, CEO du groupe Beaumanoir.
“Avec les acquisitions de La Halle et Caroll, nous élargissons notre périmètre d’activité. Nous avons mieux fait face à la pandémie par le fait que dès 2012 nous avions amorcé notre transformation.”
En effet, le groupe maison-mère des marques Bonobo, Cache-Cache ou encore Bréal, a fait le choix de rapatrier l’ensemble de ses enseignes dans un seul et même point de vente sous la marque ombrelle Vib’s. Une stratégie qui a permis au groupe de se positionner sur des emplacements plus grands et de limiter les négociations avec les bailleurs. “C’est ce qui nous a permis de nous redresser. Car nous avons travaillé nos marques de façons différentes. Les résultats ont permis de convaincre nos affiliés sur ce nouveau modèle”, explique-t-il. Cédric Ducrocq confie de son côté que “tous les opérateurs cherchent à craquer la solution miracle, notamment sur le non-alimentaire. Il faut parvenir à baisser les coûts d’exploitation des magasins sans baisser la qualité de l’offre. La technologie ne permet pas encore cela. C’est peut-être la prochaine révolution.”
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De son côté, Jean-Paul Mochet, président de Monoprix et Franprix, est revenu sur la prise de participation du groupe dans la start-up Gorillas, spécialisée dans la livraison de courses en 15 minutes. “C’est un partenariat tri-dimensionnel”, insiste Jean-Paul Mochet. Première chose : sur Gorillas les clients pourront retrouver la marque Monoprix, comme c’est déjà le cas sur Amazon pour la livraison en 2 heures. Gorillas préparera aussi des commandes passées par les clients sur le site Internet de Monoprix. Enfin, ce partenariat se concrétise aussi par une entrée au capital du groupe dans la jeune start-up.“Avec ce nouveau partenariat, nous couvrons toute la temporalité : l’ultra rapide, la livraison en deux heures avec Amazon, la préparation en magasin disponible le Jour J et le J+1”,  remarque le président de Monoprix et Franprix.
N’oublions pas qu’avec Franprix Express, qui existe depuis 5 ans et qui permet de livrer les clients en 30 minutes, nous étions la première application de quick commerce”, explique Jean-Paul Mochet.
Un modèle encore balbutiant avec de nombreuses start-up qui se lancent. Mais dont le marché de niche ne pourra faire coexister que très peu d’acteurs. Certains consultants, en marge de l’événement Connect Lille, estiment que même consolidé le marché n’offrira pas de profitabilité significative. Article réalisé avec Nicolas Monier.  

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